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AFFIRMANT QU’IL EST UNE VITRINE DU COLONIALISME : L’opinion française appelle à l’annulation du sommet France-Afrique

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Des citoyens, personnalités et organisations en France appellent dans une lettre signée, à l’annulation du Sommet France-Afrique prévu juillet prochain, à Montpellier, et affirment le « refus que Montpellier devienne la vitrine du colonialisme qui ne dit pas son nom » précisent les signataires. Soulignant à l’adresse de leurs responsables politiques que le sommet France-Afrique « est l’expression de la défense des intérêts français dans les pays africains » les nombreux premiers signataires de l’appel ajoutent, que « cette logique de préservation des intérêts économiques et militaires français a survécu au colonialisme jusqu’à aujourd’hui » et fait la preuve, ajoutent-ils « de ses injustices sociales, économiques et aussi environnementales ». « Nous refusons que Montpellier devienne la vitrine du colonialisme qui ne dit pas son nom » avant d’ajouter que « l’argument des retombées économiques n’est pas une justification suffisante » précisent les signataires de l’appel pour l’annulation du sommet France-Afrique, exigeant aussi « l’annulation des dettes odieuses et illégitimes des pays africains » et « le retrait de toutes les troupes françaises du continent africain » lit-on. Pour mettre en lumière les visées inavouées par les discours des responsables français sur la pertinence et l’importance du cadre France-Afrique, les signataires, universitaires, experts économiques, artistes, syndicalistes, médecins, acteurs d’associations ect. avancent des chiffres et des statistiques sur les avantages économiques en faveur de la France, par sa politique « FrancAfrique » face au recul et la stagnation du développement dans les pays africains. Tout en rappelant, que « l’Afrique concentre en 2020 plus de 60 % des personnes extrêmement pauvres de la planète (personnes vivant avec moins de 1,90 dollar par jour) selon l’AFD et la Banque mondiale », les signataires rappellent aussi les promoteurs de la France Afrique que, le berceau de l’humanité « enregistre 25 000 morts de faim par jour, selon la FAO et 25 millions d’emplois perdus en 2020 des suites de la crise sanitaire ». Leur rappelant que notre continent est celui « le plus riche en matières premières », les opposants à la politique de France-Afrique, indiquent que le continent africain « « est soumis à un modèle productiviste uniquement basé sur l’exportation et profitant essentiellement à de grandes firmes étrangères, notamment européennes, et à une oligarchie locale corrompue ». Un modèle imposé, affirment-ils « par les institutions financières où la France tient une place prédominante pour forcer les pays à récupérer des devises afin de rembourser leurs dettes », ajoutant que « la France garantit en outre le maintien de la convertibilité du F CFA, rebaptisé ECO, en euros ». Alors que cette monnaie « très forte » précisent les signataires « nuit aux exportations africaines et encourage les importations de produits manufacturés et agricoles étrangers, ruinant les efforts de développement industriel et agricole » affirment-ils. Habituellement localisé à Bordeaux, le sommet France-Afrique devrait avoir lieu cette année à Montpellier du 8 au 10 Juillet prochain et l’appel signé ne sera pas sans impact non seulement sur sa tenue ou pas, mais sur l’expression même qui se manifeste grandement sur la scène nationale française, contre le maintien de la politique de la France, promue notamment à travers le sommet FranceAfrique, lequel est pointé du doigt, étant une « vitrine du colonialisme qui ne dit pas son nom ». Abordant l’année de la pandémie sanitaire mondiale de la Covid 19, qui se poursuit générant des conséquences gravissimes sur la vie-socio-économique des peuples, et particulièrement sur les plus vulnérables du continent africain, déjà ravagé par les conflits, les guerres et des crises générées par les puissances de ce monde dans leur course effrénée pour l’exploitation et le contrôle de richesses des peuples africains, les signataires de l’appel avertissent. Pendant la crise sanitaire, lit-on « le cours des matières premières a baissé, soulignant la dépendance économique des pays aux règles des marchés financiers » lesquels sont la cour de la bataille du capitalisme mondial et de la plus-value, plongeant les plus vulnérables dans la dépendance et privation des capacités à aller sur la voie du développement. « Les taux d’intérêt que réclament les créanciers privés, eux, s’envolent, tandis que les pays d’Afrique doivent s’endetter encore plus » et les institutions financières, poursuit-on « « n’y font rien, à part proposer de nouveaux chantages à la manière des plans d’ajustements structurels ». Lesquels ajustements frappent de plein fouet, le tissu industriel ou agricole existant, causant son affaiblissement en vue de son bradage et de dettes à contracter auprès du FMI, BIRD et autres, confortant et maintenant ainsi la dépendance africaine à l’extérieur. Il est indiqué dans la lettre signée exigeant la non tenue du Sommet France-Afrique qu’«au total, ce sont plus de 350 milliards de dollars de dette qui pèsent sur les épaules des pays africains » et les conséquences sont connues, affirme l’opinion française, et de citer, la baisse des investissements dans les écoles, les hôpitaux, les services publics. Des conséquences qui auront comme impacts directs, soulignent les signataires « l’accroissement de la pauvreté et de la malnutrition ». « Et ce ne sont pas les APD ni même quelques actions d’ONG bienveillantes qui pourront remédier à la situation » concluent les signataires de l’appel contre le Sommet France-Afrique.
Karima Bennour

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