Nous la trouvons à partir de 65 DA chez les vendeurs aux bords des routes, mais la qualité laisse à désirer, alors que la blonde qui nous vient de Oued Souf, plus belle et de meilleure qualité, coûte à partir de 90 DA et dépasse les 100 DA dans certains marchés pour gens ‘huppés’. On l’aura deviné, nous parlons ici de dame patate qui a pris, depuis plusieurs semaines, des airs hautains et inaccessibles. Pourtant, à voir les dizaines de camionnettes qui la transportent en vrac, nous avons l’impression que l’offre dépasse la demande, mais le prix n’obéit pas à cette loi. D’ailleurs, même les autres légumes sont de plus en plus chers et nombreux sont ceux qui accusent la pluie d’avoir permis cette hausse des prix. Certains affirment que c’est parce que les fellahs ne peuvent pas cueillir leurs productions que les prix sont élevés, alors que d’autres affirment que c’est la faute aux détaillants qui prennent une marge bénéficiaire trop élevée. Mais tous oublient le principal intéressé qui est le client qui se laisse faire sans rien dire.
Il aurait, en effet, suffi que les citoyens boudent la pomme de terre pendant une semaine pour que les prix soient revus à la baisse par ces détaillants, et c’est la même chose pour tous les autres produits. Alors qu’ailleurs la liberté des prix et la concurrence loyale concourent à faire baisser les prix, chez nous c’est le contraire qui arrivent : plus vous vendez cher, plus vous avez de clients car les gens croient que la qualité est meilleure.
C’est juste dans certains cas mais pas toujours. Quant à la sardine, on ne la trouve qu’en de très petites quantités et à des prix vraiment excessifs, puisqu’aucun poissonnier ne la vend à moins de 500 DA, la qualité faisant d’ailleurs toujours défaut. Il y en a même qui mélangent les sardines fraiches avec celles, invendues, de la veille ou de l’avant-veille, faisant fi de la santé des citoyens.
Nous ne voulons pas parler des autres types de poissons, parce qu’ils ne sont permis qu’aux gens plutôt riches, leurs prix étant tous au-dessus de 1000 DA le kilo. Pour les autres viandes, la plupart se tournent vers le congelé, bien que ce dernier a vu, lui aussi, son prix grimper jusqu’à 750 DA le kilo pour la basse qualité et les 1000 DA pour la viande ovine congelée, toute en graisse et en os. Pour les fruits, tout le monde achète des mandarines et des oranges que nous trouvons à profusion aux abords des routes et un peu partout. Les mandarines sont vendues par cageots, entre 150 et 250 l’unité (6 à 8 kg) alors que les oranges de calibre moyen sont cédées entre 35 et 50 DA, les plus belles ne dépassant guère les 100 DA le kilo chez les marchands possédant un magasin.
Hadj Mansour