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CONDAMNÉ À DEUX PEINES DE PRISON FERME : Abdelkader Zoukh sous les verrous

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L’ex-wali d’Alger (octobre 2013 – avril 2019), Abdelkader Zoukh, a été condamné hier à deux peines de prison ferme dans deux affaires distinctes l’impliquant avec l’ex-DGSN, Abdelghani Hamel, et l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout. Le verdict de cette affaire de corruption a été prononcé par le tribunal de Tipasa, lequel a ordonné la mise en détention, séance tenante, du mis en cause.
Au titre de la peine prononcée pour la première affaire, Zoukh a écopé de 5 ans de prison ferme pour avoir octroyé des privilèges à la famille d’Abdelghani Hamel. Cette peine est assortie d’une amende d’un million de DA, en sus du paiement de un milliards de centimes de compensations pour le préjudice causé au Trésor public. En sus, Zoukh est interdit, après l’expiration de sa peine, d’occuper tous postes de responsabilité à l’échelle de l’État et interdit de postuler à toute responsabilité politique pendant 5 ans. Soit, après l’expiration de sa peine de prison. Dans cette affaire, il est poursuivi pour « dilapidation délibérée de deniers publics », « utilisation illégale de biens et de deniers publics dont il a hérité en vertu de sa fonction au sein de l’État », « abus de fonction et violation des lois et règlements dans le but d’obtenir des avantages pour des tiers ». À souligner aussi que Zoukh a été également interdit d’occuper des postes de responsabilité au sein de l’État et de se porter candidat pour des postes politiques pendant 5 ans après l’expiration de sa peine.

Neufs locaux commerciaux et deux logements pour la famille Hamel
Ainsi, cette affaire a révélé comment l’ex-premier magistrat de la Capitale avait utilisé son statut au sein de l’Etat pour offrir des indus privilèges à la fille et à la femme de l’ex-DGSN, aujourd’hui en prison pour d’autres affaires le concernant. Dans le détail, la dénommée Hamel Chahinez a bénéficié des mains du wali alors en exercice d’un terrain foncier destiné à l’investissement d’une superficie de 7128 mètres carrés, situé à Bab Ezzouar, à l’est d’Alger, ainsi que d’un logement de type Social-participatif, localisé à Ouled Fayet (Sud-ouest d’Alger). Quant à la femme de Hamel, elle a eu « droit » à neuf (09) locaux commerciaux à Ouled Fayet, cédés à un prix jugé par la Cour de Tipasa de « dérisoire ». Pas que, puisque l’ex-wali lui avait offert un logement de type Public-locatif, dans la cité « Zerhouni Mokhtar », à Mohammadia, dont la procédure a été accomplie en violation de la réglementation dans le domaine. Quant à la deuxième affaire, il a été condamné à 4 ans de prison ferme pour des malversations judiciaires similaires le liant à la famille de Mahieddine Tahkout, peine assortie d’une amende d’un million dinars et 10 autres millions au titre de compensations pour le Trésor. Dans ce dossier, Zoukh est accusé d’ « octroi délibéré de privilèges à un tiers lors de la conclusion d’un marché illégal », « corruption dans l’octroi de marchés publics et de contrats », « dilapidation de deniers publics », « abus de fonction », « conflit d’intérêts », et, pour finir, « exonérations fiscales et réductions sans justificatif réglementaire ».

Des décisions officielles pour « assainir » un foncier « détourné »
Cette affaire est scindée en deux dossiers. Le premier porte  la délivrance, au profit de Mahieddine Tahkout (en prison), des décisions d’affectation  concernant 15 arrêtés sur un droit de concession pour un foncier industriel d’investissement pendant une durée de 33 ans. Le contrat est passé malgré une formelle opposition des services techniques de l’État, comme Sonelgaz et la Protection civile. Pis encore, les projets prévus dans le dossier supposé être d’’investissement de Tahkout n’ont pas été réalisés (période 2014-2018), selon le rapport de l’IGF sur lequel s’est basé le tribunal de Tiapsa. De plus, les bénéficiaires ne se sont pas acquittés de leurs dettes vis-à-vis de l’agence immobilière d’Alger, alors que les permis de construction délivrés étaient en violation du cahier des charges.
Toujours dans le même dossier, Zoukh avait signé des arrêtés administratifs en vue d’assainir des fonciers industriels pourtant « détournés » par Tahkout. Le tribunal, preuve à l’appui, a cité un lot de terrain d’une superficie de 8000 m2, situé dans une zone d’activités à Bordj El Kiffan et d’un show-room à Reghaïa. Aussi, ce dossier concerne deux autres lots de terrain de 16 000 et 28 000 m2.
Enfin, au titre du deuxième dossier de l’affaire liant Zoukh à Tahkout, le tribunal a énuméré plusieurs malversations. D’abord, un marché public relatif à une location des bus de l’entreprise Tahkout et de prolongement de contrats concernant un total de 300 bus (Tahkout) par l’ETUSA. Interrogé sur cette affaire, Zoukh s’est défendu d’avoir demandé au ministère des Transport de valider une décision de location de 160 bus à mettre au profit des citoyens des nouvelles cités urbaine d’Alger. Toutefois, a-t-il précisé, le ministère a donné son accord pour seulement une location de 100 autocars.
Farid Guellil

Il risque 10 ans de prison ferme dans une troisième affaire
Le procureur de la République près le tribunal de Tipasa a requis, hier, une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million DA, à l’encontre de l’ex-wali d’Alger Abdelkader Zoukh, accusé dans une affaire de corruption en relation avec Ali Haddad, l’ex-président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) et dont le verdict sera rendu le 29 décembre courant. Le représentant du ministère public, qui a, également, requis la confiscation de la totalité des biens de l’accusé et sa mise en détention, a souligné que les faits pour lesquels est poursuivi l’ex-wali d’Alger « ont causé d’énormes pertes de foncier agricole, industriel et touristique et pour le Trésor public ». Ce qui confirme qu’il s’agit bien de « dossiers pénaux dénotant une intention criminelle et de corruption ».
APS

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