Initiée par l’APW, en étroite collaboration avec la Direction de l’environnement, de la wilaya d’Aïn Témouchent, une journée d’étude portant sur la thématique «Choisir votre partenaire pour une meilleure gestion environnementale» a été consacrée, mardi dernier, aux volets liés au rôle et importance de l’Agence nationale des déchets (CND), du Centre national des technologies plus propres (CNTPP), de l’Observatoire national de l’environnement et du développement durable (ONEDD) et du Conservatoire national de formation en environnement (CNFE). Le public ciblé est constitué par les représentants des directions techniques de tous les secteurs économiques, les chefs de daïras, les élus locaux (APW-APC), les membres de l’exécutif de wilaya, les ONG, les membres des Bureaux communaux chargés de l’hygiène (BHC) et des représentants de plusieurs usines et sociétés industrielles. S’agissant des intervenants, on a été très attentifs aux propos tenus par le wali en l’occurrence, Abdelkader Tayane, qui a dit : «Notre combat, en matière d’environnement est en direction du citoyen» qui n’accorde aucune importance à l’amélioration du cadre de vie et la préservation de l’environnement. Ce combat est en direction de ce citoyen, indifférent.»
Il évoqua des scènes abominables relatives au manque de civisme de la part des femmes qui jettent par les balcons des sachets de déchets ménagers, ou celles en rapport avec le comportement ahurissant de ceux qui après le passage des bennes- tasseuses ne se gênent pas de sortir les poubelles devant leur porte. Et dit-il encore : «Tant qu’on n’a pas gagné ce combat, celui de ramener le citoyen à se comporter avec civilité et bienveillance avec tout ce qui a trait avec le cadre de vie et l’environnement, les efforts que déploie l’Etat dans le domaine de la collecte des déchets resteront en deçà des attentes escomptées.» Il ne s’agit pas uniquement de moyens à mettre à la disposition des communes qui en manquent parfois, mais le plus important est comment faire adhérer le citoyen à la politique du développement durable. Durant les premières années de l’indépendance «la collecte des ordures ménagères s’effectuait à l’aide de charrettes tractées par des mulets et tout allait au mieux dans ce domaine. Aujourd’hui le paradoxe est là, on a tout ce qu’il faut comme moyens et l’on n’arrive pas à s’en sortir et nos villes ne sont pas propres.» Quelles en sont les causes ? Une grande question posée à messieurs Karim Ouamane, Fayza Dahleb, Mohamed Mouali et Hocine Zaoui, respectivement directeurs centraux chargés des départements de l’AND, du CNTPP, du CNEDD et du CNFE. Cette fois-ci l’assistance avait pris le soin de poser des questions d’intérêts commurs sur le plan de la gestion intégrée des déchets (GID), un vocabulaire nouveau qui met sur le même pied d’égalité les différents acteurs en rapport avec l’environnement qui sont ainsi contraints de travailler en concert que ce soit ceux situés en amont du processus ou en aval.
Nouveau cadre institutionnel de gestion intégrée
C’est toute la chaîne qui est prise en charge dans la nouvelle philosophie de la gestion intégrée. Le Conservatoire national de formation à l’environnement a été créé par décret n°02-263 du 17 août 2002 à l’effet de renforcer le cadre institutionnel pour la mise en œuvre de la politique nationale de l’environnement et du développement durable. Depuis les textes ont été gelés et sans effet sur le terrain. Et il a fallu des initiatives nouvelles qui ont su lui donner de la vigueur et la vitalité en l’amendant et en le complétant par le décret n°12-174 du 11 avril 2012, qui prévoit que le CNFE peut créer des annexes dénommées «Maisons de l’environnement » par arrêté du ministre de l’Environnement. Les missions du CNFE comme les a expliquées Hocine Zaoui reposent sur trois pivots essentiels à savoir : La formation, la sensibilisation et l’éducation. Il s’agit de professionnaliser et renforcer les compétences des acteurs sociaux en les formant sur les meilleures méthodes et pratiques qui visent la performance écologique. Comment faire réagir les populations aux problématiques de la pollution de l’environnement sous toutes ses formes et la gestion inconsidérée des ressources naturelles est la question qui a animé les débats des participants à la journée d’étude. La chef de daïra de Hammam Bou Hadjar dira en substance dans ce cadre précis que «la gestion des déchets est une véritable problématique qui nécessite des gens compétents pour la mener sur le terrain et appliquer les textes et les lois qui la régissent.»
Comment faire réagir les populations aux problématiques de la pollution ?
Il n’est pas toujours facile de prendre en charge une population. Contrôler un établissement classé n’est pas du tout aisé quand on sait que le secteur de l’environnement ne dispose pas de structures qui le représentent au niveau des daïras. Ceux qui sont censés aller vérifier ne sont pas en mesure de le faire, c’est juste de la théorie. Son collègue d’Aïn Témouchent a posé le problème des déchets inertes trop encombrants que l’on ne peut mettre dans les CET ou dans des décharges contrôlées. Il propose des parcs roulants et une assistance aux communes. S’agissant des déchets de soins médicaux, toujours collectés avec les ordures ménagères, Madame Salhi, la Directrice de l’environnement de la wilaya d’Aïn Témouchent, avait reconnu qu’il y a beaucoup à faire dans ce domaine. Elle a par ailleurs expliqué que des commis relevant des établissements sanitaires ont été mis en demeure pour se conformer à la réglementation mais malheureusement, ils continuent à rejeter les déchets hospitaliers avec les ordures ménagères. Faut-il instruire les services communaux de ne plus collecter ces déchets specifiques ? Une question à étudier, comme ça les établissements incriminés seront forcés à les transporter jusqu’aux incinérateurs des hôpitaux qui en disposent.
Boualem Belhadri