Le summum de l’intelligence est de faire ce qui est juste. Ce n’est pas une sagesse, encore moins une philosophie, mais un mode de vie pratique et équitable. Ceux qui usent de ruse et de fourberie toute leur vie se fatiguent vite, se fourvoient dans leurs labyrinthes et finissent isolés et rejetés, car il est dit, depuis les temps immémoriaux, que celui qui vit par le mensonge meurt dans l’indifférence. Aussi, faut-il n’user de ruse que dans les cas extrêmes, lorsque la vie est en péril ou en jeu. Sinon, l’intelligence, pour ceux qui en ont, suffit à faire passer une vie dans la conformité de ce qu’elle doit être. Tout le monde connaît la ruse proverbiale du renard, mais tout le monde aussi sait que le renard est toujours le plus affamé de la forêt, alors que tortue, pigeon, lapin et autres animaux de la même forêt vivent la sérénité et l’opulence, en n’usant pas de la même ruse que le renard. Appliquée au champ humain, la ruse n’aboutit qu’à cumuler les labyrinthes qui finissent par égarer son auteur. Au final, on constate que ce sont les idiots qui en usent le plus, pour compléter un déficit moral, mental, intellectuel ou culturel ; toutefois, quand on est idiot, c’est pour la vie, le temps ne change rien à l’affaire.
I.M. Amine