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LA MILITANTE SAHRAOUIE EL-GHALIA DJIMI : «Le peuple sahraoui est le seul à avoir le droit de décider librement de son destin»

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La militante sahraouie El Ghalia Djimi a rappelé à l’ordre vigoureusement le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, sur l’annonce de l’alignement de Madrid, à la position de l’occupant marocain, en affirmant « Ni Pedro Sanchez ni Alvares – et avant eux le président Trump, ne peuvent prendre une décision à la place du peuple sahraoui » qui est le seul, poursuit-elle « à avoir le droit à l’autodétermination et à décider librement de son destin et son avenir politique sur les territoires sahraouis» rappelle la militante sahraouie El-Ghalia Djimi.
Pour la membre fondatrice de l’Instance sahraouie contre l’occupation au Sahara occidental (ISACOM El-Ghalia Djimi, « la décision qu’a prise le Premier ministre, Sanchez, n’est pas seulement une déception pour les Sahraouis mais aussi pour les Espagnols » a-t-elle indiqué, hier, dans un entretien à la chaîne III de la Radio algérienne. Poursuivant sur la décision du chef de l’exécutif espagnol, Pedro Sanchez, que la majorité de l’opinion en Espagne qualifie de « coup de couteau dans le dos », la militante sahraouie affirme, que la position annoncée de Madrid sur le Sahara occidental
« est une violation de la charte des Nations unies et la jurisprudence internationale », soulignant que « le peuple sahraoui salue l’élan de solidarité exprimé par les Espagnols, qui depuis l’invasion du Sahara occidental par le Maroc, en 1975, n’ont pas cessé d’apporter aide et soutien à la cause sahraouie». Celle qui a connu, dès son jeune âge, les violences de l’occupant marocain contre son peuple, elle en sera la cible ainsi que d’autres sahraouis, des atrocités dans les prisons et aussi des lieux de détention secrets des autorités coloniales dans les territoires occupés. Celle qui a passé des années de captivité et de torture dans une geôle secrète au beau milieu du désert, après son arrestation dans les années 80, par des agents du Makhzen, garde à ce jour les traces des tortures et dans un de ses témoignages aux médias étrangers, elle raconte qu’ « à mon arrivée, ils m’ont allongé sur un banc pieds et mains liés, et m’ont versé des détergents dans la gorge. Ils m’ont battu… J’ai été victime d’abus sexuels… Ils m’ont électrocuté » et aujourd’hui, elle porte encore les stigmates de sa détention, ainsi que d’autres sahraouis, femmes, hommes et même enfants. Celle qui n’a plus de cheveux sur la tête, à cause des produits chimiques auxquels a eu recours le système colonial marocain, pour faire taire la voix sahraouie pour la liberté et l’indépendance, garde même à ce jour « des traces de morsures de chiens » que les agents du Makhzen lâchaient sur elle. Celle qui avec l’humilité d’une militante affirme souvent «  ce que j’ai subi, ce n’est rien comparé à d’autres, enfermés parfois plus de dix ans » s’est engagée dans un combat des droits de l’homme, pour dévoiler à la communauté internationale, qu’un peuple subit les pires violations de ses droits par un système colonial qui perdure au Sahara occidental, territoire soumis à un processus de décolonisation sur le registre de l’ONU, tardant à voir, le jour, depuis l’ère de l’ex-puissance coloniale, l’Espagne, puis à partir de 1975, date de l’invasion militaire marocaine des territoires sahraouis. Hier, s’exprimant sur la situation dans les territoires occupés, la militante explique  que « les exactions du Maroc ne sont pas uniquement dirigées contre le peuple sahraoui » , mais aussi, poursuit-elle « contre nos camarades et frères marocains, qui ne sont pas épargnés par ces exactions», citant  entre autres les voix libres et démocrates au Maroc,  la journaliste Saïda El Alani, arrêtée dernièrement, ou encore les cas Raissouni et Omar Radhi. Les associations marocaines des droits de l’Homme, relève la militante sahraouie El-Ghalia Djimi, « sont aussi interdites de militer et subissent des pressions pour les empêcher de mener publiquement des actes de solidarité », notamment avec le peuple sahraoui. Rappelant que « le dossier du Sahara occidental est juridiquement clair sachant qu’il est traité, chaque année, par la quatrième Commission de l’ONU dont le Maroc est appelé à respecter les décisions qui en découlent », la militante sahraouie ajoute en s’adressant à Madrid «l’Espagne doit revenir sur cette décision unilatérale qui n’a même pas le soutien de son parlement ni celui de la société civile espagnole »
Karima B.

LE PREMIER MINISTRE SAHRAOUI L’AFFIRME
« L’exécutif de Pedro Sanchez est faible »
Le Premier ministre sahraoui, Bouchraya Hamoudi Bayoune, a affirmé que le revirement de l’Espagne sur la question du Sahara occidental constituait une « rupture du consensus historique espagnol » et une « concession » du gouvernement espagnol face aux pratiques du Maroc. La décision du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, « ne changera rien à la nature juridique du statut du Sahara occidental », affirme le PM Sahraoui, hier, dans une déclaration à l’APS. Le responsable sahraoui a souligné que la « réaction la plus grande et la plus forte » à la décision de Sanchez est venue de l’intérieur de l’Espagne, car « tous les forces et partis politiques de droite et de gauche, que ce soit au sein de la coalition gouvernementale ou des partisans du gouvernement au Parlement ou dans l’opposition, ont rejeté sa décision et exigé qu’il comparaisse devant le Parlement pour qu’il soit interrogé » sur ce revirement. Dans ce contexte, M. Bayoune a salué les actions de solidarité menées par la société civile espagnole qui a appelé le Premier ministre à revenir sur sa décision et exprimé son soutien à la cause sahraouie et sa solidarité avec le peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination. Il a qualifié, en outre, l’actuel gouvernement espagnol de « faible », soulignant qu’il « n’a pas pu résister à la pression marocaine, et a franchi le pas, en soutenant le soi-disant plan marocain +d’autonomie+, pensant que le Maroc arrêterait ses pratiques à son égard ». Le Premier ministre sahraoui a également souligné que tous les gouvernements successifs en Espagne, pendant 46 ans, n’ont pas abordé « le crime » consistant à abandonner leur responsabilité dans la décolonisation du Sahara occidental, et n’ont pas « corrigé cet acte odieux ». À cet égard, il a assuré que « la faiblesse, le silence et même la complicité ont distingué ces gouvernements tout au long de ces années », au moment, poursuit-il, « où le Maroc ne cesse de faire du chantage à l’Espagne à travers les revendications territoriales liées aux deux villes de Ceuta et Melilla, l’utilisation de la carte migratoire en permettant l’afflux de candidats à l’immigration clandestine ainsi que la drogue et le terrorisme ». Par ailleurs, le Premier ministre sahraoui a rappelé à l’Espagne sa « responsabilité juridique » vis-à-vis du Sahara occidental, en tant que puissance administrante de ce territoire non autonome. Ainsi, il a appelé le gouvernement de Pedro Sanchez à assumer sa responsabilité dans le parachèvement du processus de décolonisation de cette région en permettant au peuple sahraoui de jouir de son droit à l’autodétermination. Le responsable sahraoui a insisté sur le fait qu’au regard du droit international, l’Espagne « reste toujours responsable du territoire (sahraoui) jusqu’à ce que la décolonisation de celui-ci soit achevée », sans manquer de rappeler à l’Espagne officielle, « que le peuple sahraoui jugera un jour l’État espagnol pour toutes ses souffrances ».
R. I./APS

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