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Après un « dialogue de sourds » avec la tutelle : Vers le durcissement de la grève des médecins résidents

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Alors que les assemblées générales tenues par le Collectif autonome des médecins résidents (Camra) à travers les 12 wilayate du pays ont approuvé la décision de durcir le mouvement de protestation, entamé il y a plus de cinq mois, les médecins résidents devront se réunir, dès la semaine prochaine, pour confirmer la nature des actions à mener.

En effet, une réunion du bureau national du Camra est programmée pour le début de cette semaine, pour se statuer quant à une éventuelle démission collective ou un boycott des gardes. Contacté par nos soins, le Dr Mohamed Taileb, membre du Camra a affirmé que « la décision de durcir le mouvement de contestation a été prise par la majorité des résidents, et ce, après que le dialogue avec la tutelle n’a pas abouti à trouver un consensus». Cependant, tout en précisant que les AG ont approuvé les deux actions à venir, en l’occurrence, le boycott des gardes et les démissions collectives, le bureau national du Camra devra se réunir prochainement pour discuter des modalités de l’application de ces deux décisions. «La date de début de collecte des signatures pour une démission collective sera fixée au cours de cette réunion», a expliqué le Dr Taileb avant de préciser que «le Bureau national aura, entre autres, à se pencher sur une éventuelle marche nationale».

Oran et Tizi-Ouzou anticipent
Tandis que le Camra a toujours préféré recourir à des décisions «majoritaires et nationales», le mouvement de protestation a, d’ores et déjà, pris une nouvelle tournure au niveau des wilayas d’Oran et de Tizi-Ouzou. En effet, les résidents des deux wilayas ont décidé de suspendre l’activité de la garde. Alors qu’au niveau d’Oran la décision est déjà en vigueur, les résidents de Tizi-Ouzou suspendront leur garde dès le début du mois de mai. Dans un communiqué diffusé mercredi, le comité des médecins résidents d’Oran a déclaré la suspension de l’activité de la garde au niveau du centre hospitalier universitaire (CHU) de cette ville, pour protester contre la décision du directeur de cette structure de geler les salaires de l’ensemble des résidents. «Cette décision de suspendre l’activité de garde, bien qu’en apparence réactionnelle aux circonstances, est bien mûre et réfléchie», écrit le Camra sur le communiqué, avant de préciser que la suspension du service minimum fait suite à un préavis déposé le 1er mars auprès de la direction du CHU d’Oran. En ce sens, selon des témoignages recueillis auprès des médecins résidents d’Oran, la suspension de l’activité de garde a été suivie à l’unanimité au niveau du CHU de la ville, et ce, depuis mercredi dernier. Entamé au mois de novembre dernier, le mouvement de protestation des résidents est devenu le plus long mouvement de protestation que le secteur de la santé ait connu avec 117 jours de grève (la grève illimitée a été entamée le 24 décembre dernier). Au cours du long «périple» de protestation, les futurs praticiens ont dû frappé à toutes les portes des facultés, syndicats, Cnes, ministères, Premier ministère, Sénat, APN et même la Présidence, mais ils se sont toujours heurtés au silence. Le mouvement a souvent viré à la confrontation, à l’instar du 3 janvier 2018 où les résidents ont été violemment réprimés par les forces de l’ordre. Depuis cette date, le conflit ne cesse de se radicaliser. 13 rounds de négociations ont eu lieu avec les différentes tutelles, mais celles-ci se sont toujours vouées à l’échec. Autrement, le dialogue des sourds s’est instauré entre les deux parties.
Lamia Boufassa

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