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Aïn Témouchent : la gestion intégrée des ressources en eau et les orientation du SNAT en débat

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Organisée par la direction des ressources en eau de la wilaya d’Aïn- Témouchent, en étroite collaboration avec l’ONG « Défense des intérêts des utilisateurs d’eau et protection de l’environnement », la célébration de la Journée mondiale de l’eau 2016, qui a pour thème fédérateur « L’Eau et le Travail », a eu pour cadre la splendide et pittoresque bibliothèque Malek-Benabi, sise boulevard 1er Mai à Aïn-Témouchent.
Etaient conviés à ce grand rendez-vous annuel les membres de l’exécutif de wilaya, les chefs de daïra, les élus de l’APN, du Sénat et des collectivités locales, les représentants des organismes et agences locaux, les bureaux d’hygiène communaux, les universitaires et des invités concernés par des expositions en rapport avec les activités de l’eau et de l’environnement.
La bibliothèque, avec un perron vaste et haut de plusieurs marches et une vaste esplanade à l’extérieur, a permis à plus de 30 exposants d’occuper cet espace pour exposer du matériel lourd dans le domaine de l’eau, les équipements d’irrigation, de panneaux solaires, de pompes solaires, de pièces spéciales ( robinetteries vannes coudes, ventouses …) des canaux et kit d’aspersion, des appareils de mesure spécifiques à l’eau. Le public a été attiré par les expositions de l’ADE, la SEOR, Bénisaf Water Company, l’ONA, le CTH, ANRH, Solec- énergie renouvelable, de l’agence des bassins Oranie Chatt Echergui, des ressources en eau, de l’environnement et d’autres entreprises venues étaler leurs produits en vue de contracter des contrats avec des promoteurs et entrepreneurs du domaine de l’eau et de l’environnement. Les autorités de la wilaya, accompagnées du directeur des ressources en eau et du président de l’ONG ainsi que d’autres invités de marque se sont attardées devant les nouvelles techniques présentées par les exposants, venus assez nombreux cette fois-ci. La veille, deux visites guidées ont été organisées par l’ADE d’Aïn-Témouchent et l’ONG et qui avaient pour but de visiter le barrage Hammam Boughrara (Tlemcen) et la prise Tafna (Aïn-Tolba). Ont profité desdites visites des cadres de la wilaya et des stagiaires de la formation professionnelle option traitement des eaux. De prime abord, le directeur des ressources en eaux a souhaité la bienvenue à toute l’assistance et déclaré l’ouverture du séminaire. Le wali a, dans sa brève allocution mis en exergue les grands moyens alloués par l’État au secteur des ressources en eaux ces dernières décennies marqués par de grands chantiers dans le domaine de la mobilisation des ressources en eau, la rénovation et l’extension des réseaux d’eau potable, des adductions d’eau, de construction de nouveaux ouvrages de stockage d’eau, de mise en place de nouvelles stations d’épuration des eaux usées et des taux encourageants réalisés dans le domaine des branchements particuliers à l’eau potable et l’assainissement, ainsi que l’amélioration de la distribution d’eau qui a connu une nette amélioration ces trois dernières années. Pratiquement toutes les communes sont alimentées en H24 par l’ADE et toutes les communes sont prises en charge dans le domaine de l’assainissement et l’épuration par l’ONA. Dans son intervention, le président de l’ONG a lu la lettre du séminaire. Il a abordé la problématique relative « aux nécessités économiques et exigences écologiques ». Ce point, dit-il, a été débattu au Colloque international sur le développement durable (19-20 décembre 2012). Dans ce cadre, note-t-il, il cite le professeur Nadjat AROUA (PhD) qui a présenté un riche travail de réflexion. Il s’agit « de procéder à une lecture critique du schéma national d’aménagement du territoire récemment approuvé (SNAT 2030) et de vérifier la cohérence de ses orientations sur les plans de l’approche et de choix stratégiques avec les principes de développement durable, de gestion intégrée des ressources en eau et d’adaptation au nouveau contexte climatique». À ce titre, la réflexion se propose «d’exiger le respect des seuils d’exploitation et du