Le président sahraoui, Ibrahim Ghali, a appelé à une véritable solidarité arabe avec le peuple sahraoui dans sa lutte légitime pour son autodétermination et l’indépendance du Sahara occidental, soulignant que l’État d’occupation marocain représentait une grave menace à la paix et à la stabilité dans la région et dans le monde. Dans une allocution prononcée à la clôture des travaux de la Conférence arabe de solidarité avec le peuple sahraoui, aux camps des réfugiés sahraouis, le président de la RASD, secrétaire général du Front Polisario, Ibrahim Ghali a précisé que « le peuple sahraoui hospitalier gardera à jamais dans sa mémoire collective cette louable initiative », estimant que cette conférence « nous rapproche encore plus d’un objectif qui, même s’il semble difficile à atteindre, n’est pas impossible » à la faveur du débat riche auquel elle a donné lieu autour des défis à relever et des perspectives de la solidarité arabe avec le peuple sahraoui. Dans son allocution devant les participants à cette conférence, il a abordé, les développements que connaît la cause du peuple sahraoui, notamment depuis le 13 novembre 2020, date de la violation, pour rappel, par le Maroc des Accords de cessez-le-feu, qu’il a signé sous l’égide de l’ONU en 1991, avec le Front Polisario. « Ainsi, le peuple sahraoui fut contraint, une autre fois, comme ça s’est produit en 1975, de renouer avec la lutte armée contre l’agresseur marocain ». Pour le président Ghali, le peuple sahraoui « attend depuis plus de trente ans, avec patience et collaboration, que les Nations unies mettent en œuvre leurs engagements et leurs responsabilités, à même de lui permettre d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance, à l’instar de tous les peuples et pays colonisés, car, a-t-il ajouté, nous avons subi l’injustice et nous avons vu comment des parties actives au niveau du Conseil de sécurité, à leur tête la France, imposent la logique de gestion du conflit au lieu de le résoudre ». Le président sahraoui a condamné les tentatives de transformer la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) en « un simple outil de légitimation d’une réalité d’occupation militaire marocaine illégale de parties du territoire de la République sahraouie et la protection de toutes les pratiques agressives et coloniales de l’État d’occupation marocain, comme répression, blocus, pillage, colonies et autres », estimant que « le silence international troublant », vis-à-vis des graves violations des droits de l’Homme commises par l’État d’occupation marocain à l’encontre des Sahraouis sans défense dans les parties occupées de la République arabe, en est la preuve. Le président Ghali a exprimé toute sa considération à la résistance héroïque du peuple sahraoui en terre occupée, à l’instar de Soltana Khaya et autres héroïnes de l’Intifidha de l’indépendance, avec à leur tête les lions de l’épopée de Gdim Izik et tous les détenus civils sahraouis dans les geôles marocaines ». Il a également salué le nouvel élan dans les territoires occupés et le sud du Maroc, à l’instar de ce qui se passe à Dakhla, Boudjdour, Laayoune et Smara pour rejeter les politiques criminelles de l’État d’occupation marocain qui, outre les enlèvements, les disparitions forcées, les assassinats et les génocides, cible les terres et les biens des citoyens sahraouis. « L’État d’occupation marocain démontre qu’il constitue une menace pour la paix et la stabilité dans la région et à travers le monde, en persistant dans son expansionnisme au Sahara occidental et en facilitant l’infiltration de ses alliés pour exécuter ses plans machiavéliques qui menacent la sécurité et la stabilité de nos peuples et de nos pays », a-t-il souligné. Le président sahraoui a tenu à saluer les positions des pays qui soutiennent la question sahraouie et son peuple dans son combat pour l’indépendance. Il a adressé ses remerciements et sa reconnaissance à l’Algérie, peuple et gouvernement, pour ses positions honorables. Et de saluer la position de l’Afrique du sud, symbole de la lutte contre l’Apartheid, en faveur du combat des peuples sahraoui et palestinien pour leurs droits à l’autodétermination et l’indépendance. Le président sahraoui a remercié aussi la Mauritanie qui, rappelle-t-il, était présente dès le début de la première guerre de libération contre l’occupation. À la fin, Ghali a affirmé que « le peuple sahraoui n’a pas de rancune envers le peuple marocain frère et nous aspirons à nous débarrasser de l’injustice et de la tyrannie et à construire des relations étroites basées sur la fraternité, le bon voisinage et le respect mutuel entre deux pays arabes et africains frères ainsi qu’avec tous les pays et les peuples de la région ».
K. B. /APS
