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APRÈS PEGASUS, UNE NOUVELLE AFFAIRE D’ESPIONNAGE SECOUE LA BELGIQUE : De lourds soupçons pèsent sur le Makhzen

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La Belgique est secouée par une nouvelle histoire de logiciel espion et l’infection a touché, pour cette fois, même les appareils de téléphone de policiers et de magistrats belges a indiqué la chaîne de télévision RTBF. Cette dernière qui a vérifié l’information auprès de plusieurs sources a affirmé qu’un logiciel espion techniquement avancé permet de prendre le contrôle du téléphone ciblé, de récupérer les messages (y compris chiffrés), les photos, les contacts et de déclencher des enregistrements (audio et vidéo) des conversations. La police fédérale a même informé le juge Michel qui a enquêté sur l’affaire du Marocgate et du logiciel espion Pegasus que son appareil de téléphone est lui aussi infecté.   Ces éléments ont permis à la police belge d’émettre des soupçons d’espionnage, ce qui a nécessité de confier les appareils suspectés aux policiers fédéraux de la « Computer Crime Unit » (FCCU), spécialisés dans les formes complexes de cybercriminalité. Les téléphones de procureurs, de juges d’instruction, de policiers ou encore de membres du personnel de justice ont été soumis à des analyses poussées et répétées. Dans certains cas, les analyses laissent supposer l’infection des téléphones par un logiciel espion, selon les éléments transmis aux personnes concernées. L’appareil du juge d’instruction Michel Claise fait partie des téléphones testés « positifs ». D’autres magistrats et policiers ont été avisés du même résultat. La RTBF a affirmé qu’elle ignore encore le nombre exact des terminaux téléphoniques touchés. Et cela a poussé les enquêteurs à soupçonner les services marocains d’être derrière cette grande opération d’espionnage. Actuellement, les premiers éléments de l’enquête sur le logiciel espion Pegasus, développé par la société israélienne NSO Group. « Mais Pegagus, dont les formes ont évolué au fil du temps, est loin d’être le seul logiciel malveillant développé à des fins d’espionnage. Au mois d’avril, le laboratoire de recherche canadien Citizen Lab affirmait qu’un logiciel espion créé par QuaDream Ltd avait été utilisé pour cibler des journalistes et des personnalités politiques dans plusieurs pays. Et le regard des enquêteurs s’est tourné également vers les services de renseignement marocains et le Mossad.  Des interlocuteurs avec lesquels la RTBF s’est entretenue émettent prudemment l’hypothèse d’un espionnage des services belges dans le cadre du scandale de corruption au Parlement européen impliquant le Maroc.

Opération pour saborder l’enquête sur le Marocgate ?
Le fait que le Maroc soit soupçonné d’avoir largement utilisé Pegasus nourrit cette piste. Selon Citizen Lab, l’entreprise QuaDream a aussi présenté son produit au Maroc. Néanmoins, de très nombreuses organisations étatiques (services de renseignements, police, …) à travers le monde utilisent ces méthodes. D’autre part, certaines traces d’infection seraient antérieures à l’éclatement du scandale, ce qui va à l’encontre de l’hypothèse d’une action dirigée uniquement sur le dossier de corruption. Le téléphone du juge d’instruction Michel Claise a été testé « positif » au logiciel espion. Autrement dit, si certaines personnes ont été possiblement espionnées parce qu’elles gravitent dans les  enquêtes sur la corruption de députés du Parlement européen et celle du logiciel espion Pegasus, d’autres ont pu être ciblées car elles représentent en tout temps des « cibles de haute valeur » pour une organisation hostile. Le juge d’instruction Michel Claise a traité de nombreuses affaires financières et de corruption impliquant des États et des organisations étrangères. Et ce qui étaye la piste de l’implication des services de renseignement marocains est la présence d’une forte communauté dans ce pays, et la présence de certains opposants qui ont fait de la Belgique, une tribune pour s’opposer au Makhzen et à la famille royale. RTBF indique que de manière générale, l’espionnage de membres de l’appareil policier et judiciaire pourrait avoir deux objectifs : soit la collecte illégale d’informations concernant des investigations et des procédures en cours, soit la mise sous pression de personnes occupant des fonctions clés en utilisant des messages, images ou autres éléments dérobés. Les mesures de précaution existantes ont été renforcées ces derniers mois à plusieurs niveaux de la police, de la justice et des services de renseignements. Des téléphones à la sécurité renforcée sont employés pour certains échanges. Une attention particulière est apportée au respect des mises à jour des appareils traditionnels. La réserve est plus que jamais de mise lors des échanges téléphoniques, y compris privés. Il faut rappeler dans ce cadre que si le Maroc a usé de corruption pour soudoyer des hommes politiques européens, il a également manié l’arme du chantage pour parvenir à faire taire certains de ses scandales ou encore à obtenir des avantages politiques notamment dans le dossier du Sahara occidental. L’exemple du chef du gouvernement espagnol soumis à un chantage de la part du Makhzen pour abandonner la traditionnelle position de neutralité de son pays dans le conflit du Sahara occidental est édifiant à ce titre.
Slimane B.

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