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Source d’Aïn-Silène (Khenchela) : Un haut lieu pour se désaltérer, guérir et évoquer l’histoire

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Le site de la source d’Aïn-Silène dans la commune d’El-Hamma (Khenchela) attire quotidiennement en été des centaines de personnes qui parquent leurs voitures sur la lisière de la route Khenchela/El Hamma et se constituent en de longues files d’attente pour se désaltérer de son eau pure et remplir bouteilles et même jerricans.

Si la majorité de ces personnes est de Khenchela et ses environs, nombre d’autres viennent des wilayas voisines d’Oum El-Bouaghi, Batna et Biskra en compagnie de leurs familles pour s’abreuver à cette source et jouir d’une virée d’oxygénation en montagne. Les files d’attente ainsi constituées deviennent pour nombre de visiteurs une occasion de faire connaissance et d’échanger des informations sur des lieux et des cieux autres que les leurs. La nuit tombée, le site est pris d’assaut par des groupes de jeunes qui se réunissent autour, parfois, de petits feux de camp jusqu’à des heures tardives de la nuit pour parler de tout et de rien, faire des grillades, jouer et entendre de la musique. Hadj Mohamed Hagass (82 ans) qui habite la commune d’El-Hamma explique que la source «Aïn-Silane» est très ancienne et son nom évoque l’écoulement ininterrompu de ses eaux qui jaillissent des tréfonds de ces monts des Aurès, alimentant les habitants des villages voisins et les passagers empruntant cette route vers la célèbre et plusieurs fois séculaires station thermale Hammam-Essalihine qui se trouve tout à côté. Haut lieu de l’histoire, Aïn-Silène qui se trouve au lieudit Chaâbet-El-Ghoula, a été la nuit du 1er novembre 1954, le point de départ des cinq groupes de premiers moudjahidine chargés de lancer la révolution libératrice en attaquant et sabotant un transformateur électrique, une caserne militaire, le siège de la police, un centre des douanes et la maison du sous-préfet de Khenchela, se rappellent les moudjahidine de la région. Le centre de repos des moudjahidine ouvert près de Hammam-Essalihine organise régulièrement au profit de ses visiteurs des tournées vers la source d’Aïn-Silène pour s’y désaltérer et évoquer des souvenirs de la glorieuse guerre de Libération nationale.

Ain-Silène désaltère et guérit
L’automobiliste empruntant la route reliant Khenchela à la station Hammam-Essalihine ne peut s’empêcher de faire une pause à côté de cette source dont l’eau limpide et fraiche désaltère, détend et jouit de vertus curatives, constatent les habitants de la localité. Hossam Merdjane, qui habite la nouvelle ville Mostefa-Benboulaïd, affirme parcourir quotidiennement 16 km en aller et retour pour remplir quelques bouteilles de cette eau dont «les caractéristiques physicochimiques valent mieux que toutes les autres eaux minérales mises en vente dans le commerce», selon lui. Khenchela compte d’autres sources dont celle d’Aïn-El-Kerma (Boudjelbana), Ain Sefa (Tamza) et Aïn-Djaârir (Bouhmama) mais celle d’Aïn-Silène se classe à part, soutient Hossam qui confie que son eau, qui lui a été recommandée par un médecin de la région, lui a même permis de se débarrasser d’un caillou qui encombrait son rein. Le directeur local des ressources en eau, Ramadane Bouchair, a indiqué à l’APS que l’eau de la source d’Aïn-Silène de la commune de Hamma est «une eau de bonne qualité», soulignant que l’antenne locale de l’Algérienne des eaux (ADE), en coordination avec le bureau d’hygiène et de santé de la commune de Hamma, procède périodiquement à des analyses de l’eau de cette source.
Il a ajouté que les résultats de ces analyses ont confirmé «la bonne qualité et la potabilité des eaux de cette source». La source d’Aïn-Silène a bénéficié, il y a un certain temps, d’une opération d’aménagement qui a permis à ses nombreux visiteurs de s’en alimenter sans bousculade. Le seul hic réside dans le stationnement des voitures des visiteurs de la région, note Chali Kellil, membre de l’Assemblée populaire de wilaya, qui estime que la solution réside dans l’élargissement de la route ou encore l’aménagement d’un parking spacieux pour éviter les embouteillages lors des périodes de pic de la fréquentation.
La direction du tourisme et de l’artisanat traditionnel œuvre de son côté à classer le site mitoyen à la source d’Aïn-Silène en zone d’expansion touristique, tandis que la direction des moudjahidine a lancé à côté de la source un projet de réalisation d’un monument historique symbolisant la première balle tirée dans la région le 1er novembre 1954.

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