À peine les enfants ont-ils retrouvé leurs classes et ont sympathisé entre eux, que l’épouvantail des kidnappings fait son retour. Et de quelle manière ! Après Ikram, il y a six jours, Fatma Zohra, hier, était encore introuvable. Mais c’est quoi ce pays de serials violeurs-égorgeurs ? Pourquoi n’organise-t-on pas une Conférence nationale pour faire le constat de la mauvaise éducation de nos enfants ? Pour nous convaincre une bonne fois pour toutes que nous sommes malveillants, malintentionnés et goujats pire que les forbans et les boucaniers de jadis ?
Pourquoi continue-t-on à vivre normalement, alors que rien, absolument rien, ne sent le normal chez nous ? Chacun observe le désarroi de son voisin, touché par la calamité d’un rapt qu’il n’attendait pas, alors que c’est lui demain, dans sa chair et dans son cœur, qui sentira le drame d’avoir à perdre son enfant.
Qu’a-t-on fait au bon Dieu pour mériter pareille progéniture, disent les parents de ces monstres ? Pourtant, ces violeurs-égorgeurs sont à notre image, sont notre double, hideux et amplifié, il est vrai ; ce sont nos enfants, sortis de nos entrailles, des assassins dont nous devons assumer chaque fait et geste pour mieux observer en eux notre propre bassesse !
I. M. Amine