Accueil ACTUALITÉ SAHARA OCCIDENTAL : L’Espagne  face à ses responsabilités historiques

SAHARA OCCIDENTAL : L’Espagne  face à ses responsabilités historiques

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Les dernières déclarations du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, sur le Sahara occidental confirment l’évidence historique » de « la non souveraineté » du Maroc sur ce territoire occupé, a déclaré dimanche le Délégué du Front Polisario en Espagne, Abdullah Arabi.

« Les déclarations de Borrell n’ont fait que confirmer ce qui est une évidence historique, et un fait réel, à savoir la non souveraineté du Maroc sur les territoires sahraouis » occupés, a indiqué le diplomate sahraoui dans une déclaration à l’APS. Joseph Borell a affirmé récemment que la position de l’UE sur le Sahara occidental est guidée par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU qui considèrent le Sahara occidental comme un territoire non autonome, dont le statut final reste à déterminer par les résultats des processus dirigés par l’ONU, que l’UE soutient pleinement. Le délégué du Front Polisario a rappelé qu' »aucun pays ne reconnaît la prétendue souveraineté du Maroc sur la partie du Sahara occidental » occupé, soulignant que les récentes déclarations de Josep Borrell à ce sujet confortaient également  » l’action diplomatique sahraouie pour contrer les visées marocaines (sur ce territoire) en imposant un fait accompli contraire au droit international ». M. Arabi s’est référé, à ce titre, au rapport du Conseiller juridique de l’ONU, Hans Corell,  qui avait en 2002, adressé ses conclusions au Conseil de sécurité dans le contexte des recours introduits par le Front Polisario devant la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) contre les accords commerciaux entre l’UE et le Maroc, incluant illégalement le territoire du Sahara occidental. L’avis juridique de l’ancien secrétaire général adjoint de l’ONU, a porté sur la question de la légalité de la conclusion par le Maroc de deux contrats en octobre 2001 portant sur des activités de reconnaissance pétrolière et d’évaluation au large des côtes du Sahara occidental. L’Avis a affirmé que toute exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental est une violation du droit international, étant donné que cette activité n’est pas en accord avec la volonté et l’intérêt du peuple sahraoui. Évoquant la « responsabilité historique et juridique » de l’Espagne dans ce conflit, M. Arabi a fait remarquer que « les accords tripartites de Madrid de 1975, qui n’ont pas été approuvés par les tribunaux espagnols, restent, à ce jour, une hypothèque de la politique étrangère espagnole tant que cette erreur n’est pas corrigée ». Ces accords « illégaux », souligne le diplomate sahraoui, n’ont pas transféré la souveraineté des territoires sahraouis au Maroc, car « le peuple sahraoui ne s’est pas encore prononcé librement sur son avenir ». C’est la raison pour laquelle « les Nations unies continuent de considérer l’Espagne comme la puissance administrante du territoire, comme le précise clairement  la liste des 17 territoires non autonomes de l’ONU », Rappelant les positions de l’Espagne, qui sont proches et complices des revendications annexionnistes du Maroc durant les quatre dernières décennies, le diplomate sahraoui a exhorté Madrid à « relever le défi qu’exige la question du Sahara occidental » en appelant le Maroc à se « conformer à la légalité internationale ».
Il s’agit de la seule « option cohérente » qui s’offre à Madrid pour corriger cette erreur qui était à l’origine de « la condamnation de tout un peuple à l’exil, au refuge et à l’attente » a-t-il expliqué.
Pour autant, le diplomate sahraoui a salué « l’engagement solidaire et généreux » de la société civile espagnole, regrettant que cet effort n’ait pas réussi à infléchir la position des différents gouvernements espagnols du fait de « la politique de pression, de chantage et de manipulation exercé par le Maroc sur l’Espagne. L’ampleur de la manipulation marocaine explique ce divorce entre la société civile espagnole solidaire avec la question sahraouie et les gouvernements successifs en Espagne, a-t-il expliqué.
Abordant, par ailleurs, les disparitions forcées et les violations des droits de l’Homme durant la période d’occupation espagnole, le représentant sahraoui a plaidé pour  » le lancement d’un processus de vérité historique mémoriel ». Plus de 10 formations politiques espagnoles ont présenté le 17 juin dernier, une motion au Congrès des Députés espagnols pour l’exhorter à agir dans ce sens.
M. Bendib

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