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Hôpital neuropsychiatrique de Chlef : à quand la prise en charge des malades mentaux ?

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On les retrouve un peu partout, tout au long de l’année, errant au bord des routes ou élisant domicile dans une ville ou village, ils font, désormais, partie du paysage à tel point qu’aussi bien les pouvoirs publics que les citoyens ne semblent plus leur accorder un peu d’intérêt ou de considération. Il s’agit au fait de ces personnes malades mentales reconnaissables et identifiables par leurs cheveux ébouriffés, leurs vêtements en haillons, marchant pieds nus, qu’on appellent «les fous». Il faut dire que certains ne se lassent pas à parcourir des milliers de kilomètres pour «atterrir» enfin dans la wilaya de Chlef pour exposer leur misère, leur détresse et leur souffrance que leur a fait abreuver une société hautaine, voire démissionnaire. Cependant, si en été la météo est clémente où l’aliéné ne court pas un grand danger pour sa santé, au cours de l’hiver par contre cette frange de la population est exposée aux dures conditions du climat, notamment la pluie et le froid. D’ailleurs, en sus des accidents mortels auxquels ils sont exposés quotidiennement lorsqu’ils sont sur les routes, la Protection civile intervient de temps à autre pour évacuer le cadavre d’un malade mental écrasé par des automobilistes non avertis. Le cas récent d’un homme atteint de troubles psychiques, âgé d’une cinquantaine d’années est encore vivace dans la mémoire collective des habitants du bourg de Sidi-Akkacha. En effet, en voulant traverser la RN19 sur une portion de route dont la vitesse était limitée à 60 km/h , la malheureuse personne fut violemment percutée par un véhicule de tourisme. La mort fut instantanée. Il y a aussi ceux qui meurent de froid. Là également, il n’est pas rare de voir les éléments de la Protection civile intervenir pour évacuer vers les hôpitaux de la wilaya le cadavre d’un malade mental mort de froid. Par ailleurs il faut noter qu’à l’approche de l’été le phénomène prend des allures inquiétantes où on assiste au niveau des villes et villages du littoral de Chlef à une présence accrue de ces «fous». Bien entendu, parmi ces derniers il y a ceux qui sont calmes et inoffensifs et ceux qui sont agressifs. D’ailleurs, il faut reconnaître que personne ne peut anticiper un geste venu de la part d’une personne qui a perdu la raison. Parfois, des passants, particulièrement la gent féminine, n’échappent pas à des chapelets d’injures et d’insultes. Certains de ces aliénés vont plus loin, joignant trop souvent la parole au geste pour assener des coups à celui ou celle qui se trouve sur son chemin. Cependant devant cette situation qui impose aux pouvoirs publics d’y apporter des solutions, car Il faut dire que contrairement aux autres maladies, la démence demeure une tare dans notre société et la majorité des familles et proches de l’aliéné mental se sentent désarmés à y faire face ; il se trouve que l’hôpital neuropsychiatrique de Ténès de 120 lits réalisé à coup de milliards et inauguré il y a plus d’une année demeure inexploité, ne prodiguant que des visites médicales au cours de la journée par une poignée de psychologues et sociologues et point d’hospitalisation. Renseignements pris, il paraît que faute de budget, cette infrastructure n’est pas prête à assurer sa mission, du moins pour le moment. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, attendu dans la wilaya de Chlef dans les prochains jours sera-t-il informé de la situation et pourra-t-il y remédier ? À Ténès où il est attendu pour inaugurer la station de dessalement d’eau de mer de Mainis (200.000 m3/jour), l’hôpital neuropsychiatrique se trouve à peine à un kilomètre de cette dernière. Fera-t-il l’objet d’une visite du Premier ministre ? En attendant une hypothétique ouverture de l’ensemble des services de cet hôpital, ces fous continueront de meubler notre paysage dans l’indifférence totale de nous autres «les normaux».

Bencherki Otsmane

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