Accueil ACTUALITÉ LE PRÉSIDENT SAHRAOUI BRAHIM GHALI : « Les responsabilités de l’Espagne sont imprescriptibles »

LE PRÉSIDENT SAHRAOUI BRAHIM GHALI : « Les responsabilités de l’Espagne sont imprescriptibles »

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C’est à l’occasion de la célébration du 46ème anniversaire de la journée du Martyr, que le secrétaire général du Front Polisario, président de la République sahraouie, Brahim Ghali, a réaffirmé, jeudi dans son message, que la cause sahraouie, est une question de lutte pour l’indépendance d’un peuple colonisé, et qu’en dépit des tentatives et manœuvres de l’occupant marocain et ses soutiens, « la question sahraouie conservait sa nature juridique internationale » grâce à « la détermination du peuple sahraoui à arracher ses droits légitimes ».
La célébration de la Journée du martyr par le Front Polisario, le peuple sahraoui et les institutions de la République sahraouie intervient cette année, au camp des réfugiés sahraouis, Laâyoune dans un contexte particulier, marqué notamment par la reprise, novembre 2020, de la guerre de libération sahraouie contre l’occupant marocain , les acquis enregistrés à divers niveaux et de par le monde en faveur de la cause et la lutte du peuple sahraoui. Un Combat qui se poursuit, faut-il le rappeler, depuis son déclenchement contre la colonisation espagnole, puis contre l’occupation marocaine, après l’invasion des territoires sahraouis, en 1975, par l’armée du royaume, rendu possible par la complicité de l’Espagne, via les Accords de Madrid, frappant de plein fouet le processus de décolonisation du Sahara occidental, par la tenue du référendum d’autodétermination, en application du droit international. Les Nations unies (ONU), principalement son Conseil de sécurité qui, depuis, 1991, année d’un accord de cessez-le-feu conclu sous l’égide de l’ONU, entre le Front Polisario et le Maroc, en prévision de la tenue du referendum, ayant échoué, en l’absence de volonté politique, à respecter ses engagements et assumer ses responsabilités, en matière, non seulement de paix et de sécurité, mais aussi de respect des droits de l’Homme et des textes de la charte de l’ONU, dont celui de la liberté des peuples et du droit de disposer d’eux-mêmes, le conflit perdure et un peuple est confronté à un des systèmes les plus en violation des droits de l’Homme, comme l’enseigne l’Histoire de la colonisation. Rappelant que « la présence marocaine au Sahara occidental est une occupation militaire illégale », les territoires sahraouis, dernière question de décolonisation en Afrique, inscrite à l’Onu et à l’Union africaine (UA), le SG du Front Polisario, Brahim Ghali, a rappelé, d’autres institutions l’attestent notamment, en application du Droit international, déclarant « comme l’a déjà affirmé la justice européenne en statuant que le Sahara occidental et le Maroc sont deux territoires distincts» a souligné le président sahraoui, Brahim Ghali. Ajoutant que le « Sahara occidental continue à consacrer sa place en tant que membre fondateur de l’Union africaine (UA) tout en renforçant ses relations à l’international », il lance à l’adresse de l’ONU et de son Conseil de sécurité, que ces derniers « doivent assumer leurs responsabilités dans la décolonisation de notre pays et la protection des citoyens sahraouis sans défense », a-t-il déclaré.

« LA COOPÉRATION DE LA PARTIE SAHRAOUIE AVEC L’ENVOYÉ DU SG DE L’ONU NE POURRAIT SE POURSUIVRE AU VU DES POLITIQUES HOSTILES CROISSANTES DE L’OCCUPANT MAROCAIN »
Appelant, dans ce contexte, l’institution africaine, ll’UA « à agir pour le règlement du conflit opposant la République sahraouie et le Maroc dans le cadre du respect de la charte constitutive de l’Union africaine, notamment le principe de l’intangibilité des frontières héritées aux indépendances », le président sahraoui affirme que «depuis le 13 novembre 2020 (date de la violation du Maroc des Accords de cessez-le-feu de 1991 de l’ONU), notre guerre de libération a franchi une nouvelle étape marquée par la poursuite du combat armée » affirme le président sahraoui.
Quant à la coopération de la partie sahraouie avec les efforts de l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, le SG du Front Polisario soutient à ce propos, que « la coopération de la partie sahraouie avec les efforts de règlement menés par l’envoyé personnel du SG de l’ONU, ne pourrait se poursuivre au vu des politiques hostiles croissantes de l’occupant marocain».
Le travail et les efforts consentis, en effet, par les prédécesseurs de Staffan de Mistura au poste onusien précité, n’ont pas abouti à traduire un règlement visant la traduction effective de la décolonisation au Sahara occidental, par la tenue du référendum, en raison du rôle complice de la colonisation marocaine au Sahara occidental, de membres permanents au Conseil de sécurité, principalement la France, qui a été jusqu’à menacer de brandir son veto contre une résolution d’élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental à la surveillance des droit de l’Homme, à l’instar des autres missions de l’Onu déployées dans le monde. Des missions d’envoyés personnels du SG de l’ONU ayant échoué, à mettre fin à la dernière question de décolonisation en Afrique, depuis 1991 à 2020, période des années de cessez-le-feu, que leur successeur Staffan de Mistura a hérité du dossier en pleine reprise de la guerre entre l’armée de libération sahraouie et l’armée de l’occupant marocain et de l’intensification des violences et de la répression des autorités coloniales contre les Sahraouis des territoires occupés. Rappelant à l’Espagne, « en tant que force coloniale et puissance administrante du Sahara occidental, ses responsabilités, politiques, juridiques, historiques et morales envers le peuple sahraoui », ces responsabilités de l’Espagne, dira le président Brahim Ghali, «sont imprescriptibles qui ne sauraient s’effacer par le soutien des politiques expansionnistes du Maroc », a-t-il souligné, à Madrid, suite à l’alignement annoncé du gouvernement de Pedro Sanchez au plan marocain « d’autonomie » au Sahara occidental, consacrant le fait accompli de la présence marocaine illégale dans ses territoires, depuis , 1975. Il a appelé, dans son discours, à l’occasion de la Journée du Martyr, l’Union européenne (l’UE), citant particulièrement « la France et l’Espagne, à la nécessité de respecter les dispositions du droit international, du droit international humanitaire et les décisions de la CJUE ».
Le président Ghali a mis l’accent sur l’impératif « de riposter aux agressions marocaines sur tous les fronts » par le renforcement, notamment « des capacités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) et le développement des méthodes et formes de résistance dans les territoires occupés et l’intensification de l’action diplomatique, judiciaire, médiatique et culturelle » a-t-il indiqué.
Karima B.

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