Accueil LA 24 Après six années de brouille entre la Turquie et Israël : Erdogan...

Après six années de brouille entre la Turquie et Israël : Erdogan tourne la page

0

Au terme de près de six ans de tensions entre la Turquie et l’entité sioniste, suite à l’assaut des soldats israéliens contre le bateau turc “Maramara”; à son bord des humanitaires de différentes régions du monde, pour briser le blocus sioniste imposé, plus d’une décennie, sur Ghaza, le Premier ministre turc, Binali Yıldırım, annonce que son pays et Israël échangeraient prochainement leurs ambassadeurs et «vont reprendre leur travail dans les plus brefs délais», dans un discours diffusé, à la Télévision turque.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a affirmé, de son côté, que cette annonce aurait des conséquences «immenses» pour l’économie d’Israël, indiquant : «Je crois que c’est un pas important pour normaliser nos relations», a déclaré Netanyahou, à Rome, après un entretien avec le secrétaire d’État américain, John Kerry. C’est dans la capitale italienne que la réunion pour la normalisation des relations turco-israéliennes a eu lieu, dimanche, en présence du Premier ministre Natanyahou pour l’entité sioniste, et Binali Yıldırım pour la partie turque, et en présence du secrétaire d’État américain, John Kerry. Même si ce retour à la normale des relations turco-israéliennes a été annoncé en grande pompe, il est à rappeler que la coopération entre ces deux parties dans le domaine militaire n’a pas souffert de la froideur qui a marqué leurs relations, durant ces six dernières années. Ayant toujours entretenu un partenariat stratégique, la Turquie étant membre de l’Otan, et l’Entité sioniste entretient, faut-il le rappeler, une relation approfondie avec l’Alliance atlantique, au-delà du cadre du dialogue méditerranéen, ce qui les a aidés à contenir la détérioration de leurs relations pour ne pas atteindre l’irréparable. Depuis la tragédie humanitaire de la flottille de “Maramara”, stoppée par un saut d’un commando de militaires israéliens tirant sur tout ce qui bouge, des humanitaires qui s’y trouvaient et l’équipage, la Turquie n’a cessé outre d’exiger du gouvernement israélien d’exprimer le «pardon» pour les dix civils turcs assassinés par cet assaut des soldats israéliens, Ankara a demandé aussi l’indemnisation de ces victimes. Ankara d’avant-2010, qui a réussi a entretenir des relations conséquentes avec son voisinage direct et indirect de la scène arabe, lui conférant une place non moindre, depuis les bouleversements survenus sur la scène arabe, la Turquie a perdu beaucoup de son audience, sur fond du rôle «négatif» qu’elle a et continue de jouer sur cette scène. Avec l’annonce de la normalisation de ses relations avec Israël, Erdogan annonce, par la même occasion, que son action spectaculaire, le montrant quittant une conférence internationale, dès que le président israélien allait discourir, n’était qu’un coup médiatique, pour son audience auprès des citoyens turcs, et ceux de la scène arabe, en général. Mais, depuis ces cinq dernières années, sur fond des mutations profondes, toujours en cours, depuis les cinq dernières années, l’élu du parti islamiste turc de la justice et de développement (PJD) fait face à une situation interne difficile outre qu’il est acculé par la primauté de l’importance du rôle de nouveaux acteurs sur les scènes mondiale et régionale, sur celui d’Ankara, considéré ainsi que celui d’Arabie saoudite, comme un frein, dans le règlement de la crise en Syrie, pour ne citer que celle-ci. C’est en renonçant, sans nul doute, à son exigence de la levée du blocus qu’impose l’entité sioniste contre Ghaza, mais aussi l’annulation de toutes poursuites judiciaires contre les soldats israéliens impliqués dans l’assassinat des dix civils turcs de “Mramara”. Des exigences israéliennes au gouvernement d’Erdogan qui n’a pas été en mesure de refuser, au vu de l’impératif profit qu’espère tirer Erdogan en renouant ses relations avec l’entité sioniste, notamment pour le secteur économique en Turquie, lequel connaît de sérieuses difficultés, après avoir enregistré un boom, entre 2001 à 2010. Qu’en sera-t-il en outre de l’impact du réchauffement des relations entre la Turquie et l’entité sioniste, notamment, sur les relations liant le parti islamiste d’Erdogan avec ceux des pays de la scène arabo-musulamane, dont celui d’Abderezak Mokri, en Algérie. Vont-ils s’empresser de s’exprimer sur l’annonce en grande pompe du Premier ministre turc, Binali Yıldırım, saluant que son pays reprend langue avec l’entité sioniste, comme ils se sont empressés d’applaudir «le geste» d’Erdogan, quittant son siège, en signe de protestation contre la prise de parole du président israélien? Il y a lieu de s’interroger sur les raisons fondamentales qui font que la République bolivarienne du Venezuela prenne la décision d’interrompre ses relations diplomatiques avec l’entité sioniste, en vigueur à ce jour, alors qu’Ankara s’est contentée de déclarations critiques et de geste, à l’exemple de celui précité d’Erdogan, positions conjoncturelles, n’ayant aucune incidence sur les relations stratégiques, et, de surcroît, pour deux membres de l’Otan, La Turquie et l’Entité sioniste en l’occurrence. Le Premier ministre sioniste déclarant qu’il révèlerait les détails de cet accord scellant la normalisation des relations entre Ankara et Tel-Aviv, a assuré qu’il sera question «des conséquences immenses pour l’économie israélienne» précisant, a-t-il poursuivi, «et j’emploie ce mot à dessein, et je veux dire des conséquences positives, immenses». Il est à rappeler qu’Israël s’achemine vers l’exploitation des réserves gazières en Méditerranée, et par conséquent cherche des débouchés pour ce gaz.
Karima, Bennour

Article précédentVent de contestation à la CAP : le glas a-t-il sonné pour Boualem M’Rakach
Article suivantConcours de recrutement des enseignants : près de 500 000 candidats admis