Les souscripteurs au programme de logement location-vente (Aadl 2001-2002), qui n’ont pas encore reçu les clefs, ont tenu, hier matin, un sit-in devant le siège de la direction générale de l’Agence nationale pour l’amélioration et le développement de l’habitat (Aadl), à Alger, pour exiger des responsables d’éclairer leur situation. Plus de 100 personnes se sont rassemblées, pendant plus de trois heures, devant le siège de la direction générale de l’Aadl, sise à Saïd-Hamdine. Brandissant des pancartes sur lesquels des slogans hostiles à l’administration sont écrits, les protestataires exigent l’intervention du ministre de l’Habitat pour mettre fin au flou, et fixer les dates exactes du versement de la 2e tranche du prix global, ainsi que l’attribution des affectations. «Nous ne savons plus à quel saint se vouer, les responsables ferment les portes devant nous, et ne nous fournissent pas d’informations concernant la prise en charge de nos dossiers déposés depuis 2001», souligne Rachid, l’un des protestataires. La même personne a ajouté que la foule n’exclut pas l’idée d’investir le ministère de l’Habitat, si leurs doléances ne sont pas prises en charge, au niveau de la direction générale de l’Aadl. En effet, les souscripteurs ont versé la première tranche du prix global des logements, il y a deux ans, mais ils n’ont pas encore reçu de convocation pour le versement de la deuxième, ni de décision d’affectation. Ils exigent encore leur orientation officielle vers les nouveaux sites, avant même la finalisation des travaux de construction des bâtiments. «Nous n’avons pas d’assurances d’être affectés vers les sites prévus, le flou s’installe et le bureau du DG est devenu un mur infranchissable», lâche une femme, regrettant qu’à la place des responsables, ils ne trouvent que les agents de sécurité pour s’informer de leurs cas. Pour apaiser la colère des protestataires, les éléments de la police, présents, eux aussi, en force, ont procédé à la distribution des feuilles portant des explications sur le cadre réglementaire de l’acquisition de ce type de logements, mais les souscripteurs ne décolèrent pas. Un père de famille ne comprend pas pourquoi autant de logements sociaux ont été distribués récemment, sans pour autant penser aux postulants à l’Aadl. «J’avais habité dans le bidonville Boumaâza, à Bach-Djerrah pendant plus de 50 ans. Depuis son éradication, au mois de janvier écoulé, ma petite famille s’est retrouvée sans toit. Les responsables me recommandent de patienter jusqu’à l’acquisition du fameux logement Aadl», déplore-t-il. Les protestataires, qui n’ont pas réussi à rentrer dans le bureau du DG, se sont dispersés dans le calme, à midi. Cette action de protestation n’est pas en effet la première à être organisée, mais c’est la 3e en l’espace de six mois, après celles tenues en octobre et janvier écoulés. Le directeur général d’Adl, Lyes Benidir, avait annoncé, il y a deux mois, que ces souscripteurs, pourront réceptionner leurs logements à partir du deuxième semestre de 2015 jusqu’à la fin 2016, et seront prioritaires au logement avant de passer à ceux de 2013. Une promesse que les protestataires ne veulent pas croire, jugeant même que le délai est trop long. L’Aadl a lancé jusqu’à fin 2014, les travaux de réalisation de 106 373 logements de type location-vente, destinés aux souscripteurs de 2001 et 2002, avait indiqué Benidir. Ajoutant que les bénéficiaires devront s’acquitter de la deuxième tranche du prix global du logement, avant de recevoir leur décision d’affectation. Le nombre des souscripteurs de 2001 et 2002 à la formule location-vente de l’Aadl s’élève à 104 757 ayant versé la première tranche du coût global.
Salim Nasri