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ALORS QUE LA RENTRÉE SCOLAIRE ÉTAIT RATÉE : Des enseignants se réjouissent du retour de la «Basmala»

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La réintégration de la Basmala dans les manuels scolaires a fait le bonheur de la Coordination nationale des enseignants de sciences islamiques, et figure, pour elle, parmi les grandes réalisations de la rentrée scolaire 2019/2020.

Cette coordination ne semble, par contre, pas du tout préoccupée par le sort de milliers d’élèves n’ayant carrément pas pu rejoindre les bancs de l’école de peur que celle-ci ne s’effondre sur leurs têtes ou de ces élèves qui habitent à des centaines de kilomètres de leur établissement scolaire et qui n’ont pas l’ombre d’un bus pouvant les y amener.
Dans un communiqué, rendu public mardi, la dite coordination a en effet salué la décision des nouveaux responsables du ministère de l’Éducation, d’avoir réintroduit la Basmala dans tous les livres scolaires, après que celle-ci ait été supprimé en 2017 par l’ex-ministre du secteur, Nouria Benghabrit. Cette même organisation a également déploré la poursuite de l’enseignement de ce qu’elle a appelé « leçons portant atteintes à l’identité nationale », appelant ainsi à leur suppression. Mais est-ce cela réellement le véritable problème auquel le secteur fait face, sachant qu’il n’a jamais été question de leçons portant atteinte à l’identité nationale dispensé dans le programme scolaire? La Coordination nationale des enseignants de sciences islamiques semble souffrir d’une amnésie aiguë, car il y a moins d’un mois, c’était le coup d’envoi de la rentrée et quelle rentrée fut-elle! Alors que dans certaines régions du pays, à l’exemple de Béjaïa, les parents ont refusé d’envoyer leurs enfants à l’école de peur que celle-ci ne s’effondre sur leurs têtes pouvant leur coûter la vie, à Djelfa, ils ont organisé une marche pour appeler au départ du directeur de l’Éducation de cette wilaya, en réaction à son laxisme et sa mauvaise gestion du secteur. Dans une école à M’sila, des élèves du cycle primaire, ont été contraints de s’asseoir à même le sol, car leur classe n’était pas dotée de moyens basics essentiels à l’enseignement, à savoir : des chaises et des tables. Mais pas que, à Alger des élèves de terminal ont été surpris, le jour de la rentrée de savoir qu’ils ont été transférés vers un autre lycée, à Ouled Fayet, sans en être informés au préalable. Cette décision, prise contre leurs grès, a provoqué une grande colère parmi eux, allant jusqu’à menacer de ne pas rejoindre les cours jusqu’à ce qu’ils soient réintégrés dans leur ancien lycée. L’on évoquera également le cas de cet élève d’Aïn Guezzam, à la wilaya de Tamanrasset, qui, face au ministre s’était mis à énumérer un nombre interminable de lacunes au niveau de cette commune. En plus d’appeler à la réalisation d’un centre d’examen du Baccalauréat, cet élève de terminal avait fait part d’un manque de manuels scolaires, d’absence de transport, de cantines ainsi que des terrains de sport, dans les différentes écoles ou à proximité. Il serait aussi important de parler de la rentrée au niveau du pré-scolaire, où les plus petits n’ont toujours pas été intégrés dans les classes. Au moment où l’opération se fait anarchiquement d’une ville à une autre, et qu’aucune date n’a été fixée, certains parents ont carrément renoncé à l’idée de placer leurs enfants dans ce palier après avoir découvert que les classes comprenaient plus de 50 enfants, comme c’est le cas à la nouvelle ville de Sidi Abdellah, à Alger. Ainsi, se réjouir du retour de la Basmala dans les manuels scolaires au lieu de dénoncer les conditions déplorables dans lesquelles s’était déroulée la rentrée serait simplement de l’irresponsabilité professionnelle de ses enseignants seulement préoccupés par des intérêts idéologiques sensés, pourtant, rester loin de l’école algérienne déjà sinistrée.
Ania Nait Chalal

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