Les herboristes, ces adeptes de la médecine traditionnelle qui occupent, aujourd’hui, une place privilégiée parmi les consommateurs d’herbes médicinales, et dont ce nombre est devenu impressionnant, sont, de plus en plus pointés du doigt. Ces commerces de plantes médicinales poussent tels des champignons.Ils connaissent un grand engouement des citoyens croyant dur comme fer que le remède-miracle n’existe nul par ailleurs que chez ces herboristes. Selon les affirmations de bon nombre de ces clients, ces commerces proposent une gamme d’herbes soignant pratiquement, selon leurs dires, tous les maux et toutes les maladies, mêmes celles qui sont incurables. Aussi, les malades n’hésitent pas à débourser des sommes faramineuses, atteignant parfois les 10.000, 00 DA, pour bénéficier de la fameuse herbe qui les débarrasserait de leurs souffrances.
Ce genre de clients accepte, avec ou contre son gré, les prix exagérés qui lui sont »imposés », car l’essentiel, selon les dires de nombre d’entre eux, c’est la guérison. »La santé n’a pas de prix », assurent-ils. Si leur nombre fut par le passé modeste et insignifiant au niveau de cette région où, à l’exception de rares herboristes dont le nombre se comptait sur les bouts des doigts de la main, à l’exemple du magasin du centre-ville vers lequel affluent tous ceux qui sont en quête d’un quelconque traitement à base de plantes médicinales, accompagnée de la posologie exacte à suivre pour l’obtention du résultat escompté, aujourd’hui, ils sont nombreux à proposer leurs »traitement traditionnels ».
De nombreux citoyen méconnaissent, pour la plupart d’entre eux, les risquent qu’ils encourent en consommant ce genre d’herbes médicinales conseillées pour soulager leurs douleur; c’est pourquoi, quand ils qui sont à bout et ne sachant plus quoi faire, décident d’expérimenter ces recettes de grand-mères dans l’espoir de s’en remettre le plus tôt possible de leurs maladies. Même si certains sont soulagés de leurs douleurs, il ne faudrait surtout pas mésestimer les nombreux cas de décès survenus suite à une mauvaise utilisation de ces herbes, comme ce fut le cas de cette dame atteinte d’un cancer de l’utérus, avait tenté en désespoir de cause de recourir à ce genre de médication traditionnelle croyant à un miracle divin. Elle décéda quelques semaines après avoir souffert le martyr, parce qu’entretemps, révèlent ses proches, elle avait cessé de prendre le traitement médical que lui avait prescrit son médecin traitant.
Les cas similaires à cette dame sont malheureusement nombreux, devait, à ce propos, préciser un médecin généraliste interrogé sur les raisons qui poussent les malades, mêmes ceux arrivant en stade final de leur maladie, à opter pour ce genre de médication traditionnelle. Sa réponse fut brève et on ne peut plus claire : ce sont le désespoir et la méconnaissance des conséquences découlant de la consommation de ces herbes auxquelles les gens attribuent tous les bienfaits curatifs du monde qui incitent ces malades crédules à recourir aux herboristes, dont la plupart d’entre eux ont acquis l’expérience avec le temps ou en s’inspirant des livres ou bien alors de l’expérience de leurs grands-parents sans plus. Ce médecin qui a, dans ce contexte, mis en garde les citoyens, particulièrement ceux qui souffrent de maladies graves, des dangers et conséquences de la consommation abusive ou sans connaissance des doses exactes, a souligné l’importance du contrôle rigoureux de la médecine parallèle qui est, en fait, une science à part entière nécessitant formation et qualification.
Du point de la réglementation en vigueur, le diplôme et la formation en rapport avec le travail d’herboriste ne sont pas imposés aux personnes désirant pratiquer cette activité, ce qui explique la prolifération de ce genre de commerces dont le nombre est estimé, à Annaba, à près d’une vingtaine de »H’chaouchi » proposant à leurs clients une panoplie d’herbes médicinales
Il y a quelques années, se rappelle, par ailleurs, Mohamed, un septuagénaire, les herboristes, habituellement des vieux, n’étaient pas si nombreux, et déballaient leurs marchandises à même le sol en choisissant, a-t-il ajouté, les jours de marchés hebdomadaires ou un coin populaire de la ville, qui deviendra très vite une destination recommandée par tous ceux qui préfèrent les recettes de grand-mères pour soigner leurs maux ou tous autres conseils diététiques à base d’herbes prodigués par ce fin connaisseur qui semble connaître mieux que quiconque les bienfaits curatifs des »plantes magiques ». Dame nature nous offre toutes les herbes médicinales qu’il faut, mais c’est à nous de savoir faire le bon usage pour pouvoir tirer profit et éviter d’être intoxiqué. Bien que l’herboriste soit censé donner les conseils nécessaires pour une utilisation juste de ces traitements naturels, il n’en demeure pas moins que le consommateur se doit d’être prudent pour éviter l’intoxication résultant d’une méconnaissance de la dose notamment. Annaba, aussi bien des jeunes filles à la recherche de traitements miracles pour mincir ou grossir, particulièrement avant leur mariage, que d’autres personnes plus mures, préférant les recettes de grand-mère pour mieux soulager leurs maux, s’orientent vers ce genre de médicaments, pensant trouver le remède miracle. Généralement, la déception est au rendez-vous avec parfois des résultats cruels lorsqu’il n’y a pas de complications ou un décès dû à une quelconque intoxication, comme ce fut le cas il y a deux ans, pour une malheureuse future mariée, qui a usé d’une crème douteuse pour amincir sa silhouette. Elle périra laissant derrière elle une famille alarmée et n’arrivant pas à comprendre ce qui venait de lui tomber sur la tête.
Khadidja B.
