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SEPT MILLIONS D’ENGINS PLANTÉS DANS LES TERRITOIRES SAHRAOUIS OCCUPÉS PAR LE MAKHZEN : Les champs de la mort marocains

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À l’occasion de la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte anti-mines, l’association Mechâal ech-Chahid et le journal El-Moudjahid, ont organisé, hier, une conférence sur « Les crimes de la colonisation : les mines antipersonnel comme exemple », en la présence du président de l’Association sahraouie des victimes des mines, Aziz Haidar, du représentant de l’association nationale des victimes des mines, Abdelkader El-Arbi, l’ambassadeur du Sahara occidental, Abdelkader Taleb Omar, l’ambassadeur du Vietnam, Nguyen Thanh Vinh, ainsi que plusieurs personnalités politiques, associatives, civiles et sécuritaires.

Les mines antipersonnels et antichars, les explosifs et les bombes à fragmentation, posés par l’occupant marocain sur des centaines de mètres de large, le long du mur de l’humiliation et de la honte, qui sépare les territoires libérés des territoires occupés, ont fait des milliers de victimes civiles et causé de graves handicaps. Mais Rabat refuse de signer des accords internationaux pour éliminer cette arme destructrice. Les Sahraouis, sans défense, continuent ainsi de souffrir des séquelles de la guerre avec l’occupant marocain, et la situation s’est détériorée, notamment après la violation de ce dernier de l’accord de cessez-le-feu, la normalisation de l’occupant avec l’entité sioniste, et son refus persistant de coopérer avec les instances et organisations internationales.
Le Makhzen fait partie des rares pays n’ayant pas encore ratifié la convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines anti-personnels, privant les populations de cette terre occupée depuis 1975, de se déplacer librement dans leurs territoires. Selon l’ONU, une superficie de 100 000 km2 des territoires sahraouis continuent d’être affectées par les mines et les munitions non explosés. Et Selon des rapports, le Sahara occidental est classée parmi les 10 pays les plus minés au monde, du fait des opérations militaires menées par le colonisateur marocain. Un sol sur lequel se trouvent 10 millions de mines de divers types et tailles, en plus de grandes quantités de restes d’explosifs de guerre et d’armes à sous-munitions.

« Au moins 5000 morts… »
Prenant parole, le président de l’association sahraouie des victimes des mines, Aziz Haïdar, a affirmé que les milliers de mines antipersonnels et antichars plantées par les forces d’occupation marocaine à proximité du mur de la honte, continuent de constituer un véritable danger pour la vie des civils sahraouis », indiquant que « l’occupation a posé environ 20 mines pour chaque individu sahraoui, fabriquées par 14 pays et 125 entreprises. La densité du minage dans les territoires sahraouis occupés reste ainsi très élevée, la communauté internationale ne doit donc pas rester inactive face à de tels dépassements ». « Durant 16 années, le Maroc a planté au Sahara occidental tous types de mines », a précisé le conférencier, notant que « les mines sont implantées particulièrement aux alentours du mur de la honte, érigée par le Maroc en 1990 en violation du droit international ».
Apportant des chiffres forts révélateurs sur l’ampleur de cette menace continue sur les vies du peuple sahraoui, il a souligné que « L’occupant marocain a planté 7 millions de mines au Sahara occidental, qui est classé aujourd’hui parmi les pays les plus minés au monde. Il existe au Sahara occidental plus de 10 millions de mines, éparpillées sur notre sol, du nord au sud, et de l’est à l’ouest. Un danger permanent pour les populations et les forces militaires, mais aussi pour les espèces animales, ce qui en fait un crime contre l’homme et la terre. On trouve des mines un peu partout, dont celles éparpillées sur 2720 km, le long du mur, afin d’interdire l’accès des citoyens sahraouis à cette région utilisée comme passage des camions transportant les marchandises depuis les villes sahraouies occupées. On a recensé, au Sahara occidental, 72 types de mines, 14, ayant causé la mort d’au moins 5000 personnes ». Il a fait savoir également que « Le Maroc n’a jamais respecté les droits de l’Homme, ni dans les territoires sahraouis occupés ni les territoires marocains, et ne cesse de violer les conventions internationales, à l’instar des conventions d’Ottawa et d’Oslo relatives à l’interdiction des mines et des bombes à sous-munitions. De nombreuses organisations internationales ont été saisies et elles ont pris acte des violations de l’occupant ».

En attendant de véritables sanctions…
En raison des violations, des transgressions et des crimes continus du colonisateur marocain contre le peuple sahraoui, l’ONU a certes exprimé ses craintes, pour cette région qu’elle considère comme le plus grand champ de mines dans le monde. En effet, l’occupant a été rappelé à l’ordre à maintes reprises, afin de procéder sans délai au déminage des territoires sahraouis occupés, mais en vain. Plusieurs organisations onusiennes et des droits de l’homme ont sensibilisé et appelé à ce qu’on accorde plus d’intérêt à cette catastrophe environnementale, et se sont penchés sur la prise en charge des victimes de ces mines, compte tenu des séquelles psychologiques qui les ont marqués à vie. Mais malheureusement, à ce jour, «Il y a des milliers d’engins dispersés qui n’ont pas encore explosé. Quant au nombre de victimes enregistrées depuis la reprise de la guerre avec le Maroc, nous avons connaissance en tant que bureau de pas moins d’une dizaine de civils tués dans la partie occupée du Sahara occidental », a expliqué le chef des opérations au SMACO, Bachir Gaici Nah , en marge du 16e congrès du Front Polisario qui s’est tenu au mois de janvier dernier, ajoutant que « depuis la reprise des hostilités avec le Maroc, l’occupant marocain a planté environ 12 000 mines antipersonnels dans la zone tampon de Guerguerat ». Par ailleurs, il est utile de préciser que le Bureau sahraoui de coordination de l’action contre les mines, avait expliqué, novembre 2021, que « le peuple sahraoui ne connaissait pas les mines pendant la période coloniale espagnole, jusqu’à l’invasion marocaine du Sahara occidental qui a fait la première victime sahraouie en 1975 ». Conformément à ses engagements, le Front Polisario a détruit jusqu’à ce jour 20 493 mines.
Hamid Si Ahmed

Bilan du Comité international de la Croix-Rouge sur les dégâts des mines et munitions non explosées
Plus de personnes menacées qu’il y a deux ans

Le chef de l’unité de contamination par les armes Erik Tollefsen du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a souligné lundi, à l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux mines et d’assistance à la lutte anti-mines, célébrée le 4 avril de chaque année, qu’«aujourd’hui, plus de personnes sont menacées par les mines et les munitions non explosées qu’il y a deux ans », a déclaré Tollefsen. « Des blessures bouleversantes, que trop de gens ont déjà subies, montrent à quel point les activités quotidiennes comme planter un jardin ou même marcher dans sa communauté prennent un niveau de risque mortel », s’est-il alarmé. Tollefsen a déclaré que les enfants sont particulièrement vulnérables aux dommages causés par ces armes explosives. Selon le CICR, les effets des mines terrestres et des restes explosifs de guerre sur les personnes vivant dans, retournant ou traversant des zones contaminées dureront des années. L’année dernière a marqué 25 ans depuis l’adoption et l’ouverture à la signature du Traité d’interdiction des mines de 1997, et 30 ans depuis la création de la Campagne internationale de 1992 pour l’interdiction des mines terrestres.
H. S. A.

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