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Sonnette d’alarme des consommateurs et des producteurs locaux

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Par Ali El Hadj Tahar

Alors que le Conseil des ministres se penche aujourd’hui sur plusieurs questions relatives aux domaines de la Santé, l’Industrie, l’Agriculture, l’Habitat, le Commerce et le commerce extérieur, ainsi que les petites entreprises et les start-up, en vue de leur redynamisation et développement, le citoyen est en train de tirer la sonnette d’alarme s’agissant de la détérioration de ses conditions de vie.
C’est d’ailleurs dans ce sens que s’inscrit l’appel de Mustapha Zebdi, le président de l’APOCE, qui appelle à « sauver le pouvoir d’achat ». En effet, le président de cette organisation consumériste a lancé un véritable cri de détresse, au nom notamment des catégories les plus défavorisées, quant au pouvoir d’achat « en continuelle érosion ». «Il ne s’agit pas uniquement de le relever, mais carrément de le sauver », a alarmé M. Zebdi qui s’exprimait dans le Forum d’El Moudjahid.
Pour ce faire, il a préconisé de plafonner les marges bénéficiaires des produits alimentaires et autres produits de large consommation, et de diminuer les taxes, dont beaucoup ont été revues à la hausse dans le cadre de la dernière Loi des finances.
En effet, durant les dix premiers mois de l’année 2019, l’ensemble des prix à la consommation a enregistré une hausse de 1,96%, par rapport à la même période de 2018, selon l’ONS. Cette augmentation a touché essentiellement les produits alimentaires industriels, les biens manufacturés ainsi que les services.
Les produits alimentaires industriels ont connu une hausse de plus de 1,33% durant les dix premiers mois 2019 et par rapport à la même période de l’année dernière 2018. Les biens manufacturés est les services ont augmenté respectivement de 4,11% et de 3,56% durant la même période. Cependant, les produits agricoles frais ont enregistré un recul de 2,08% durant ces dix mois-là.
C’est dans la même perspective que le président de l’Association nationale des commerçants et des artisans (ANCA), El Hadj Tahar Boulenouar, a plaidé pour une révision du découpage actuel des zones industrielles afin de créer des régions spécialisées en fonction des filières de production et des lois régissant l’investissement afin d’aplanir toutes les entraves à la promotion de la production nationale. S’exprimant lors d’une conférence sur « Les défis de la promotion de la production nationale », M. El Hadj Tahar a estimé « impérative la révision du découpage actuel des zones industrielles pour la création de zones spécialisées en fonction des filières de production ».
Dans ce contexte, il a insisté sur la création de zones industrielles dédiées aux industries agroalimentaires près des régions agricoles afin d’éviter les déperditions, voire l’abandon des récoltes sur pied comme c’est le cas des abricots de la Mitidja ouest, où le transport des produits sur des centaines de kilomètres, comme c’est notamment le cas de la tomate industrielle.
L’appel de l’ANCA va dans le sens de celui des producteurs de pommes de terre de la wilaya d’El-Oued à mettre fin à la dégringolade que connaissent les prix de ce produit dont le revenu ne couvre même pas les frais de la semence. L’appel n’a certes pas manqué d’alerter les autorités sur la question de l’écoulement des produits agricoles mais les réponses factuelles ne suffisent pas. Le pays a besoin d’une véritable stratégie élaborée sur le long terme non seulement pour rendre effective notre indépendance alimentaire mais pour faire de notre agriculture et de notre industrie agroalimentaire une source importante de devises.
Car s’il est nécessaire de protéger le consommateur, il est impératif de défendre le producteur, notamment les agriculteurs qui considèrent « qu’il est temps de procéder à l’activation de la régulation des produits agricoles de large consommation » ce qui est, selon eux, la seule solution pour parvenir à contrôler le marché et assurer l’équilibre entre l’offre et la demande.
Ce sont là quelques défis auxquels l’Exécutif de M. Djerad doit donner des réponses, car sans incitations et encouragements de la production et des investissements locaux, le produit étranger continuera à dominer le marché national et les prix à jouer au yoyo quand les importateurs daignent les baisser en cas de baisse sur le marché international.
A.E.T.

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