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« Digue Ahbas » d’El-Atteuf : réhabilitation de l’ouvrage hydraulique ancestral

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Les travaux de réhabilitation de l’ouvrage hydraulique ancestral « Digue d’Ahbas » à El-Atteuf, fragilisé par les inondations qu’a connu la région du M’zab en octobre 2008, ont débuté dimanche, a-t-on appris auprès de la direction locale des ressources en eau et de l’environnement.
Confié à l’entreprise publique « Hydro Technique », ce projet de réhabilitation, qui sera réalisé en 15 mois pour un coût de 480 millions de DA, traduit l’intérêt particulier qu’accordent les pouvoirs publics à la préservation du patrimoine ancestral « matériel et immatériel » de la région de Ghardaïa, classé « patrimoine sauvegardé ». Construit en 1 263, à quatre (4) km en aval de la localité d’El-Atteuf, cet ouvrage hydraulique « atypique » est classé tant sur le plan architectural qu’historique comme patrimoine matériel. Sa réhabilitation est dictée par son importance pour l’alimentation et la recharge cyclique de la nappe phréatique de la région, a expliqué le responsable des projets de la même direction, Missoum Benritab. D’une longueur de 800 mètres linéaires (ML), d’une largeur de 7,5 ML en crête et 14 ML de largeur de l’emprise de la digue, pour une hauteur de 10 mètres, ce projet a vu son étude de réhabilitation confiée à un bureau d’étude spécialisé suisse, a-t-il indiqué.
L’étude en question, qui a été achevée et approuvée, a été conceptualisée
conformément aux chartes de Venise, Boulogne et de Florence, portant sur la conservation et la restauration des monuments et sites historiques et culturels, a-t-il encore fait savoir. Elle s’articule sur la conservation de la valeur patrimoniale initiale de l’ouvrage « la digue Ahbas », en permettant de distinguer les parties originales des parties remplacées, afin que la restauration ne falsifie pas le document d’art et d’histoire de ce patrimoine hydraulique ancestral, a-t-il souligné. les travaux consistent à colmater la brèche centrale de la digue qui a cédé sous l’effet d’un débit de pic supérieur à 1000 M3/seconde, enregistré durant la crue qu’a connue la région de Ghardaïa en octobre 2008, ainsi que la restauration et le renforcement du déversoir et de la rive droite de l’oued à la hauteur de la digue, a expliqué M. Benritah.

Un ouvrage pour emmagasiner 3,5 millions de m3
L’ouvrage, dont le corps de la digue est formé d’argile limoneuse, permet d’emmagasiner quelque 3,5 millions de M3 d’eau destinées à la recharge du niveau piézométrique de la nappe phréatique et à répondre à la rareté de l’eau d’irrigation des jardins et palmeraies de la commune d’El-Atteuf, selon le même responsable.
Une fois les travaux achevés, cet ouvrage favorisera, au même titre que les trois digues de rétention édifiées en Amont de la vallée du M’Zab, un débit d’infiltration important des eaux de crue dans la nappe, ainsi que l’écoulement des eaux de remontée, en évitant l’asphyxie du système racinaire des palmiers, a-t-il indiqué. L’étude de la réhabilitation de cette digue, effectuée avec la participation de la société civile locale, permettra, outre, d’assurer la protection de la région et les équipements existants (routes, stations d’épuration, etc) contre les inondations, de protéger les palmeraies et autre périmètres agricoles situés en amont de l’érosion, a relevé le chef du projet. Les efforts conjugués dans le cadre de ce projet visent, en plus de
la réhabilitation de cet ouvrage hydraulique ancestral, la gestion et la préservation de l’eau et des sols, en réduisant l’érosion hydrique, ainsi que la réhabilitation du couvert végétal et l’amélioration des potentialités fourragères de l’espace pastoral, au profit de la population de la commune d’El-Atteuf et générer une plus value.
Il est attendu aussi de ce projet de réhabilitation, non seulement une contribution à l’amélioration des revenus et de la qualité de la vie de la population locale, mais aussi la création d’emplois, la protection des exploitations contre les effets des inondations, mais aussi une solution aux déséquilibres écologiques constatés ces dernières années dans la région, et la protection du système oasien en aval de la digue.

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