Accueil ACTUALITÉ Patronat : le torchon brûle entre la CGEA et le FCE

Patronat : le torchon brûle entre la CGEA et le FCE

0

Habib Yousfi, président de la CGEA (Confédération générale des entreprises algériennes), a organisé, hier, une conférence de presse au sein de son siège pour mettre en exergue l’ampleur du conflit qui existe entre la Confédération et le FCE dans les relations professionnelles. Était présente à cette conférence, Saïda Neghza, vice-présidente de la Confédération et élue vice-présidente de l’Union méditerranéenne des confédérations d’entreprises (Businessmed). Il est à noter que la CGEA est la seule organisation patronale algérienne activant à l’extérieur, et qui occupe des fonctions importantes dans les structures internationales représentant le tripartisme. D’autre part, il est à rappeler que Businessmed est une organisation patronale régionale qui est née de la volonté, de la détermination et du militantisme des présidents des Fédérations des douze pays membres, et qui a pour mission d’accélérer l’intégration et le développement économique et social dans la région. Le FCE a toujours marginalisé certains membres du Forum. Selon les déclarations de Yousfi, un bras de fer existe entre lui et Ali Haddad, président du FCE. Celui-ci a tenté à plusieurs reprises de mettre les bâtons dans les roues à la Confédération pour empêcher sa bonne marche et qui doit obéir impérativement aux instructions du FCE. Par ailleurs, Yousfi dénonce avec véhémence l’influence nuisible de l’oligarchie mafieuse qui constitue un poids lourd au sein du gouvernement et qui étend ses tentacules partout où elle peut agir pour défendre ses intérêts. D’autre part, Mme Saïda Neghza a proféré des propos virulents à l’encontre de Haddad, l’accusant notamment d’avoir humilié et déshonoré la femme algérienne, lors de son allocution en Chine à l’occasion du dernier Forum d’affaires algéro-chinois. Suite à cela, le FCE a riposté à ces attaques. Dans un communiqué rendu public, Haddad s’est défendu et a qualifié ces accusations d’allégations et déclarations fallacieuses et mal intentionnées d’une dirigeante d’une organisation patronale. Il a dénoncé cette attaque injustifiée, sans fondement et inexplicable. Cependant, Yousfi a adressé une lettre à Jean-Jacques Sarraf, président de Businessmed, pour lui proposer les modifications statutaires concernant le bicéphalisme de la représentation patronale. Il a mis en exergue l’appréciation de la classe politique à l’égard du FCE qui est catalogué par certains partis, comme une composante oligarchique. Aussi, il a évoqué le conflit latent avec la direction tunisienne de Businessmed et son secrétariat concernant en particulier la gestion financière de l’organisation, les dépenses validées frauduleusement par un cabinet comptable et qui ont servi exclusivement quelques intérêts de la secrétaire générale de Businessmed. À cet effet, Yousfi a ajouté que les alliances du FCE avec le monde patronal européen ne servent pas particulièrement l’économie algérienne. Par ailleurs, il a dénoncé les tentatives du FCE exprimées à travers des correspondances adressées à d’autres institutions internationales et signées par leur propre président. Ceci constitue pour la Confédération une preuve formelle des propos mensongers avancés par le FCE. Selon Yousfi, Haddad a avancé que le FCE représente 1 000 entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires de 30 milliards de dollars et qui emploient 250 000 salariés. À ce sujet, Yousfi a condamné fermement cette correspondance émanant de Haddad, et dont il détient une copie. Par conséquent, le président du FCE a annoncé ouvertement que la crise ne touchera pas l’Algérie, dans un discours provocateur qui ignore le quotidien des Algériens, verse dans la démagogie et contredit les réalités économiques du pays, donc un discours populiste et dévastateur. Pour Yousfi, il est clair que ces nouveaux riches, appelés aussi nababs, ne partagent plus rien avec les Algériens. Préoccupés particulièrement par leurs propres affaires, ils ne se font plus de soucis pour s’octroyer de nouveaux projets de gré à gré, ni pour les nouveaux prêts bancaires à leur convenance, ni pour l’éventuel effacement de dettes et d’arriérés fiscaux. Aussi, ils ne se font pas de soucis non plus comme la masse des Algériens qui compte au dinar près ses fins de mois. Ces nouveaux riches et leurs protecteurs s’accrochent au pouvoir pour continuer à siphonner le reste de la rente pétrolière et tromper l’opinion publique.

Lazreg Aounallah

Article précédentLe député FLN Baha-Eddine Tliba tire sur la SG du PT : «Louisa Hanoune est une marionnette de Toufik»
Article suivantPeine capitale pour l’auteur d’un enlèvement d’enfant à Souk-Ahras