Accueil ACTUALITÉ Front El-Adala : Djaballah critique le PLF-2017

Front El-Adala : Djaballah critique le PLF-2017

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Pour Abdallah Djaballah, le projet de loi de finances 2017 demeure la «plus grande occupation» d’actualité. Un projet de loi qu’il n’a pas hésité à qualifier de «loi d’appauvrissement» qui mènerait à «l’explosion du front social». Intervenant, hier, à l’occasion de l’ouverture de la conférence nationale des cadres du Front Al Adala, Abdallah Djaballah a jugé que le climat social risque de connaître une grogne de protestation.
Tirant la sonnette d’alarme, le président de cette mouvance islamique considère que le projet de loi de finances 2017 «est le fruit des politiques économiques ratées du gouvernement qui n’ont fait que détruire le pays». Affirmant que la «situation est critique», Djaballah s’est interrogé sur le fait que le prix de référence du baril de pétrole soit établi à 50 dollars, or, les pronostics tablent sur un baril à 45 dollars. «Le budget du projet de loi de finances 2017 (PLF 2017) a été établi sur la base d’un baril de pétrole de 50 dollars, alors que, depuis 2008, cette base de référence était fixée à 37 dollars, alors qu’à l’époque le prix du baril avoisinait les 90 dollars», s’est étonné l’intervenant. Pour lui, l’explication est simple, la décision ouvre la porte à l’endettement extérieur.
«Ce n’est que le début vers l’endettement extérieur. Nous serons dans une position de faiblesse, où la souveraineté de l’État sera atteinte», a-t-il mis en garde. D’ailleurs, Djaballah n’a pas manqué de souligner que les investissements publics seront gelés, dans le cadre de ce projet de loi. «Il n’y aura pas de grands projets lancés en 2017. Ni hôpitaux, ni écoles, ni autoroutes… la croissance sera au point zéro», a, dans ce sillage, déploré le président du Front Al Adala. Toujours en apportant un regard très critique sur la gestion de la crise économique, qui secoue le pays depuis la chute des prix du pétrole en juin 2014, Djaballah trouve exaspérant que les «impôts soient constamment imposés aux petites bourses». «Ces taxes visent à appauvrir le peuple, et sont synonymes d’autres augmentations à venir». En gros, le président du Front s’attend même à une «révolution sociale».
Tirant le tocsin, il dira que «ces nouvelles taxes préparent le terrain à une instabilité sociale qui risque justement d’engendrer des troubles ingérables». Abordant l’épineuse question de la suppression de la retraite anticipée sans condition d’âge, il a regretté que le gouvernement ne se soit pas concerté avec les syndicats et a préféré négocier avec l’UGTA. «La décision de supprimer la retraite anticipée à été prise suite à la tripartie, or, celle-ci n’a pas réuni les syndicats mais seule l’UGTA a représenté les travailleurs. On n’a nullement besoin de rappeler que cette entité syndicale défend les intérêts du pouvoir et non des travailleurs», a-t-il précisé. D’ailleurs, Djaballah estime qu’un pouvoir qui ne s’intéresse pas aux intérêts de son peuple ne mérite pas d’être soutenu. «Son peuple doit exiger son départ», dit-il. Abordant la question des prochaines élections, l’intervenant a indiqué que «l’Algérie est laminée par une élite qui ne cesse de dresser des lois qui servent ses propres intérêts et non l’intérêt du peuple et du pays». Ainsi, il rappellera que la loi électorale ne donne pas au peuple la liberté de choisir ses élus.
D’ailleurs, au sujet de la participation du Front aux prochaines élections législatives, le député Lakhder Benkhallaf affirme que son parti se prononcera sur la question à la mi-novembre prochaine.
Le Front de l’Égalité et du Développement «attend l’évolution de la situation pour décider de la participation ou non aux élections», explique le député, en ajoutant que l’«université d’automne» de novembre «étudiera tous les dossiers posés sur la scène politique nationale, y compris les prochaines échéances et l’évolution du front social». Au sujet d’éventuels conflits au sein de l’Instance de consultation et de suivi de l’opposition (ICSO), Lakhder Benkhallaf a assuré qu’il n’y a pas de «fissurations» à l’intérieur de l’ISCO.
Lamia Boufassa

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