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Marché de la rue des Aurès à Oran : un «souk» incontournable pendant le Ramadhan

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Le marché de la rue des Aurès, plus connu sous son ancienne appellation « La Bastille » est devenu, durant le mois de Ramadhan, une destination incontournable pour les ménagères et les pères de famille oranais. C’est le marché de référence par excellence de la capitale de l’Ouest. Situé au cœur de la ville d’Oran, non loin de la Grande Poste, le marché de la rue des Aurès existe depuis l’ère coloniale. Au fil des ans, il s’est sans cesse développé. De marché aux fleurs, initialement, il est devenu un grand bazar à ciel ouvert, offrant aux Oranais et aux visiteurs occasionnels non seulement une variété infinie de produits alimentaires, mais également une atmosphère et un style inimitables où le mot « souk » prend tout son sens, au même titre que les mots « médina » ou « casbah » dans d’autres villes du pays. Ce lieu commercial a su résister, jusqu’à présent, à toutes les tentatives de délocalisation effectuées par les pouvoirs publics, même pour les raisons évidentes de réhabilitation des vieux immeubles, quelques uns plus que centenaires, qui l’accueillent en leur sein.
Lors des nombreuses opérations de réfection de la chaussée, les marchands se sont adaptés aux « intrus», s’arrangeant toujours pour poursuivre leurs activités commerciales malgré les travaux.

Une activité incessante
«L’activité au marché de la Bastille ne s’est jamais arrêtée un seul instant, et ce, quelle que soit la raison. C’est le marché de référence à Oran. C’est là où se font les prix de détail de tous les produits : fruits et légumes, viandes blanches ou rouges, poissons et autres, et même les fleurs», explique un vieux commerçant, installé au marché depuis des lustres. En plus de son emplacement «stratégique», le marché de la rue des Aurès a plusieurs accès, à partir de la place du Maghreb ou encore la place de la Grande Poste, ou à partir des nombreuses ruelles donnant sur la rue Larbi Ben M’hidi et la rue Khemisti, les deux principales artères du centre-ville. Ces ruelles forment, en quelque sorte, des excroissances –ou des extensions– du marché avec leurs multitudes de boutiques proposant toutes sortes de produits, allant des vêtements à la vaisselle et autres articles électroménagers.Il existe également de larges passages non carrossables donnant sur la rue des Aurès. Ces passages abritent également de nombreuses boutiques, gargotes, et tout spécialement celles proposant la traditionnelle et fameuse «calentita», une préparation culinaire dont raffolent les Oranais. Dans l’un des passages, il y a même une vieille salle de cinéma, «L’Afrique», qui, il n’y a pas si longtemps, projetait essentiellement des films westerns. Durant le mois de ramadhan, le marché s’adapte et redouble d’activité, une activité intense qui démarre aux premières heures de la matinée. Le marché prend alors une pause à l’heure du f’tour pour reprendre durant la nuit jusqu’à une heure très avancée, cédant la place aux nombreux «beznassa» qui, sur des étals de fortune, proposent vêtements, chaussures et autres produits d’importation. De plus, des produits spécial-ramadhan sont exhibés comme les traditionnelles zalabia, chamia, qalb ellouz et autres qtaïf, sans oublier les nombreux marchands de dattes. En ce mois de jeûne, le marché de la rue des Aurès, qui déjà propose une large variété de produits, se distingue par des prix très accessibles, notamment en ce qui concerne les fruits et légumes. On y trouve, par exemple, des tomates à 25 dinars le kilo, des poivrons et des courgettes à 70 DA et même des pêches de calibre et qualité appréciables variant entre 50 à 80 DA le kg, sans parler des autres produits. Cette année, les ménages ne sont pas aussi malmenés que d’habitude.Mais ce qui attire le plus à la «Bastille» c’est le poisson. Il y a, en effet, de nombreux poissonniers dans ce marché, sans parler des nombreux marchands proposant les produits de la mer sur des étals amovibles et autres charrettes.
Bien que les fruits de mer constituent les produits les plus chers du marché, on peut, malgré tout, y faire de bonnes affaires. A côté des crevettes royales à 3.800 DA le kg, du rouget à 2.200 DA et du merlan à 1.600 DA le kilo, on trouve également, des espèces moins nobles comme le faux merlan entre 600 et 800 DA le kg et le brochet entre 800 et 1 000 DA le kg, ainsi que le chat de mer à 500 DA le kilo. Quant à la sardine, la vraie (certains disent tatouée en raison des points sur le côté qui la distinguent), elle trône toujours sur ses 500 DA, et rarement 400 DA le kg. Les autres variétés de sardine ne dépassent guère les 250 DA le kg.» Ceux qui veulent acheter du bon poisson viennent à la rue de la Bastille. Ce qu’il y a de spécial ici c’est la fraîcheur des produits et, parfois, les prix relativement accessibles», explique un ancien poissonnier de ce célèbre marché oranais.De nombreux Oranais se rendent, quotidiennement durant le mois de Ramadhan, à la rue des Aurès pour faire leurs emplettes, quels que soient leurs quartiers de résidence et quel que soit l’éloignement. Certains y vont juste pour le plaisir de s’y promener un phénomène très connu à Oran, si, pour une raison ou une autre, le pain venait à manquer dans les quartiers d’Oran, on est certain d’en trouver au marché des Aurès, un peu plus cher certes mais disponible. Ces revendeurs, qui proposent une large variété de pain traditionnel ou de baguettes parisiennes, ont leur emplacement particulier : au début et à la fin de la rue des Aurès. L’autre particularité du marché de la rue des Aurès est qu’il s’adapte, comme les vrais marchés, aux événements, notamment pendant les fêtes religieuses, voire même les matches de football, surtout ceux de l’Equipe nationale. En effet, durant les dix derniers jours du Ramadhan, le marché propose tous les ingrédients entrant dans la confection des gâteaux de l’Aïd El-Fitr, de la simple farine aux fruits secs, nappages et autres moules et ustensiles de tous calibres.
A l’Aïd El-Adha, se sont les barbecues, les couteaux et les broches, entre autres, qui ont la palme. Et si l’Equipe nationale dispute un match important, les marchands sortent le grand jeu : drapeaux, chapeaux, maillots et autres fanions à l’effigie des «Fennecs».Il est évident, et comme dans tout marché qui se respecte, toutes ces activités se fassent sur un fond de brouhaha indescriptible où l’ambiance «Souk» est incontournable.

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