Sauf défaut technique relatif à la faisabilité sur le terrain, le mégaprojet du gazoduc reliant le Nigéria, le Niger et l’Algérie en partance vers l’Europe sera bel et bien réalisé. Du coup, l’accord de la tripartite conclue ce lundi exclut de fait la version « Nigéria – Maroc » de ce projet, considérée peu viable et complexe. Le Royaume marocain, à travers son lobbying, qui a beaucoup misé sur ce projet aussi bien par calcul économique que pour nuire à l’Algérie, a ainsi échoué.
En effet, lors de la réunion de la tripartite, tenue lundi à Abuja, les ministres de l’Énergie d’Algérie, du Niger et du Nigéria, ont convenu de la pose « des premiers jalons » du méga projet énergétique transsaharien d’une longueur de plus de 4000 kilomètres, en prévision de sa concrétisation dans « les plus brefs délais ». C’est-à-dire, les trois pays ont convenu de lancer l’étude technique de faisabilité du projet sur le terrain. Ce qui entend clairement que l’option « Nigéria – Maroc » est abandonnée, n’en déplaise à la partie marocaine qui a beau vociféré à travers la presse du Makhzen de l’illusion de faisabilité du projet alors qu’il traverse 12 pays sur une distance qui est supérieur a 6000 km. Ce qui, économiquement parlant, est bien trop couteux que de le faire passer par le Sahara nigérien et algérien.
Dans une déclaration à la presse à l’issue d’une réunion l’ayant regroupé avec le ministre d’État nigérian des Ressources pétrolières, Timipre Sylva et le ministre nigérien de l’Énergie et des Énergies renouvelables, Mahamane Sani Mahamadou, Mohamed Arkab a souligné qu’il a été convenu de « poser les premiers jalons de ce projet, à travers l’entame des études techniques, en prévision de sa concrétisation sur le terrain dans les plus brefs délais ». Dans la foulée, il a été convenu également de la poursuite des concertations par le biais de l’équipe technique, formée lors de cette réunion et chargée d’élaborer toutes les clauses, ainsi que les études techniques et financières et les études de faisabilité relatives à la concrétisation du TSGP, ajoute le ministre.
Les autres points, sur lesquels la tripartite a convenu, renforcent davantage le cap mis sur la réalisation de ce projet énergétique. Non seulement les trois pays ont confirmé l’accord signé en février dernier à Niamey (Niger) à propos de la relance des discussions sur le projet, mais aussi la fixation, depuis Abuja, d’une autre échéance à Alger devant abriter une réunion tripartite au plus tard fin juillet prochain.
Abordant le rendez-vous décisif tenu avec ses homologues nigérien et nigérian, le ministre Arkab a affirmé que cette réunion était « très importante et réussie », et avait permis d’évoquer tous les aspects liés à la réalisation d’un gazoduc transsaharien reliant les trois pays au continent européen sur une distance de plus de 4 000 km.
Accompagné du PDG du groupe Sonatrach et des cadres du ministère, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, est arrivé, lundi, à l’Aéroport international Nnamdi Aziliwe à Abuja, pour prendre part à la réunion tripartite entre l’Algérie, le Niger et le Nigéria, autour du projet de gazoduc transsaharien.
Farid Guellil
