En 2014, l’Espagne était le premier client de l’Algérie, avec 9,71 milliards de dollars d’exportations algériennes, et son quatrième fournisseur, avec 4,98 milliards de dollars d’exportations espagnoles. Néanmoins les deux pays mettent les bouchées doubles afin de hisser la coopération à un plus haut niveau. Dans cette optique, la diversification des relations économiques entre l’Algérie et l’Espagne dans le secteur industriel sera, aujourd’hui, l’axe principal lors du forum économique algéro-espagnol.
La coopération algéro-espagnole commence déjà à porter des fruits. Cette association a pu, en quelques années seulement, finaliser de grands projets de partenariat. En 2014, cinq projets de partenariat algéro-espagnols ont été initiés dans le secteur industriel qui devra enregistrer d’autres partenariats à la faveur des mesures de facilitation de l’investissement attendues dans la LFC 2015. C’est pour ce, que cette rencontre qui se tiendra dans le sillage de la sixième réunion de haut niveau entre les deux pays, prévue demain dans la capitale espagnole.
La rencontre constituera l’occasion pour les entreprises algériennes et espagnoles d’aborder les possibilités de renforcer ce partenariat.
Selon le ministère de l’Industrie et des Mines, il s’agira, lors de ce forum, d’identifier davantage les opportunités de partenariat dans trois secteurs prioritaires, à savoir les énergies renouvelables, l’industrie agroalimentaire et la construction.
Organisé par le ministère de l’Industrie et des Mines, en collaboration avec la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), et le Cercle de commerce et d’industrie algéro-espagnol, ce forum précédera la réunion de haut niveau algéro-espagnole, et se tiendra sous forme de séance plénière, suivie de discussions et de rencontres B to B dans les secteurs de l’agriculture et l’agro-industrie, de l’énergie, de l’infrastructure BTPH et transport, de l’ingénierie et services et du tourisme. Cette rencontre donnera l’opportunité aux entreprises espagnoles de prendre connaissance des opportunités d’affaires en Algérie, notamment les différents projets inscrits au titre du plan quinquennal 2015-2019.
De ce fait, trois réunions sont prévues pour présenter les possibilités de partenariat dans ces différents secteurs, tandis qu’une autre rencontre sera tenue entre le Forum des chefs d’entreprises (FCE) et la confédération espagnole des entreprises, la plus importante organisation patronale d’Espagne.
Il y a lieu de rappeler que le ministre de l’Industrie et des Mines, M. Abdesselam Bouchouareb, avait appelé, il y a quelques semaines, à l’occasion de sa rencontre avec le ministre espagnol de l’Industrie, de l’Énergie et du Tourisme, M. Jose Manuel Soria Lopez, les entreprises espagnoles à s’associer avec les groupes industriels nationaux nouvellement créés, dans le cadre de partenariats, dans l’objectif de mettre en place des projets communs dans les filières prioritaires. Notons que le choix porté pour le secteur de l’énergie qui sera au menu du Forum n’est guère fortuit, puisqu’il constitue, avec le secteur de l’automobile, les piliers de l’économie espagnole qui en détient une expérience dont l’Algérie veut tirer profit.
En effet, l’Espagne reste, selon les observateurs, « une île énergétique » du fait qu’elle ne soit pas suffisamment connectée à la France aussi bien pour l’électricité que pour le gaz.
L’idée chère à Madrid est de renforcer les connexions gazières avec la France pour pouvoir transporter du gaz algérien vers le reste de l’Europe.
C’est dans cet objectif qu’elle a institué, en juin dernier, avec la Commission européenne, la France et le Portugal, un groupe de travail de haut niveau pour faire tomber les barrières sur le marché européen de l’énergie dans le cadre de la mise en œuvre du projet de « l’union de l’énergie » qui vise à réduire la dépendance de l’UE du gaz russe.
Lamia Boufassa
