Par Nourredine Bouteldja
D’Est en Ouest, du Sud au Nord, au Centre du pays , dans les villes et villages, dans le moindre coin et recoin, par monts et par vaux de cette vaste, généreuse et belle Algérie pourtant, le danger de mort guette désormais le citoyen au quotidien, les vingt-quatre heures de la journée durant. L’agression et le crime se sont érigées en une loi qui efface – par trop d’horreur, de gratuité et d’impunité – celle de millénaire de la jungle. L’animal agresse et tue pour sa survie. L’Algérien le fait désormais presque pour le «plaisir de le faire» ! Dans l’espace public, la rue et, pis, à domicile.
Un empire de zombies et d’humanoïdes s’est créé et dicte sa loi, à la faveur d’une impunité toujours grandissante.
Indulgence suspecte dans les arrêts de justice dans les délits, plaidoiries d’avocats du diable, solidement adossées à la prébende, «recyclage pédagogique» dans le crime et le méfait des malfrats dans les enceintes pénitentiaires et – cerise sur le couteau ! – une grâce présidentielle dont la finalité échappe au commun des mortels, sauf au criminel !
La puissance publique, dont le bras de rétorsion, la Sûreté nationale, devant tordre le cou à toute graine de potence s’en trouve comme tétanisée. Because les sacro-saints principes «droitshommistes» !
Nous avons aujourd’hui, des corps de sécurité dont les membres n’échappent désormais plus à la rage meurtrière de paumés qui sèment la terreur et le crime à leur guise. Si le policier a toujours le droit de garder sa casquette, symbole de l’autorité de l’État, en revanche, l’usage de son arme lui est prohibé même à titre de sommation. Que dire s’il l’utilise même en légitime défense ! Le dernier des délinquants en a conscience et en use et abuse, faisant de la présence du policier sur les lieux publics, un acte infiniment obsolète.
Il est avéré aujourd’hui, Monsieur le Président, que cette large frange de citoyens, constituée d’au moins deux générations, et qui s’est nourrie à satiété des grandes valeurs humaines et traditionnelles-dont votre auguste personne est le produit le plus symbolique- est menacée fondamentalement dans sa moindre liberté et celle de ses progénitures : vivre tout simplement, sortir, vaquer à ses occupations, faire le marché, partir en vacances ou tout bêtement dormir dans quiétude chez soi. C’est par là avec — sans exagération aucune — un luxe de l’apanage des seuls VIP du pays ou encore… de ce gibier de potence qu’il convient de combattre.
Subrepticement, et alors que les priorités de l’État convergeaient vers l’emploi et le logement, l’on a oublié que la criminalité, s’étant incrustée dans la vie sociale, constitue la mère des priorités tant il est vrai qu’il servirait à quoi le logement ou l’emploi pour le quidam trucidé pour mille dinars ou un portable ou celui qui voulait répondre à l’atteinte à sa dignité ou celle
de sa famille ?
Au moment où vous instruisez votre gouvernement de plancher sur cette question désormais vitale et capitale, nous vous exhortons, Monsieur le Président à faire réellement œuvre de salut public en radicalisant les mesures de l’État à cet effet, pour rendre la sérénité et la quiétude sociale à vos concitoyens.
N. B.