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Prise en charge des cancéreux à Oran : Quand les moyens font défaut

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Le centre anti-cancer «Emir Abdelkader» de Messerghine (Ouest d’Oran) peine à assurer une prise en charge de qualité aux patients faute de moyens malgré les efforts consentis par le personnel médical et paramédical.

Alors que le centre prend en charge des malades de toute la région ouest et sud-ouest, un seul accélérateur linéaire est disponible au niveau du service de radiothérapie de cet établissement. «Une situation qui crée une grande pression sur le service et le matériel en place», déplore le nouveau directeur du centre, Kada Baatouche. La radiothérapie a été lancée en 2009 au niveau de l’établissement, avec deux accélérateurs, auxquels a été rajouté un troisième en 2014. Les trois accélérateurs permettaient de prendre en charge les malades avec des rendez-vous réguliers et dans des délais respectés pendant plus de deux ans. L’arrêt de deux accélérateurs en 2016 et 2017 a exercé sur le CAC une grande pression. Le seul accélérateur fonctionnel prend en moyenne quotidienne de 60 malades alors que sa capacité ne dépasse pas les 40 patients par jour. L’équipe médicale de ce service tente bien que mal de satisfaire les malades. «Nous faisons ce que nous pouvons avec les moyens disponibles «, reconnait le Dr Brahmi, qui exerce au niveau de ce service. Ce spécialiste a expliqué que tous les moyens sont exploités pour assurer des prestations aux malades, «toutefois, il n’est pas possible d’assurer le traitement pour tous les malades «, déplore-t-il. Certains patients sont orientés vers d’autres centres anti-cancer de la région, à Tlemcen et Sidi Bel-Abbès notamment, a précisé le spécialiste, ajoutant que d’autres optent pour les praticiens privés pour suivre leur radiothérapie. Par ailleurs, le retard dans la programmation des rendez-vous n’est pas sans impact sur le protocole de traitement, affirment les spécialistes. L’acquisition d’un deuxième accélérateur est prévue avant la fin de l’année 2020, ce qui permettra de baisser la pression pendant une année ou deux, le temps que la durée de vie du premier soit atteinte. «Le problème sera alors de nouveau posé», relèvent les spécialistes, en contact quotidiennement avec les patients. «Il faut disposer de trois accélérateurs qui fonctionnent en même temps pour arriver à répondre à la demande», a souligné le directeur du CAC. Il a estimé qu’ «un reclassement de l’établissement en classe A permettrait éventuellement de le doter des moyens nécessaires».

Revoir le classement du CAC pour améliorer son budget
Prenant en charge des malades des régions ouest et sud-ouest du pays, le CAC d’Oran est pourtant classé dans la catégorie B. «Une situation qui influe sur l’octroi des budgets et qu’il est nécessaire de corriger», a estimé son directeur, Kada Baatouche. En effet, les établissements de santé sont classés en trois catégories, A, B et C. Le classement obéit à un nombre de critères qui concernent la population et les communes couvertes ainsi que le nombre de lits et de services. «Avec 170 lits et la couverture des régions ouest et sud-ouest, le CAC d’Oran devrait être classé en catégorie A», estime M. Baatouche, rappelant que le centre dispose également d’un service d’oncologie pédiatrique, unique dans toute la région, lui aussi soumis à une grande pression. Le directeur a indiqué qu’une proposition pour le reclassement de cet établissement est en cours d’élaboration pour être soumise au ministère de tutelle. Malgré les insuffisances, le tableau n’est toutefois pas totalement sombre. Les médecins veillent à assurer le traitement pour le plus grand nombre de patients selon les moyens disponibles. Huit biologistes ont été recrutés récemment pour effectuer les préparations de chimiothérapie pour palier à l’absence de personnel spécialisé. Des infirmiers, s’estimant non qualifiés avaient refusé d’assurer cette mission.

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