Dans le cadre du débat sur la retraite, le président de l’Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali a, récemment, rappelé que la situation financière actuelle de la Caisse nationale de retraite (CNR) pose des défis complexes, ce qui pourrait rendre difficile la prise de nouvelles décisions liées à la retraite à l’heure actuelle.
Les défis démographiques et économiques qui supposent qu’il y ait 5 cotisants pour un retraité, pour maintenir l’équilibre financier de la Caisse, alors qu’en réalité il n’y a que deux cotisants, pour un retraité, imposent la nécessité d’œuvrer pour augmenter le nombre de cotisants actifs à la Sécurité sociale. Le président de l’APN répondait à la proposition d’un député concernant un projet de loi modifiant et complétant la loi n° 12/83 relative à la retraite. Dans le même cadre, il a été souligné que la CNR connaît un déficit financier croissant depuis 2013, surtout après la baisse de la proportion de cotisants par retraité, le nombre de bénéficiaires étant passé de 2 millions en 2010 à plus de 3 millions en 2022, soit une augmentation de 46%, enregistrant ainsi un déficit structurel. Cela a eu un impact significatif sur ses équilibres financiers, avec une augmentation de ses dépenses de 9% par rapport à ses recettes estimées à 3%, ce qui a entraîné l’intervention du Trésor public dans de nombreux cas pour réduire le déficit. Les réformes structurelles imposées par la conjoncture économique des années 1990 visaient à préserver les revenus de la CNR, et elles ont été annulées en 2016 après la disparition des justifications économiques et sociales qui ont conduit à recourir à deux systèmes hybrides et incompatibles avec les principes sur lesquels repose le système national de sécurité sociale et de retraite, rappelle le président de l’APN. L’objectif premier du système national de retraite en Algérie, qui repose sur la loi n° 12-83 de juillet 1983 modifiée et complétée, est de réaliser l’égalité des droits et des devoirs entre les assurés sociaux et les ayants droit sans discrimination, dans l’exercice de leur activité professionnelle pour assurer sa continuité et élever le niveau de ses performances. À propos de l’âge légal de la retraite approuvé en Algérie à 60 ans, il est considéré comme un âge bas par rapport aux normes internationales qui fixent l’âge moyen pour bénéficier d’une pension de retraite à 65 ans, indique la même source.
La reconnaissance de l’État
En mai dernier, le Conseil des ministres, réuni sous la présidence du président Tebboune, a approuvé une revalorisation des pensions et allocations de retraite, oscillant entre 10% et 15%. À cette occasion, le président de la République a affirmé que la décision de revaloriser les pensions et allocations de retraite se voulait une reconnaissance et une considération par l’état des efforts de ses enfants parmi les travailleurs qui ont pleinement accompli leur mission tout au long de leur carrière, cette revalorisation devant permettre à toutes les catégories de retraités d’améliorer leur cadre de vie, ainsi que celui de leurs familles. Selon les spécialistes, les augmentations des pensions des retraités décidées par le président Tebboune n’ont jamais connu une telle ampleur dans le système de sécurité sociale de notre pays, depuis sa création. Ils expliquent que cette décision reflète la dynamique économique de notre pays, et prouve que notre économie est en croissance. L’enveloppe financière allouée aux pensions de retraite a connu une augmentation significative, passant de 18 milliards DA, au cours des années 2016 et 2017, à 170 milliards DA, en 2024, ce qui prouve que l’économie est « saine » et reflète en même temps le niveau de développement que connait le pays. Ces décisions réaffirment encore une fois le maintien du caractère social de l’état consacré par la Constitution de 2020, visant à améliorer le niveau de vie des citoyens en général et des retraités en particulier.
M. R.