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Alors que Fillon est poussé vers la sortie : Alain Juppé en sauveur de la droite

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L’élection présidentielle en France à nulle autre pareille, risque de connaître une nouvelle phase, avec l’entrée probable en lice d’Alain Juppé, qui ne se dérobe plus pour remplacer François Fillon, qui s’entête encore à maintenir sa candidature alors que ses soutiens s’effritent l’un après l’autre.

Ainsi après le départ de son porte-parole Thierry Solaire, architecte de la primaire dont se prévaut Fillon et la démission emblématique, de celui dont il voulait faire son futur ministre des affaires étrangères, Bruno Le Maire, l’entourage d’Alain Juppé a fait savoir qu’il était prêt à remplacer François Fillon, éclaboussé par le scandale des emplois fictifs présumés de son épouse et de ses enfants. Alain Juppé, ancien Premier ministre écarté au deuxième tour de la primaire de la droite «ne se défilera pas si les conditions sont remplies: il faut que François Fillon se retire de lui-même et que sa famille de la droite et du centre, Les Républicains, soit unanimement rassemblée derrière lui», a fait savoir un proche du maire de Bordeaux. »Alain Juppé n’est pas un putschiste, il ne poussera jamais (François) Fillon dehors et il n’est à l’initiative d’aucun complot», a souligné ce proche. Juppé avait jusqu’ici démenti être prêt à revenir dans la course à la présidentielle d’avril-mai. Depuis l’annonce mercredi de sa probable mise en examen dans l’affaire des emplois présumés fictifs de son épouse, Penelope, François Fillon doit faire face à de nombreuses défections dans son équipe de campagne et à des appels dans son camp à son retrait. Son porte-parole Thierry Solère, qui figurait parmi les soutiens les plus fidèles du candidat conservateur a annoncé hier vendredi sa démission. »Il ne peut plus être candidat, parce qu’il ne peut plus mener une campagne sur le fond pour défendre des idées et un idéal républicain et démocratique», a estimé de son côté l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, reprenant les nombreuses critiques qui s’élèvent dans les rangs de la droite et du centre depuis que Fillon a annoncé sa convocation mis mars, chez les juges en vue de son inculpation.
La prise de position prudente d’Alain Juppé représente un pas en avant pour le maire de Bordeaux qui s’est jusqu’à présent tenu à une «règle de loyauté» vis-à-vis de François Fillon et alors que l’ancien président Nicolas Sarkozy, jusque là totalement opposé à cette alternative, aurait finalement donné son feu vert. La pression judiciaire s’est accentuée sur François Fillon, avec une perquisition jeudi à son domicile parisien dans le cadre de l’enquête sur les salaires touchés par son épouse et ses deux enfants comme assistants parlementaires. Convoqué chez les juges , François Fillon s’entête et répète qu’il est déterminé à aller jusqu’au bout , se posant en » combattant». «Qu’il soit un combattant déterminé, c’est très respectable, mais il n’est que le combattant de lui-même. Il n’est pas le combattant des valeurs de la France. Il n’est pas le combattant qui porte une ambition pour la France, parce qu’il n’en a pas les moyens», a insisté De Villepin. Devant l’ampleur du scandale, de nombreuses personnalités de droite lui ont retiré leur soutien ces deux derniers jours en dénonçant le «climat délétère» de la campagne ou le «contrat moral rompu» par le candidat qui avait promis une conduite exemplaire sur tous les plans. L’ancien favori de la présidentielle a reculé en troisième position dans les sondages derrière la candidate d’extrême droite Marine Le Pen et Emmanuel Macron, candidat iconoclaste politique dont la popularité a connu un essor inattendu et une forte poussée avec le ralliement de François Bayrou. Pour la droite l’heure est à l’urgence s’il elle veut éviter une Bérézina et de ne pas être –pour la première fois dans l’Histoire de la présidentielle- au second tour. Il faut déjà mettre en place un plan B et réunir les 500 parrainages d’élus locaux nécessaires pour formaliser une candidature avant la date butoir du 17 mars.
Certains élus commençaient déjà à donner leur parrainage à Alain Juppé, alors que François Fillon selon les chiffres du Conseil constitutionnel totalise plus de 1155 parrainages et se trouve déjà qualifié .
Isolé et replié derrière un dernier carré de fidèles qui se réduit de jour en jour comme une peau de chagrin, François Fillon est dans le déni total et se défend trés maladroitement, s’en prenant à la justice, parle d’ « assassinat « politique et de complot. Non seulement il abime son image et hypothèque au cas très improbable ou il venait à été élu son mandat présidentiel. Jusqu’ou ira-t-il se demande la classe politique et alors qu’il a appelé à une manifestation de soutien dimanche qui risque de dégénérer. Sans parler de scénarios du pire pour son maintien alors qu’il est fortement fragilisé ou son remplacement forcé. Ce qui ferait exploser son parti, signerait sa mort politique et ouvrirait la voie à Emmanuel Macron, bien servi par son audace et un incroyable concours de circonstances. À Alger au demeurant ou Alain Juppé et Emmanuel Macron ont été reçus en présidentiables on ne peut que se réjouir de l’issue inattendue que prend l’élection présidentielle française. Même si on ne tire pas sur une ambulance.
Mokhtar Bendib

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