La préparation du prochain sommet du « Groupe des 77 + la Chine » prévu à La Havane, capitale de Cuba, les 15 et 16 septembre prochains, s’inscrit dans le processus déjà assez avancé de construction du monde multipolaire appelé à mettre un terme à l’hégémonie des États-Unis et de leurs alliés occidentaux dans les relations internationales.
Dans ce cadre, un échange de vues a eu lieu, samedi, entre le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’Etranger, Ahmed Attaf, et son homologue cubain, Bruno Eduardi Rodriguez Parrila, lors d’un appel téléphonique de ce dernier. Le Groupe des 77, créé en 1964, lors de la première Conférence aux Nations unies sur le Commerce et le Développement (UNCTAD), auquel a été ajouté explicitement la Chine qui a rejoint le Groupe en 1972, pour devenir « le G77 et la Chine », est considéré comme le groupe de coopération le plus large et le plus diversifié de la sphère multilatérale. Il est composé de 133 pays de quatre régions du monde : l’Afrique, l’Asie, le Monde Arabe et l’Amérique latine et les Caraïbes. Pour les pays du Sud, il constitue une plate-forme commune pour influencer certaines décisions internationales et atteindre des objectifs communs plus difficilement accessibles de manière isolée. En décembre dernier, lors d’une réunion ministérielle des pays membres du « Groupe 77 et la Chine », Nadir Larbaoui, qui était alors Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, a rappelé que l’Algérie demeure fidèle aux principes fondamentaux de ce Groupe et constitue l’un de ses principaux soutiens à travers les principes de sa politique étrangère. Il a dénoncé la politique de marginalisation des pays en développement qui est une injustice historique, et a plaidé pour un ordre économique mondial basé sur l’égalité, la justice, l’intérêt commun et la coopération entre les pays. En 2023, c’est Cuba qui assure la présidence du «G77 et la Chine», après son élection lors d’une réunion en marge de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York tenue vendredi 23 septembre 2022. À ce titre, la capitale cubaine, La Havane, a abrité du 2 au 6 mai une rencontre des ministres de la Culture organisée sous l’égide de l’UNESCO sur le thème «patrimoine culturel et développement durable», avec la participation de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, qui a rappelé, dans une allocution, l’orientation et l’impulsion données par le président Abdelmadjid Tebboune en faveur de l’Afrique et de son développement économique, social et culturel, par le raffermissement de nos engagements panafricanistes. En marge de cette rencontre, Soraya Mouloudji et son homologue cubain, Alpidio Alonso Grau, ont signé, samedi à La Havane, un accord d’échange culturel entre les deux pays. Dans le même sens, lors de leur entretien téléphonique, Ahmed Attaf et Bruno Eduardi Rodriguez Parrila ont procédé à l’évaluation de l’état de mise en œuvre des décisions et orientations ayant sanctionné les consultations entre le président Tebboune et le président cubain, Miguel Diaz-Canel, à l’occasion de la visite de travail et d’amitié effectuée par ce dernier en Algérie en novembre dernier.
L’Algérie et Cuba entretiennent des relations historiques établies avant l’indépendance de notre pays. Cuba avait reconnu le GPRA (gouvernement provisoire de la république algérienne) en 1961. Ces relations ont été consolidées sur fond de positions communes au plan international, en particulier pour le soutien aux causes justes des peuples et à leur droit à la liberté, particulièrement les causes palestinienne et sahraouie. Il y a quelques jours, au cours d’une cérémonie à La Havane, à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de la création du Front Polisario, le 10 mai 1973, le président cubain, Miguel Diaz-Canel Bermudez, également Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste cubain, a exprimé son soutien total à l’indépendance du peuple sahraoui et a rendu hommage à l’organisation née, a-t-il dit, « en tant que mouvement de libération nationale pour lutter contre le colonialisme espagnol et ensuite l’occupation illégale du Maroc ».
M’hamed Rebah
