Accueil ACTUALITÉ Déperdition scolaire : La lutte contre le fléau en point de mire

Déperdition scolaire : La lutte contre le fléau en point de mire

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Étant source de violence et de criminalité, la déperdition scolaire suscite l’inquiétude des spécialistes et des pédagogues. Réunis jeudi, des représentants des différents secteurs ministériels, des spécialistes dans les sciences éducatives et sociales et des associations de la société civile ont appelé à trouver des solutions idoines devant faire face à ce phénomène. Intervenant, lors d’une conférence sur ce phénomène et son impact sur la société, organisée par l’association Iqraa en coordination avec l’Assemblée populaire de wilaya (APW) d’Alger, Aïcha Barki, présidente de cette association, a affirmé que les résultats encourageant réalisés en matière de lutte contre l’analphabétisme dont le taux est estimé actuellement à 10,16% reflètent la volonté politique visant l’élimination de ce fléau. À ce propos, elle a indiqué que la déperdition scolaire impactait négativement la société et qu’il était nécessaire de traiter ses causes. Barki a mis en avant, par ailleurs, la prise en charge annuelle, par son association, de ceux qui ont abandonné les bancs de l’école à travers les classes d’alphabétisation et les efforts tendant à trouver les solutions idoines en collaboration avec les directeurs de l’Éducation, pour mettre un terme à ce phénomène. Pour sa part, le représentant du ministère de la Justice, Fayssal Bourebala, a affirmé que l’application des programmes de réforme du système judiciaire et pénitentiaire en Algérie au niveau des établissements pénitentiaires depuis 2003-2004, avait donné de bons résultats concernant l’encouragement des prisonniers à l’inscription aux programmes d’enseignement et de formation professionnelle, mettant en avant la réussite de près de 2 000 prisonniers en 2017 aux épreuves du BAC contre 4 585 à celles du BEM, outre les cycles de formation organisée au profit de ces prisonniers.
Le même responsable a imputé la responsabilité de ce fléau aux parents qui, selon lui, n’assument pas leur responsabilité quant au suivi de leurs enfants, soulignant que la majorité des prisonniers ne disposent pas d’un niveau éducatif élevé ce qui affirme la relation entre l’analphabétisme et la violence. Soulignant que la prise en charge de la catégorie des détenus n’est pas du seul ressort du ministère de la Justice mais également de celui de tous les départements ministériels, il a indiqué que la mise en œuvre d’une politique pénitentiaire réussie est tributaire du rôle efficient de la société civile, précisant que le ministère de la Justice a signé 16 conventions avec différents secteurs ministériels. Ce dernier coopère avec 120 associations activant au sein des établissements pénitentiaires pour faciliter l’insertion de cette catégorie.
De son côté, la représentante du ministère de l’Éducation nationale, Mizaïb Samia a indiqué qu’il est difficile de calculer le taux de déperdition scolaire, d’autant que plusieurs secteurs prennent en charge la formation et l’enseignement des jeunes exclus des établissements scolaires. Selon une étude effectuée par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) concernant les enfants non scolarisés dans la région Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA), le taux de déperdition scolaire enregistrée en Algérie est de 9% et est le plus faible dans la région, a-t-elle rappelé. L’Observatoire national de l’éducation et de la formation effectue des études sur terrain concernant le phénomène de la déperdition scolaire qui permettront de trouver des solutions à ce phénomène et de réduire la déperdition scolaire à l’avenir, a ajouté l’intervenante. De son côté, la représentante de la DGSN, qui a passé en revue les différents efforts consentis pour protéger l’enfant des différentes agressions, a indiqué que des équipes pour la protection de l’enfant ont été créées depuis 1982, citant la nouvelle loi relative à la protection de l’enfant promulguée en 2015.
Ania Nait Chalal

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