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Médéa : Ahmed Souna, un apiculteur en quête de nouveaux horizons

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Ahmed Souna, un des principaux producteurs de miel dans la wilaya de Médéa, tente, depuis quelques années, de sortir des sentiers battus et d’explorer de nouvelles pistes que beaucoup de ses collègues hésitent à emprunter.

Installé dans la commune de Harbil, à 17 km à l’ouest de Médéa, ce producteur a acquis une grande renommée tant au niveau local qu’à l’extérieur du pays, où ses produits ont été exposés à l’occasion de foires et de rencontres professionnelles, organisées dans des pays comme l’Arabie saoudite, le Yémen ou l’Égypte. Ce quinquagénaire, au sourire jovial, jouit d’une grande expérience, acquise au fil d’une longue carrière, commencée très jeune, dans les vastes prairies de Harbil et aux piémonts de l’Atlas blidéen dont il écumait les lieux à la recherche du « bon pâturage » pour son cheptel apicole. « Les abeilles font partie de ma grande famille. Impossible de m’en séparer, je dois être constamment près de mon rucher, même en période de transhumance, qui peut durer plusieurs semaines et à des centaines de kilomètres de chez-moi, je m’arrange pour être informé chaque jour de l’état du cheptel », confie-t-il. Plus qu’un métier, « l’apiculture s’est transformée en une passion à laquelle je consacre tout mon temps, mon énergie et une grande partie de l’argent que je gagne », avoue Souna, assurant que « c’est cette passion qui me pousse à continuer dans cette activité et à m’investir totalement dans son développement au niveau local ». Souna affiche une détermination sans faille pour la réalisation d’un rêve qu’il caresse depuis fort longtemps : « parvenir à introduire dans la région, et pourquoi pas ailleurs, la plantation du jujubier sauvage (Es-sadra) », fait-il observer. L’introduction de cet arbre très résistant et aux fruits très nutritifs est en mesure de « contribuer à pallier l’insuffisance ou la pauvreté du mélange mellifère biologique, indispensable à l’élevage apicole », note ce producteur, toujours à l’affût du moindre conseil ou idée nouvelle susceptible d’améliorer sa production. L’idée d’introduire cet arbre, plus précisément une variété qui pousse dans le sud de la péninsule arabique (l’Arabie saoudite et le Yémen), lui tient tellement à cœur, au point de n’en rater aucune occasion pour louer les mérites de cet arbre. D’ailleurs, un plant de jujubier sauvage, dont la semence a été importée d’Arabie saoudite, qu’il à fait pousser dans sa propre pépinière, trône sur son stand d’exposition au salon agricole de Médéa, en guise de preuve du bien-fondé de sa démarche. Pour les non initiés, la plante n’a rien de particulier, sauf, explique ce dernier, que son développement est « plus rapide que les espèces qui poussent dans nos régions, de tailles plus petites, comparé à son plant, qui mesure, après six mois de sa mise en terre, plus de 60 cm, soit le double de la variété locale ». Son objectif, comme il l’atteste, n’est pas à but lucratif, « mais le souci de développer encore davantage la filière, d’augmenter le volume de production local, en contribuant à assurer un mélange mellifère diversifié, en mesure de garantir un miel sain et de bonne qualité », assurant que « les cheptels d’abeilles nourris au jujubier sauvage produisent plus de miel et de qualité très supérieure ». Anticipant en quelque sorte les choses, Souna a créé sa propre pépinière, aménagée sur le domaine familial, ou il teste différentes espèces de jujubier sauvage, qu’il espère pouvoir planter dans des parcelles réservées exclusivement au pâturage des abeilles.

Son rêve : des pâturages réservés à l’élevage apicole
Une demande d’acquisition, sous forme de concession, d’une petite parcelle abritant ce type d’arbre a été déposée depuis quelques mois, au niveau des services agricoles, a-t-il confié. « L’aboutissement de cette demande va me permettre, poursuit-il, de concrétiser mon rêve et m’épargner, à moi et à ceux à qui est adressé ce projet, les mésaventures endurées, durant les périodes de transhumance, en disposant de pâturages réservés exclusivement à l’élevage apicole ». Il saisit le moindre évènement pour faire la promotion de son idée, comme fut le cas, à l’occasion du salon agricole de Médéa, organisé les 4 et 5 octobre courant, où il a défendu, une nouvelle fois, son idée devant les autorités et les professionnels présents à l’évènement. « Cet enthousiasme n’a d’autre objectif, souligne-t-il, que d’inciter les gens de la profession à se lancer sur cette voie, d’autant que la filière a besoin de se moderniser et à prospecter d’autres horizons ».
« L’essor de cette activité dépendra, selon lui, de notre capacité à trouver des solutions à nos problèmes, d’avoir le courage de tester des choses qui peuvent apparaître irréalisables, mais peuvent constituer une alternative porteuse de bien pour l’avenir ».
La filière apicole locale compte, d’après la chambre agricole, pas moins de 2 400 producteurs, répartis entre quatre zones d’exploitation mellifère, à savoir El-Azzizia (nord-est), Souagui (est), Aïn-Boucif (sud-est) et Tamesguida (centre), totalisant un rucher local estimé à 36 000 ruches pleines. Le volume de production enregistré, en 2015, était de 1 515 quintaux de miel, contre 1 200 quintaux, l’année d’avant, alors que celle de l’année en cours devrait se situer, d’après les responsables de la direction des services agricoles, à environs 1400 quintaux.

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