Accueil ACTUALITÉ CONCERTATION POLITIQUE ALGÉRO-SAOUDIENNE : Des perspectives très prometteuses

CONCERTATION POLITIQUE ALGÉRO-SAOUDIENNE : Des perspectives très prometteuses

0

L’Algérie et l’Arabie saoudite entretiennent depuis des décennies des relations historiques fortes, par le biais de consultations permanentes, notamment les domaines politique et sécuritaire, la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, l’économie, le commerce et l’investissement, et tout ce qui a trait aux décisions de l’OPEP et aux marchés pétroliers internationaux.

Dans le sillage de ces relations, le Comité de concertation politique algéro-saoudien a tenu dimanche une réunion dans la capitale du Royaume, Ryadh, regroupant des hauts responsables des ministères des Affaires étrangères des deux pays, afin de discuter des relations bilatérales et des développements régionaux et internationaux. Selon l’agence de presse saoudienne, les travaux de cette session ont porté sur l’évaluation des progrès déjà accomplis dans le renforcement des relations fraternelles et de la coopération entre les deux pays frères, en vue de soutenir le nouveau dynamisme de ces relations, à la lumière de l’attention commune exprimée par le président Tebboune et son homologue le Serviteur des deux saintes mosquées, le roi Salman Bin Abdulaziz Al-Saûd. Selon les mêmes sources, cette réunion a été suivie d’une séance de consultation élargie, au cours de laquelle toutes les questions liées aux relations bilatérales et les questions régionales à l’ordre du jour ont été abordées. Les consultations ont été marquées par un dialogue approfondi et complet sur le renforcement des relations bilatérales, ainsi que sur l’évolution des questions régionales, alors que les positions des deux parties ont convergé en faveur de la réalisation de la stabilité et de la paix dans la région et du soutien de chaque partie face aux défis auxquels elle est confrontée. Une convergence des points de vue qui a constitué une belle opportunité pour les délégations des deux pays d’échanger de coordonner leurs positions sur les questions les plus importantes d’intérêt commun, aux niveaux arabe et africain, en plus des défis posés par les tensions constatées sur la scène internationale.

Visites intenses des hauts responsables saoudiens à Alger
Dans la période récente, les relations algéro-saoudiennes ont connu un renouveau considérable, après que plusieurs responsables saoudiens se sont rendus en Algérie, dont les derniers en date sont le directeur du département de la coopération internationale au ministère saoudien de la Défense, Abdul Rahman Al Tassan, le ministre saoudien du Hadj et de la Omra, Tawfik Ben Fawzan Al-Rabiah, et le ministre saoudien de l’intérieur, le prince Nayef ben Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud. Il y a deux semaines, l’ambassadeur d’Algérie à Ryadh, Mohamed Ali Boghazi, avait mis en lumière « le haut niveau des relations de coopération entre les deux pays, alors que le nombre des accords signés dans la période récente entre les deux pays ont dépassé 30 accords, couvrant des domaines divers, notamment économiques et commerciaux », soulignant l’existence d’un plan visant à « intensifier les visites mutuelles entre investisseurs et hommes d’affaires des deux pays, dans le but d’établir un base de coopération économique et d’investissement entre eux, en plus du consensus dans un certain nombre de dossiers politiques et économiques internationaux ».
De son côté, l’ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite à Alger, Abdullah Bin Nasser Al Bussairi, avait affirmé la volonté des dirigeants politiques des deux pays de développer davantage les relations. Enfin, rappelons également qu’en mars dernier, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal bin Farhan AI-Saud, avait discuté, lors d’un appel téléphonique avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger en Algérie, Ahmed Attaf, des « relations bilatérales et des moyens de les renforcer de manière à servir les intérêts du deux pays et peuples, en plus des développements régionaux et internationaux d’intérêt commun ».

Le premier pays visité par Tebboune après son élection
Et ce n’est pas un hasard si le Conseil des ministres saoudien, qui s’est réuni mardi sous la conduite du prince héritier Mohammed Ben Salman, a approuvé l’activation du Conseil suprême de coordination saoudo-algérien, qui avait été annoncé, pour rappel, il y a cinq ans de cela, lors de la visite du prince héritier en Algérie le 3 décembre 2018. Ce conseil conjoint devrait tenir sa première réunion en Algérie lors d’une visite toujours attendue du prince héritier Mohammed Ben Salman en Algérie, qui devait avoir lieu en septembre dernier, mais qui a été reportée à une date non précisée. L’ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite à Alger, Abdullah Bin Nasser Al Bussairi, a estimé à ce titre, dans un tweet posté mardi, que la mise en place de ce Conseil « est un indice sur la préoccupation des deux parties sur l’importance de faire progresser les relations dans tous les domaines entre les deux pays frères ». En décembre dernier, Abdelmadjid Tebboune avait annoncé les modalités de la visite de Ben Salman en Algérie, après leur rencontre lors de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde Qatar 2022, soulignant que cette visite était prévue avant le Sommet arabe, et le fait que « l’Algérie est son pays, il vient quand il le veut ». Il est à noter que Tebboune avait choisi en février 2020, que Ryadh serait la première capitale qu’il visitera après son élection en décembre 2019. Une visite qui avait pour but d’insuffler une nouvelle dynamique aux différents ateliers bilatéraux issus de la 13ème session de la commission mixte algéro-saoudienne, tenue en avril 2018 à Ryadh, et qui a été sanctionnée par la signature de trois accords de coopération en matière d’investissement, de conformité, de normalisation ainsi que dans le domaine des relations internationales. L’Algérie avait abrité, en février 2017, les travaux de la 12è session de la commission mixte algéro-saoudienne. À titre indicatif, l’Arabie saoudite figure parmi les partenaires principaux de l’Algérie avec un volume d’exportation de 473 millions de dollars, durant les neuf premiers mois de l’année passée.

Sommet arabe, Alger passe le flambeau… à Ryadh
Dans ce contexte, il est utile de souligner que cette rencontre intervient à la veille de la tenue du 32e Sommet de la ligue arabe, prévu le 19 mai prochain, qui succèdera à celui d’Alger tenu en novembre 2022. L’occasion pour les 22 États arabes participants d’évoquer une énième fois les conflits régionaux, notamment en Syrie et en Libye, ainsi que la normalisation des relations avec Israël par certains pays arabes ces dernières années. À cet égard, le dernier agenda du Sommet arabe d’Alger avait placé la question palestinienne en tête des priorités de l’agenda, la déclaration d’Alger et la dynamique en cours pour l’unification des rangs palestiniens, notamment. En outre, le Sommet de Ryadh devrait traiter du processus d’aide aux régions arabes nécessiteuses. Un prochain rendez-vous, où l’Algérie fera, sans nul doute, valoir son rôle incontournable, que ce soit sur la scène régionale et africaine, sur fond des mutations que connaît actuellement la sphère arabe, dont les retombées positives du rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran, le dialogue sérieux qui s’est établi au sein de l’Opep et qui a abouti à la réduction des productions journalières des pays membres, la volonté d’adhésion de l’Algérie aux Brics, ainsi que le recentrage opéré par les pays du Golfe concernant leurs relations avec l’entité sioniste.
Hamid Si Ahmed

Article précédentNOUVELLE LOI SUR L’INFORMATION : Bouslimani présente le texte devant le Sénat
Article suivantAMAR GHOUL NIE À NOUVEAU LES FAITS QUI LUI SONT REPROCHÉS DANS L’AFFAIRE DE L’AUTOROUTE EST-OUEST : « Je consultais Belkhadem sur tous les détails du projet »