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Lamamra sur la COP21 et le développement durable : «une ébauche pour le dialogue Nord-Sud»

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L’accord sur le climat arraché, samedi dernier, auprès des 159 pays membres participants à la COP21 de Paris, au bout de 13 jours de pourparlers sans relâche, a fait réagir la diplomatie algérienne. S’exprimant en marge de ce Sommet international au micro de la Télévision publique nationale, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, y entrevoit une amorce possible à la reprise du dialogue Nord-Sud sur la question du développement durable. En effet, cet accord mondial sur le climat imposé par le phénomène du dérèglement climatique est obtenu au prix d’incessantes négociations, engagées entre les États membres de la Convention-cadre des Nations unies. L’objectif capital visé par le document d’accord est d’arriver d’ici 2100 à faire reculer le réchauffement de la Planète de 2° C, par la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ainsi, chaque pays contractant est tenu par l’engagement de rendre publique sa contribution en matière des décisions prises à l’échelle nationale sur cette question lancinante, et ce, chaque période de 5 ans. Mais, globalement, l’un des engagements communs assignés à cet accord est d’aller au-delà de l’objectif tracé au niveau national. Même si, d’autre part, les spécificités et les contraintes qui se présentent pour chaque pays doivent être prises en considération. Aussi, cet accord souligne que tous les pays membres de cette Convention sont invités à remettre à l’ONU le rapport de leur contribution, visant un objectif arrêté à l’horizon 2025. Ce rapport comportant les décisions nationales de chaque pays devra être remis à l’instance onusienne avant 2020. Aussitôt adopté à l’unanimité par les représentants des pays participants, ce projet a été vu comme étant «le premier accord universel de l’histoire des négociations climatiques», a souligné François Hollande, chef d’État français. «Différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant», a estimé, pour sa part, Laurent Fabius, président de la COP21, non moins chef de la diplomatie française. Cet accord «historique» qui intervient dans un contexte marqué par une «vive préoccupation» de la communauté internationale est perçu comme étant une «réussite», après l’échec essuyé par le Sommet de Copenhague de 2009, qui visait les mêmes objectifs. L’Algérie a pris part à ce Sommet avec une délégation conduite par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le chef de la diplomatie nationale, Ramtane Lamamra. La position algérienne s’inscrit globalement dans celle du Groupe de solidarité et d’appartenance, à travers le G-77, l’Afrique et le Monde arabe, a affirmé Lamamra au micro de la Télévision nationale samedi dernier. Quant à sa position proprement dite, le même responsable diplomatique a précisé qu’elle tient compte de certains principes directeurs devant être consacrés, notamment ceux inscrits dans le cadre de la Résolution des Nations unies sur les changements climatiques. Pour rappel, en septembre dernier, l’ONU s’est fixée un objectif qui compte 17 points, à travers une Résolution-cadre qui vise de garantir le développement durable au profit des populations et la préservation de la Planète. En termes d’objectifs stratégiques, Lamamra soutient qu’il faut qu’il y ait des équilibres entre différentes composantes en termes de «l’atténuation et de l’adaptation». Aussi, la réévaluation tout 5 ans de l’état d’application des résolutions de l’accord et de «voir la concordance entre les moyens engagés en interne et ceux engagés par la communauté internationale», doit être faite, selon lui. Sur la question des financements climatiques, et comme cela a été réaffirmé lors de la COP21, la barre de 100 milliards de dollars devra être atteinte «non pas comme objectif, mais comme plancher comme moyen de mise en œuvre», a fait savoir Lamamra. Revenant globalement sur cet Accord qui contient «des avancées considérables», le chef de la diplomatie nationale a précisé, cependant, qu’aucun pays ne peut y trouver toutes ses préoccupations, allusion aux divergences nées lors de ce Sommet. Au contraire, pour lui, plus les pays développés sont engagés dans une telle initiative, plus il y aura des chances de relancer le dialogue Nord-Sud, notamment au sujet de l’application des objectifs de développement durable fixés par l’ONU. Même si le haut diplomate estime que la COP21 a «franchi un pas extrêmement important», il n’en demeure pas moins que «la mise en œuvre importe sur les percées conceptuelles et les arrangements», a-t-il expliqué.
Farid Guellil

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