Accueil MONDE Syrie : l’EI assassine un homme présenté comme un agent du Mossad

Syrie : l’EI assassine un homme présenté comme un agent du Mossad

0

Dans une nouvelle vidéo de plus de dix minutes, le groupe État islamique menace en français de s’en prendre à l’État hébreu. Un jeune garçon abat la victime. Le groupe État islamique a diffusé, mardi, une vidéo de l’exécution par un jeune garçon d’un Arabe israélien accusé d’espionner pour le Mossad, les services secrets sionistes, et dans laquelle un djihadiste menace en français de s’en prendre à l’entité sioniste. C’est la première fois que l’EI, qui a exécuté des dizaines de personnes et diffusé des images insoutenables de décapitations ayant choqué l’opinion internationale, revendique l’assassinat d’un Arabe israélien. Dans la vidéo de plus de dix minutes postée sur des comptes djihadistes, un jeune garçon vêtu d’une longue tunique et d’un treillis abat, d’une balle dans le front, un homme présenté comme Muhammad Said Ismaïl Musallam, avant de tirer plusieurs balles sur son cadavre. À ses côtés, un djihadiste s’exprimant en français évoque la récente attaque ayant visé des juifs en France et menace de s’en prendre aux Israéliens et de conquérir El Quds. Outre l’exécution, on peut voir un gros plan sur le passeport de la victime, ainsi qu’une liste de noms accompagnés de photos d’hommes présentés comme des espions d’Israël. Selon les estimations officielles, la France est l’un des principaux pays occidentaux dont sont originaires des djihadistes en Syrie, où 90 Français ont été tués au combat.

Démenti
En février, le père de Muhammad Said Ismaïl Musallam avait démenti que son fils ait travaillé pour le Mossad, après la publication dans Dabiq, la revue en anglais de l’EI, d’un article présenté comme l’interview d’un jeune de 19 ans envoyé, selon les djihadistes, en Syrie par l’agence du renseignement israélien. «Mon fils est innocent. ISIS (l’une des appellations de l’organisation État islamique, NDLR) l’accuse parce qu’il a essayé de s’enfuir», avait-il dit à l’AFP, sans contester que son fils avait interrompu son service civil israélien pour partir faire le djihad en Syrie.
À la suite de la diffusion de la vidéo mardi, le père du jeune homme exécuté a affirmé qu’il «ne savait rien». «Des gens nous appellent, nous disent que l’État islamique a diffusé une vidéo dans laquelle Mohammed dit qu’il travaille pour le Shin Bet (service de sécurité intérieure, NDLR) isarélien. Ce n’est pas vrai ; mon fils ne travaille pas pour le Shin Bet. L’EI dit cela pour terroriser le monde», a-t-il ajouté. «Il est mort, c’est un martyr. Mohamed n’était qu’un enfant, un bébé, il n’avait que 19 ans», a dit son père, qui a souligné que son fils «n’était absolument pas pratiquant» et qu’il avait probablement été recruté à travers l’Internet. Un porte-parole du Shin Bet avait affirmé que le jeune homme était parti le 24 octobre pour la Turquie, d’où il était passé en Syrie, et que, selon les informations israéliennes, il avait rejoint l’EI. Mais «de sa propre initiative et à l’insu de ses parents», selon le porte-parole. Les services de sécurité israéliens ont fait état ces derniers mois d’Arabes israéliens tués dans les rangs d’organisations djihadistes, et ont annoncé en janvier l’arrestation de sept Arabes israéliens accusés de planifier la création d’une cellule de l’EI en Israël.

«Vidéo-choc»
En août, l’EI avait mis en ligne les images de la décapitation du journaliste américain James Foley, 40 ans, enlevé dans le nord de la Syrie en novembre 2012. Plusieurs autres vidéos insoutenables d’exécutions avaient suivi, dont la décapitation en septembre de Steven Sotloff, un journaliste américano-israélien. Le groupe extrémiste affirmait alors agir en représailles de la formation d’une coalition internationale anti-djihadiste par les États-Unis, qui mènent des frappes depuis plusieurs mois en Irak et en Syrie, où l’EI a saisi de vastes territoires et déclaré un «califat».
D’autres vidéos, dont celle d’un pilote jordanien de la coalition brûlé vif dans une cage, ont choqué le monde. Selon Dalia Ghanem-Yazbeck, analyste au Carnegie Middle East Center, la «véritable force (de l’EI) est virtuelle, sur Internet, sur YouTube… À chaque revers militaire ou presque, (l’EI) sort une vidéo-choc pour que l’on parle de lui.
C’est une manière de compenser la défaite militaire par la propagande.» C’est aussi une méthode de recrutement pour l’EI, dont le nombre de combattants, impossible à évaluer précisément, irait de 25 000 pour la fourchette la plus basse à 80 000 pour la fourchette la plus haute. Parmi eux, des milliers d’étrangers. En Irak, l’EI est confronté depuis neuf jours à la plus grande offensive des forces gouvernementales, autour de Tikrit (Nord), depuis la campagne fulgurante des djihadistes en juin.

Article précédentDeuxième journée de recrutement d’apprentis pour les métiers de la vente au Centre commercial et de loisirs de Bab-Ezzouar
Article suivantCinéma : Selma, un long chemin vers le vote

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.