Accueil ACTUALITÉ BARRAGES D’EAU : Le taux de remplissage reste moyen

BARRAGES D’EAU : Le taux de remplissage reste moyen

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En dépit des fortes pluies qui sont tombées en novembre, les barrages peinent à se remplir. Les précipitations ont touché surtout le nord du pays où la plupart des bassins versants débouchent sur la mer, autrement dit les barrages situés dans les régions côtières du pays ne recueillent qu’une petite partie des eaux de pluie, une grande proportion de ces eaux va en mer.

L’explication a été donnée par Lamia Lahtihate, chargée d’études au ministère des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, qui intervenait, hier matin, sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio nationale dont elle était l’invitée de la rédaction. Pourquoi ne pas empêcher l’eau d’aller en mer et la recueillir notamment en construisant d’autres barrages ? Selon les spécialistes, cela n’est pas possible à cause des limites dans la disponibilité de sites de barrages techniquement et économiquement faisables. Il faut ajouter à cela le phénomène de l’envasement dû à l’érosion des sols, qui diminue la capacité de stockage des barrages.
Le chiffre officiel (35,26 %) qui donne le taux de remplissage des barrages après les dernières pluies, est certainement plus proche de la réalité que ceux qui étaient donnés avant. Ce taux sera actualisé plus tard en comptant les apports des dernières pluies enregistrées à l’intérieur du pays. Il faut attendre une semaine à un mois pour que les écoulements arrivent, fait savoir Lamia Lahtihate, qui estime que le taux de remplissage des barrages demeure faible pour le moment, surtout pour les barrages du Centre du pays (16%). Cela n’a évidemment rien de rassurant. Elle annonce aussi que l’on va rester dans les restrictions, parce qu’il faut que les réserves se reconstituent. Elle fait remarquer qu’il y a de l’eau qui va dans les barrages mais il y a aussi de l’eau qui en sort pour les divers besoins du pays. L’alimentation en eau potable de la population est tributaire à 50% des eaux souterraines, à 17% du dessalement de l’eau de mer et pour le reste des eaux superficielles. L’Algérie, pays aride, va encore connaître des périodes de sécheresse, avertit Lamia Lahtihate, citant les études internationales consacrées aux ressources en eau dans la région. Cela signifie qu’il faut se libérer de la contrainte imposée par le réchauffement climatique.
Il était question, d’ailleurs, d’une charte de l’eau visant notamment à réduire la dépendance à la pluviométrie. Le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées épurées font partie de la stratégie de mobilisation des eaux non conventionnelles. Elles ne dépendent pas des pluies et peuvent contribuer à la sécurité hydrique, un concept ajouté dans l’intitulé du ministère des Ressources en eau. Au Conseil des ministres qu’il a présidé dimanche 25 juillet 2021, le président Tebboune a donné comme orientation de lancer, dans les plus brefs délais, à l’Est, l’Ouest et le Centre du pays, la réalisation de cinq grandes stations de dessalement d’eau de mer d’une capacité de production de plus de 300.000 m3/jour chacune. Il a également demandé de recourir aux barrages à hauteur de 20%, aux nappes phréatiques à taux égal et aux stations de dessalement pour le restant, c’est-à-dire 60%, afin de préserver les réserves stratégiques nationales en eau. Selon Lamia Lahtihate, ces orientations sont mises en application. Si tout se passe bien, en 2024, ce sont 42% des besoins en eau qui seront couverts par le dessalement et en 2035, on atteindra les 60%. Le défi n’est pas facile à relever. Les pannes techniques entravent le bon fonctionnement des stations de dessalement, et entraînent des coupures d’eau. C’est pourquoi, le Président Tebboune a ordonné le 30 mai 2021, en Conseil des ministres, la création, sous la tutelle du ministère de l’Énergie, d’une agence nationale chargée de la supervision de leur gestion. Il n’y a pas que les besoins actuels à satisfaire, il s’agit de garantir aussi la couverture des besoins en eau des générations futures, en tenant compte du fait que la population algérienne, qui sera plus nombreuse, sera plus aisée et plus exigeante. L’effort d’anticipation est indispensable.
M’hamed Rebah

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