Qualifiant, hier, « d’inadmissible et insoutenable » le renvoi de patients contaminés par la Covid-19, des services de soins, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a annoncé qu’un dispositif permettant l’augmentation du nombre d’ admissions dans les établissements hospitaliers, conséquemment à la recrudescence des cas (Covid-19) « sera mis en place ».
«J’ai instruit tous les responsables afin de mettre en place un dispositif de lits dédié au Covid-19. Il ne faut pas qu’il y ait un seul Algérien qui parte à l’hôpital et qu’il ne trouve pas de place. Cela est inadmissible », a-t-il en effet déclaré hier sur les ondes de la Radio chaîne III. Selon le ministre, un délai de « 48 heures » a été accordé aux responsables de ces établissements pour assurer une réaction rapide et efficace pour l’accueil des patients souffrant de Covid-19. Il a précisé, à ce titre, que des instructions ont été données pour que « 60% des lits disponibles soient dédiés au Covid-19 et les 40% restants aux urgences ». « Le constat que j’ai fait, c’est qu’on n’a pas déployé, au niveau des établissements, le nombre de lits suffisants », a-t-il regretté, reconnaissant, à l’occasion, que le secteur de la Santé a « été pris de cours » par la recrudescence du nombre de cas de contamination. Pour renforcer les capacités des hôpitaux à satisfaire une demande accrue, le ministère, a-t-il poursuivi, est en train de prendre les mesures pour stopper, à nouveau, les activités non urgentes. Il a affirmé, en outre, que malgré l’augmentation brutale de la demande, « les hôtels ne seront sollicités qu’en dernier recours ».
« la hausse du nombre de cas covid-19 est une préoccupation nouvelle »
Benbouzid a estimé, lors de son intervention que l’augmentation des cas de Covid-19 observée ces derniers jours constitue «une préoccupation nouvelle » pour les autorités sanitaires du pays qui doivent «prendre les mesures et être encore plus vigilantes dans la communication et la sensibilisation des citoyens ». Il s’est engagé, dans ce contexte, à sanctionner tout manquement dans la prise en charge des malades de Covid-19, soulignant que « des sanctions sont déjà tombées et d’autres tomberont si nécessaire ». « Ce qui s’est passé à Sidi Aïssa (wilaya de M’Sila) est insoutenable, c’est inadmissible », a-t-il jugé, faisant savoir qu’ « une enquête a été diligentée ». « J’ai le rapport et des sanctions vont tomber de la même manière qu’à Sétif et à Constantine », a-t-il averti.
Le confinement à l’échelle nationale « écarté »
Interrogé sur un éventuel re-confinement, le ministre a estimé que cette mesure, qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, « n’est pas à écarter ». Dans le cas où l’Algérie doit recourir à nouveau à cette mesure, le confinement « sera partiel » et « non pas national », a-t-il soutenu, précisant que le confinement concernera les régions « à forte densité de population ». « C’est une mesure qu’on ne souhaite pas », a-t-il ajouté, expliquant que le recours au reconfinement « n’est pas une chose simple » et n’est pas la bonne solution.
« Le maintien ou l’annulation de Aid El Adha : une affaire de fetwa»
Évoquant le risque de propagation du virus durant la célébration de l’Aïd El Adha, Benbouzid a affirmé que son département peut seulement donner des recommandations sur le plan purement sanitaire, appelant les citoyens à éviter les rassemblements et les déplacements inter-wilayas. Pour le ministre, la question du maintien ou de l’annulation du sacrifice du mouton est une affaire de fetwa et des gens de la Religion. S’agissant, d’autre part, de l’utilisation du scanner dans le dépistage, Benbouzid a estimé qu’à aucun moment, la machine ne doit supplanter l’examen clinique. À aucun moment, le scanner ne doit être le seul moyen de diagnostic. Toutefois, il a souligné que son utilisation est tolérée lorsqu’ on ne dispose de rien, mettant en garde contre tout abus dans le recours à cette technique. Sur un autre plan, Benbouzid a affirmé que la stratégie de communication liée au Covid-19 « change au gré de la situation ». « Nous ne sommes pas alarmistes, nous essayons d’expliquer, de mettre en garde » les citoyens contre le non- respect des gestes barrières, a-t-il expliqué, indiquant que lors d’une réunion tenue samedi avec le ministre de la Communication et des cadres de son département, il a été décidé de renforcer le plateau de communication ». « Nous allons déployer des moyens de communication extrêmement forts », a-t-il dit.
Ania Nait Chalal
Laghouat
Le directeur de l’EH mère-enfant emporté par le COVID
Le directeur de l’Établissement hospitalier spécialisé Mère-enfant, Hakim Saâdane, de Laghouat, Yazid Yousfi, est décédé hier après avoir été testé positif au Covid-19, a fait savoir la direction de wilaya de la Santé. Le défunt, âgé de 59 ans et diabétique, confirmé atteint du Covid-19 selon les analyses parvenues de l’Institut Pasteur d’Alger, a été admis il y a quatre jours au service de réanimation de l’établissement public hospitalier (H’mida Benadjila) de Laghouat où il a rendu l’âme, selon la même source. À rappeler, à ce propos, que le laboratoire du CHU de la wilaya de Laghouat a été doté le 7 juillet dernier d’un appareil de dépistage du Coronavirus. Le ministre de la Santé avait indiqué que « cette démarche intervient en réponse aux préoccupations de la population de cette wilaya qui a enregistré dernièrement une augmentation des cas contaminés par le coronavirus et dont les résultats des tests parvenaient après six jours de l’Institut Pasteur à Alger.
Ania Nch