Accueil ACTUALITÉ Prévisions du cancer en Algérie : 50 000 nouveaux cas en 2017

Prévisions du cancer en Algérie : 50 000 nouveaux cas en 2017

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Le Pr Messaoud Zitouni, chargé du suivi du Plan national anti-cancer est intervenu, hier à Alger, au forum du quotidien «El Moujahid». D’emblée, il a exposé les grands axes de la mise en œuvre du plan de lutte contre le cancer pour la période «2015-2019», comme initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Messaoud Zitouni a précisé que la phase de mise en œuvre du plan anti-cancer sera la phase la plus cruciale puisqu’elle portera sur la traduction sur le terrain des recommandations en trait avec la lutte contre cette maladie chronique. Même si, d’une manière générale, cette phase est en «très bonne voie», a-t-il estimé. « Actuellement, nous sommes sur le bon chemin. La lutte contre le cancer telle qu’elle est engagée repose sur une volonté double qui inspire un minimum de confiance», a-t-il indiqué à ce titre. Ce plan important s’articule autour de deux piliers essentiels, le diagnostic précoce et la prévention, à savoir. En Algérie, le problème réside dans l’absence d’une détection précoce du cancer, selon les explications du professeur. Il en veut pour preuve, le fait que « 80 % des cas sont détectés à un stade avancé de la maladie. Or, le taux de récupération est estimé entre 90 à 95 % lorsque la pathologie est diagnostiquée à un stade précoce », a-t-il fait savoir. Zitouni a précisé que la tendance du cancer, ne fait qu’augmenter à travers le monde, de manière régulière, et ce durant les cinquante dernières années. Revenant au cas de l’Algérie, il a estimé le nombre de cas prévisibles en 2017, entre 44 000 et 50 000 nouveaux malades. Parmi les causes de cette pathologie, le vieillissement de la population et la mauvaise alimentation, représentant un facteur estimé à 30%. La complexité de cette maladie réside dans la manière de son traitement, de par le changement du comportement des populations dans leurs modes de vie et leurs consommations du tabac. Cette dernière est à l’origine de 90% des cas du cancer du poumon et de 35% des autres maladies cancéreuses. Zitouni a rappelé que le tabac représente l’ennemi public numéro un dans le cadre du plan de prévention contre le cancer. Pour ce qui est des infrastructures hospitalières spécialisées dans la lutte contre cette maladie, il a fait savoir que 20 centres anti cancéreux supplémentaires ont été programmés, dont les 5 prévus pour 2016 ne sont pas encore en service. Il a annoncé à ce titre, l’ouverture de deux établissements en question durant le premier semestre de 2017, à savoir ceux implantés à Tlemcen et Sidi Bel Abèss. « L’ouverture des ces deux infrastructures permettra de prendre en charge dans les délais requis tous les malades atteints du cancer », a-t-il estimé. Par ailleurs, Zitouni est revenu sur le problème récurrent de la radiothérapie, indiquant qu’il sera plus facile et plus rapide, d’installer les services en question, plutôt que des centres anticancéreux dans la mesure où ces infrastructures sanitaires présentent des difficultés dans la réalisation. « Nous avons proposé de finaliser une commission spéciale dédiée à la radiothérapie dans le cadre de la mise en œuvre du plan. Elle est composée d’experts de plus haut niveau », dira- il à ce propos.
Cette commission est chargée en matière de réforme de l’enseignement et de cancérologie a été installée dans les facultés de médecine. Non seulement pour les radiothérapeutes mais aussi pour les radios physiciens dans l’objectif étant de dispenser une meilleure formation dans les spécialités de la médecine parmi celles en rapport avec la prise en charge du cancer, selon ses explications.
Zitouni a lancé un appel à l’unification des registres nationaux du cancer afin d’ajuster les chiffres définitifs et d’établir des statistiques fiables. Concernant le secteur de la Sécurité sociale, Zitouni soutient l’implication du privé. Sur ce registre, il recommande la mise en place aux niveaux des hôpitaux des comptes nationaux de la santé à même d’avoir une coordination plus étroite. Ceci, « sachant que 70% de certains soins se font chez le secteur privé », a-t-il étayé ses propos. Dans un autre contexte, le Professeur a précisé que la crise financière n’a pas touché le budget alloué dans le cadre de la lutte contre cette maladie. Une enveloppe estimée à 180 milliards DA et qui concerne la mise en œuvre du Plan anti-cancer. Mieux encore, il a révélé que 40 milliards DA seront déboursés comme budget supplémentaire à même de soutenir la lutte contre le cancer. Enfin, pour conclure le Pr Zitouni a conseillé que la prévention et le dépistage précoce sont une prioritaire devant le traitement de cette pathologie. « La prévention est le seul investissement valable qui permet de réduire le nombre des cancers. Quant au dépistage précoce, il permet de traiter et de guérir la maladie», a-t-il expliqué.
Djedjiga Hamitouche

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