Il en est des comportements humains qui ressemblent au plastique quand il quitte la cuisine et se prend pour un objet d’art. Fleurs en plastique, chaises, assiettes, verres, bagues, porte-documents, cartables, cadeaux ou bibelots : l’industrie bon marché a généralisé les objets en plastique au point de faire oublier les vraies roses, le verre en glass et l’assiette en porcelaine. Il n’y a pas plus dangereux que les objets d’art que lorsque le plastique se prend au sérieux et envahit les espaces naturels des objets de valeur. Au demeurant, on apprend à fermer les yeux sur cette invasion, si seulement le plastique connaissait sa valeur, sa place dans l’agencement des choses et son statut dans le monde de l’infiniment grand et de l’infiniment petit. Mais non, le plastique souvent oublie qui il est et d’où il vient pour aller jouer des coudes et pousser plus bas les objets d’art et de valeur.
I. M. Amine