bon usage des ressources en eau et en sol, ainsi qu’une répartition équilibrée de la population à travers le territoire afin d’éviter l’exaspération des risques liés à l’eau difficiles et très coûteux à gérer après coup, notamment en situation de changement climatique ». La répartition équilibrée de la population à travers le territoire, comme le conçoit le Professeur Nadjat Aroua suscite des questions non des moindres. Aussi, dans ce contexte précis, la question qui se pose avec grand intérêt est : Qui doit suivre l’autre ? Est-ce le plan national de l’eau (PNE), à l’horizon 2025 ou bien le schéma national d’aménagement du territoire SNAT) à l’horizon 2030 ? Effectivement, la question est de taille et s’impose d’elle-même, elle ouvre le débat et suscite une grande réflexion. Alors laissons les spécialistes aménagistes, urbanistes et hydrauliciens se prononcer. Mais une chose est certaine, il est préférable d’élargir l’étude du PNE à l’horizon 2030 pour exprimer les mêmes besoins que ceux du SNAT aux mêmes horizons décennaux de planification. La seconde thématique, présentée par le professeur Abdelmalek Bekkouche, de l’université Abou-Bakr- Belkaid, a trait aux systèmes appliqués aux ressources en eau- Cas du bassin de Hammam Boughrara. Selon lui il s’agit en effet d’un axe de recherche important dans le traitement des problèmes de l’eau, un travail assez pointu qu’il entend initier en collaboration avec certains pays africains et qui sera piloté par des experts allemands. Selon lui, il s’agit d’une nouvelle approche, voire une nouvelle philosophie pour la prise en charge des problèmes complexes. L’autre conférence qui a suscité un intérêt particulier est celle présentée par Abderrahmane Zoheiri, responsable de la station de dessalement d’eau de mer Benisaf Water Company. La thématique a trait à l’apport de la station de dessalement d’eau de mer durant la période de stress hydrique 2015-2016. Effectivement la station qui débite 200 mille mètres cubes d’eau par jour a sauvé la wilaya d’Aïn-Témouchent pendant la période du stress hydrique. La distribution de l’eau n’a pas été affectée et les gens recevaient de l’eau en H24 sans interruption. L’autre thème qui a suscité une attention particulière est celui des changements climatiques, présenté par A.Bouzid et T. Slimane de l’Institut national hydrométéorologique d’Oran. En effet, ce sujet est d’actualité à l’échelle planétaire et il est aussi cyclique. Ceci a permis aux conférenciers d’user des statistiques hydrométéorologiques qu’il dispose sur plusieurs décennies. L’échauffement de la terre par effet de serre, la montée de l’eau au niveau de plusieurs mers du globe, les inondations cycliques et les grands cataclysmes dans le monde. Le représentant de l’BH Oran s’est intéressé dans son exposé à l’agriculture et les points d’eau en exploitation dans la wilaya d’Aïn Témouchent. La surexploitation des nappes, le fonçage illicite de points d’eau (forages et puits), la pollution des aquifères et des oueds sont les principaux points développés par l’orateur. Sur ce plan précis, il est demandé le concours des responsables du secteur de l’agriculture et des chambres professionnelles. Le représentant de l’ADE a abordé la thématique de la préservation des ressources en eaux. Selon lui les efforts doivent se poursuivent dans le domaine de la lutte contre les fuites d’eau, la déperdition de l’eau dans les adductions de transport, le vol de l’eau par des piquages illicites et la lutte contre le gaspillage de l’eau par tous les moyens légaux. Quant au représentant de la direction des ressources en eau, en l’occurrence M. Abdelmoumène, il a abordé le thème relatif à l’épuration des eaux usées et les textes réglementaires portant types de cultures à irriguer et paramètres physico- chimiques et bactériologiques définissant une eau usée épurée à utiliser dans l’irrigation des cultures céréalières et arboricoles notamment. Enfin, des élèves et stagiaires qui ont bien répondu aux questions posées lors des précédentes visites guidées ont été distingués par l’ONG et les autres partenaires de la direction des ressources en eau.
Boualem Belhadri

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