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Finance islamique : l’intérêt manifeste du FMI

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Secteur méconnu de la finance mondiale il y a encore quelque temps, la finance islamique connaît une forte progression depuis plusieurs années, et ce, pour de multiples raisons, essentiellement, en matière de sécurité. En effet, bien que ne représentant qu’un grain de sable dans les transactions financières traditionnelles, la finance islamique prend de l’ampleur au fur et à mesure que ses pratiques sortent des confins des pays où l’islam est religion officielle. Intervenant en ouverture de la World Islamic Financing Conference organisée lau Koweit, la directrice générale du FMI, Mme Christine Lagarde a loué le modèle sur lequel se base la finance islamique et qui, selon elle, peut devenir un « facteur de stabilité ».Ainsi, Christine Lagarde a réaffirmé l’engagement du FMI à contribuer au développement durable de la finance islamique. Elle a invité à ce titre les états et les décideurs financiers à se mobiliser pour permettre à cette industrie de réaliser pleinement son potentiel.

Avant de se pencher sur les défis à relever pour permettre à la finance islamique de réaliser ses promesses, Christine Lagarde a tenu tout d’abord à rappeler quelles sont ces promesses. La première de ces promesses est l’inclusion financière. La finance islamique est en mesure de contribuer au développement économique en améliorant l’accès aux services financiers des populations dans les pays musulmans où un quart seulement des adultes dispose d’un compte bancaire. Christine Lagarde a souligné que le principe de partage des risques enraciné dans la finance islamique, et le fort lien qu’elle établit entre le crédit et l’actif sous-jacent, font que cette finance est bien placée pour le financement des PME et des startups. Au même titre, la finance islamique a démontré ses atouts pour le financement des infrastructures, contribuant à améliorer la productivité et catalysant une croissance à forte valeur ajoutée.La deuxième promesse de la finance islamique est la stabilité. Le principe de partage des risques restreint le recours à l’effet de levier et réduit le risque de contagion en cas de crise du secteur bancaire. L’adossement des financements à un actif sous-jacent assure en outre une meilleure couverture des risques. La structure des capitaux de la finance islamique fait qu’elle est plus en mesure d’absorber les risques de perte, ce qui constitue l’un des objectifs de la nouvelle réforme réglementaire globale.
La finance islamique interdit en effet la spéculation, l’intérêt, les transactions concernant les produits financiers à haut risque, ceux considérés comme illicites tels les jeux de hasard notamment, et les ventes à découvert.« Ceci implique une plus grande capacité d’absorption des pertes de capital, qui est l’un des objectifs clés de la nouvelle réforme de la réglementation (bancaire) mondiale », a précisé Mme Lagarde, ajoutant que pour que la finance islamique puisse donner tout son potentiel, elle devra augmenter le nombre de ses clients, uniformiser les normes et améliorer le cadre réglementaire. Dans cette optique, le FMI compte s’impliquer davantage en apportant notamment une aide analytique.
Mais pour que la finance islamique puisse donner tout son potentiel elle doit augmenter le nombre de ses clients, uniformiser les normes et améliorer le cadre règlementaire. Mme Lagarde a déclaré par la suite lors d’une conférence de presse que le FMI allait davantage s’impliquer dans le secteur de la finance islamique, avec une plus grande surveillance bilatérale et aide analytique. La finance islamique, qui interdit la spéculation et l’intérêt, manque toujours d’un cadre réglementaire et de contrôle. Elle interdit également les transactions concernant les produits financiers à haut risque, ceux considérés comme illicites comme les jeux de hasard notamment, et les ventes à découvert. Mme Lagarde a affirmé que les actifs de la finance islamique avaient dépassé la barre des 2.000 milliards de dollars et avaient un potentiel de croissance encore plus grand. Près de 40 millions des 1,6 milliard de musulmans à travers le monde sont des clients de la finance islamique, dont la popularité ne cesse d’augmenter.
Longtemps raillée pour être un système financier très peu lucratif, la banque islamique apparait désormais comme un refuge pour les banques occidentales malmenées par la crise. Certains observateurs considèrent déjà que les principes de la finance islamique seraient une bonne alternative au monde financier occidental dont la crise de 2008 a révélé les limites.
Lamia B.

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