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Cinéma : Selma, un long chemin vers le vote

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Boudé par les Oscars, le film d’Ava DuVernay montre un Martin Luther King courageux, magistralement incarné par l’acteur britannique David Oyelowo. La marche pour les droits civiques initiée par Martin Luther King (MLK) dans la petite ville de Selma (Alabama). Ava DuVernay, la réalisatrice américaine de 42 ans, a reconstitué la violente répression des forces de l’ordre contre plusieurs centaines de manifestants sur le pont Edmund Pettus, «où s’est joué le destin de la nation», selon le président américain, qui a souligné qu’il y avait encore des progrès à accomplir dans le domaine de l’égalité. «Le racisme n’a pas disparu», a-t-il reconnu.
Un signe? Quelques jours avant la cérémonie des Oscars, le 22 février dernier, plusieurs associations de défense des droits de l’homme ont manifesté pour dénoncer le «manque de visibilité des acteurs et professionnels issus des minorités dans l’industrie du cinéma». Alors qu’il était nommé pour la statuette du meilleur film, Selma n’a décroché «que» l’oscar de la meilleure chanson. Et, malgré les éloges des critiques et du public pour sa prestation, le comédien principal, David Oyelowo, qui porte ce long-métrage sur ses épaules, n’a pas eu l’honneur des nominations, pas plus que la réalisatrice.

«I have a dream» grand absent
Mais force, est de constater qu’Ava DuVernay livre un film très académique, tiré du scénario linéaire du dramaturge Paul Webb. En 1964, auréolé par le prix Nobel de la paix, Martin Luther King rencontre le président Lyndon B. Johnson (Tom Wilkinson), dont il espère obtenir le droit de vote des Noirs sans restriction.
Le refus essuyé par le pasteur déclenchera la première marche pacifiste en faveur de l’égalité pour tous les citoyens à Selma.
La cinéaste relate les antagonismes qui ont vu s’affronter Martin Luther King et Lyndon B. Johnson ainsi que d’autres groupes de défenseurs des droits de l’homme souhaitant user de la force pour se faire entendre. Tenace, MLK réussit à obtenir l’adoption du Voting Rights Act le 6 août 1965, soit le droit de vote pour la population noire.
Le pasteur assassiné à 39 ans en 1968 est interprété magistralement par David Oyelowo, vu récemment dans A Most Violent Year de J. C. Chandor. Ava DuVernay dessine à grands traits un Martin Luther King courageux et déterminé auquel le comédien apporte sobriété et retenue. L’acteur a exaucé son rêve, il est aussi investi qu’Idris Elba dans Mandela: un long chemin vers la liberté, de Justin Chadwick (2013).
En revanche, pour des raisons de droits accordés à Steven Spielberg, qui devrait à son tour réaliser un biopic, le spectateur n’entendra pas les célèbres propos tenus par Martin Luther King dans ses discours, en particulier le mythique: «I have a dream.»

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