Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a affirmé que l’Algérie était parfaitement consciente de l’importance de sa diversité culturelle qu’elle a su mettre à profit pour renforcer son unité nationale. Dans une allocution lue en son nom par Ali Talbi, vice-président du Conseil de la nation, lors de la conférence parlementaire organisée en marge des travaux du 6e Forum mondial sur le dialogue interculturel, clôturé hier à Bakou (Azerbaïdjan), Goudjil a précisé que cet événement «intervient dans une conjoncture internationale complexe où l’humanité a soif de culture pour conjurer la barbarie, la polarisation, l’extrémisme, l’intolérance et le mépris des religions ». «L’Algérie est parfaitement consciente de l’importance de sa diversité culturelle avec sa multitude de traditions et de dialectes qui font la Nation algérienne », a-t-il dit, ajoutant que «cette diversité constitue une véritable richesse humaine aux effets positifs sur la cohésion sociale et la croissance économique ». « À travers la Constitution de 2020, initiée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie s’emploie à consacrer et à préserver la diversité culturelle de son identité », a-t-il soutenu. « La diversité culturelle a toujours été instrumentalisée par les puissances coloniales pour semer la discorde et provoquer des conflits ethniques dans le but de diviser les pays. Or, cette même diversité culturelle peut également constituer un facteur de cohésion et de consolidation de l’unité nationale », a relevé le président du Conseil de la nation. Et de souligner, à cet égard, que «l’Algérie a acquis une longue expérience en la matière, réussissant, à toutes les étapes charnières de son histoire, de sa lutte acharnée contre le colonialisme à son expérience pionnière dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, à préserver son unité et sa diversité culturelle grâce à la synergie entre toutes ses composantes ». En effet, a-t-il dit, l’Algérie a élaboré, depuis son indépendance, «une stratégie de protection et de valorisation de son legs culturel, en vue de mettre en avant l’identité nationale et de préserver les fondements des constantes nationales face aux défis régionaux et mondiaux », rappelant, à ce propos, «la loi relative à la protection du patrimoine culturel ».
Le législateur algérien a mis en place des lois en faveur de la protection des biens culturels, a-t-il ajouté, citant, en autres, la création du Fonds national du patrimoine culturel pour le financement de toutes les opérations de maintenance, de sauvegarde, de protection, de restauration et de réhabilitation des biens culturels immobiliers et mobiliers et des biens culturels immatériels, et les facilitations accordées aux associations à caractère culturel pour la protection du patrimoine culturel. Selon lui, «la répression du dialogue culturel et les tentatives d’écraser les identités authentiques des peuples et des communautés sont le chemin le plus court vers l’extrémisme violent, que rejette l’Algérie dans le cadre de l’approche inclusive prônée par le président de la République en sa qualité de Coordonnateur de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, laquelle approche repose sur le triptyque sécurité, paix et développement et qui plaide pour un nouvel ordre international plus juste et équilibré garantissant le respect des droits et bannissant l’exclusion, le racisme et la haine de l’autre ». Mettant en avant les efforts de l’Algérie pour ériger des passerelles d’entente entre les peuples, qui ont abouti à la proclamation du 16 mai de chaque année comme Journée internationale du vivre-ensemble en paix, il a assuré que ces efforts se poursuivront pour asseoir une culture de paix et de dialogue.
La colonisation, « ennemie » du dialogue culturel
À cette occasion, le président du Conseil de la nation a salué le processus de Bakou, qui a, selon lui, «apporté une dimension culturelle aux agendas du développement et aux notions de paix et sécurité internationales, alors que le monde est confronté à des défis majeurs dominés par les velléités d’anéantissement des identités authentiques des peuples par la colonisation, le déplacement forcé, le génocide, les crimes de guerre commis par l’occupant israélien contre la bande de Ghaza et les territoires palestiniens occupés, qui font suite à un génocide culturel à travers les tentatives de judaïsation d’El-Qods et d’occultation de l’identité arabe et islamique de cette ville sainte ». Goudjil a conclu son propos en affirmant que la colonisation, sous toutes ses formes, « est la plus grande menace au dialogue culturel et civilisationnel entre les peuples et le principal obstacle entravant le rapprochement entre les pays », plaidant pour « l’éradication de ce fléau en Palestine et au Sahara occidental en permettant aux peuples d’exercer leur droit à l’autodétermination et de mener une vie digne dans le respect de leurs cultures ».
Sarah O.
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