La population de Hammam Melouane, à 35 km à l’est de Blida, vit au rythme des secousses telluriques et répliques répétées, qui ont fini par mettre un terme au calme légendaire de cette région réputée pour sa beauté naturelle et ses eaux thermales. Les habitants de la région sont, depuis le séisme du 17 juillet 2013, sur le « qui-vive », la crainte de la moindre réplique se lisant sur les visages de beaucoup de citoyens qui ont peur que l’état de leurs maisons, déjà atteintes de multiples fissures, ne se dégrade davantage à chaque secousse supplémentaire. Une secousse tellurique d’une magnitude de 3,2 degrés sur l’échelle ouverte de Richter a été enregistrée lundi à 02h58 (heure locale) dans la wilaya de Blida, selon le Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique (CRAAG). L’épicentre de la secousse a été localisé à 5 kilomètres au nord-ouest de Hamam Melouane.
Fatalistes, des citoyens de cette région ont affirmé avoir fini par s’être habitué à cette « situation », devenue, pour eux, « normale », exception faite de la peur générée, pour les enfants notamment, par le bruit assourdissant ressenti sous leur pieds à chaque réplique. Certains vont même jusqu’à soutenir que ce bruit s’apparente à celui d’un « volcan dormant », selon des échos recueillis sur place.
Des craintes qui, du reste, nécessiteraient, selon eux, une expertise de la part de géologues pour les rassurer et mettre un terme à des rumeurs sur la nature du sol de la région, dont l’impact, ont-ils regretté, est « plus préjudiciable à leur moral que le séisme lui-même ». En dépit des ces craintes, conjuguées aux vicissitudes de la vie, celle-ci semble continuer dans cette contrée de l’Algérie. Les enfants, actuellement en vacances, n’ont pas pour autant boudé l’école, et les fonctionnaires ont régulièrement rejoint leurs postes de travail, tandis que les chantiers d’aménagement urbain sont toujours actifs, et les jeunes vendeurs étalent leurs marchandises, notamment aux curistres. Néanmoins, la situation a quelque peu changé pour les artisans locaux, dont les étals ornent toujours les rues, mais sans trouver preneur, car le nombre de visiteurs vers cette belle région, connue pour ses eaux naturelles, a « nettement diminué avec les séismes répétitifs », a déploré un artisan, assurant que lui et ses confrères n’activent désormais que les week-end.
Des maisons et des équipements publics endommagés
Les secousses telluriques répétées ont causé différents dommages aux édifices publics et aux habitations, à l’instar du siège de la commune, qui a subi de nombreuses fissurations. Selon le P/APC de Hammam Melouane, Brahim Aniche, le siège de la commune a été classé « orange » par la commission du contrôle technique des constructions (CTC), un fait nécessitant le lancement de travaux de réfection dans les « tout prochains jours, après que le wali ait donné son feu vert à une entreprise publique » pour prendre en charge le chantier, a-t-il assuré. L’édile a signalé avoir exprimé une requête aux autorités de la wilaya en vue de l’obtention d’une dotation de 30 millions de DA pour réaliser une extension du siège de la commune, dont la construction remonte à la période coloniale. Des travaux de réfection seront, également, engagés au niveau du siège de la Poste, de la salle de soins, de la salle de lecture et de l’école Aoucha Ali, des édifices actuellement fermés car ayant subi de « gros dommages », selon le P/APC. Parallèlement, il est aussi attendu le lancement de travaux similaires au profit du siège du parc national de Chréa, dont l’édifice a subi d’importantes fissures, au même titre que le complexe de proximité de Megtaa Lazreg.
En outre, le P/APC a signalé l’entame, dans « les prochains jours » de travaux de réalisation d’une trémie, à l’entrée de la ville de Hammam Melouane, dont le projet a enregistré un retard de deux ans, causant un préjudice à la ville, contrainte à un « isolement total à chaque chute de pluie, ou lors de secousses telluriques », a-t-il relevé. Les habitants espèrent instamment et, quoi qu’il en soit, la venue d’experts et de géologues dans leur région, en vue de les « rassurer sur leur situation », indique-t-on.