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La 17e Tripartite entame ses travaux, demain, à Biskra : La relance de la production nationale au menu

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La réunion de la tripartite qui s’ouvre, demain, à Biskra, axera ses travaux sur la promotion de la production nationale, avait indiqué le ministre de l’Industrie et des Mines, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, fin juillet dernier. Gouvernement-UGTA-Patronat tiendront leur 17e rencontre, à la lumière de la teneur du projet de loi de Finances 2016, et notamment des dernières mesures annoncées, au terme de la réunion du Conseil des ministres. Le recul considérable des recettes financières de l’État suite à la chute du prix de l’or noir sur le marché international, qui s’inscrit, selon les experts avertis, dans la durée, rythmera outre les donnes précitées le cours des travaux de la Tripartite de Biskra. Si des représentants du patronat n’ont cessé de se prononcer sur la crise financière appelant à aborder «sérieusement» les questions lors de la tripartite de Biskra, et en invitant à la prise, dans un cadre «consensuel», les décisions, il n’est pas de même des représentants de la Centrale syndicale, dont son premier responsable, Adelmadjid Sidi-Saïd. Le secrétaire général de l’Union général des travailleurs algériens a affirmé, le 10 septembre dernier, qu’“il y aura prochainement une tripartite», en marge d’une rencontre sur les énergies renouvelables. Auparavant, fin juillet denier, en marge de la réunion préparatoire de la 17e Tripartite de Biskra, le patron de l’UGTA a estimé que «le développement de la production était le levier de la diversification économique» saluant dans ce sens «l’initiative» lancée par le gouvernement pour encourager la consommation des produits algériens. L’objectif premier escompté par les acteurs de la Tripartite est la prise de décisions en mesure de faire face à la conjoncture financière difficile, dont fait face le pays, notamment pour booster davantage l’activité économique productive, génératrice de richesses pérennes. Lors du Conseil des ministres, le chef de l’État avait lancé un appel pour que la 17e tripartite soit «l’occasion d’un sursaut à la hauteur de la conjoncture et des enjeux nationaux». Et c’est, durant deux jours, que le Premier ministre, Abdelamalk Sellal, le SG de l’UGTA et les représentants des différentes organisations patronales se retrouveront, pour la première fois, hors de la Capitale pour dégager les axes, visant la promotion de la production nationale, point central inscrit à la Tripartite de Biskra. Notons que la Tripartite de Biskra verra la présence du directeur général du Bureau international du travail (BIT), Guy Ryder. Les hôtes de la wilaya du sud-est du pays auront à se pencher, également lors de ces deux jours que durera la Tripartite, sur le Pacte économique et social, le bilan des réalisations, l’évaluation de la situation économique et l’examen de la politique d’investissement, comme l’avait indiqué le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi. L’économie par les chiffres La 17e Tripartite, à Biskra, se tient dans une conjoncture particulière, marquée par les conséquences de la baisse des recettes pétrolières et ses impacts sur la vie socio-économique. La balance commerciale du pays a affiché, fin août dernier, un déficit de 10,3 mds de dollars, comme l’a précisé, jeudi dernier, le ministre délégué, chargé du Budget et à la prospective, Hadji Baba-Ammi. Faisant le point devant le parlementaire de la situation de l’économie nationale, dans un contexte de chute du prix de l’or noir, le Hadj Baba-Ammi a indiqué à cette occasion que les crédits à moyen et long termes destinés à l’investissement ont représenté 75,7% du total des crédits octroyés, durant le premier semestre de l’année en cours, 53,6% sont des crédits à long terme, «confortant ainsi l’objectif de diversification de l’économie» selon le ministre délégué. Par ailleurs, alors que l’inflation se situait à 5%, les crédits à l’économie étaient en hausse de 22,7% à fin juin dernier, avec une évolution de 31,6% des crédits octroyés par le secteur public et de 14,4% par les crédits des banques privées, dont la quote-part dans l’ensemble des crédits a été de 47,9%. Nul n’ignore que les subventions directes ou indirectes, aux différents biens et services, pèsent sur le budget de l’État, mais l’argumentaire accompagnant les appels lancés de part et d’autre pour les revoir diffère. Le soutien de l’État des prix des denrées alimentaires de première nécessité et de l’énergie censé permettre aux catégories les plus vulnérables et ceux à bas revenus d’avoir accès, mais ce soutien généralisé profite aussi à la catégorie aisée et aux acteurs économiques privés. Dans une des ses analyses, le Fonds monétaire internationale (FMI) révèle que les produits subventionnés sont consommés «majoritairement» par la population la plus aisée. Il est noté que le plus haut revenu consacre près 26% à la consommation de produits céréaliers. De même pour le lait et produits laitiers à hauteur de 30% contre environ 12% pour un plus bas revenu et que les proportions sont quasi-identiques pour d’autres produits de première nécessité, à l’exemple, cite-t-on, des huiles et corps gras ainsi que pour le sucre et ses dérivés. Aussi, les acteurs économiques du secteur privé qui bénéficient, eux aussi, des prix subventionnés de l’État des matières premières (blé, farine de lait, sucre…), pour leur activités, de transformation ou de fabricants de boissons gazeuses. Lesquels profitent d’un mécanisme de régulation des prix du sucre et d’une exemption de TVA et de droits de Douanes sur ce produit. Et sur un autre registre, les industriels consomment 20% de l’électricité commercialisées. Par ailleurs, cette Tripartite se tient aussi dans une conjoncture où les effets du recul considérable, des recettes pétrolières se conjuguent à la dévaluation du Dinar, et la chute du pouvoir d’achat… C’est à la lumière de ce qui est précité que la Tripartite de Biskra -Gouvernement-UGTA-Patronnat- se tient, cette fois ci, et l’état de santé des finances du pays n’est pas à son beau fixe. Ce qui impose, à cet effet, aux participants, en plus d’être pertinents dans leurs approches respectives sur les impératifs de l’heure, au regard de l’impact du recul des recettes pétrolières, sur l’économie nationale, laquelle se base exclusivement sur l’activité du secteur des hydrocarbures. «Aujourd’hui, la situation économique du pays nous impose d’accélérer les réformes économiques», a déclaré le ministre de l’Industrie et des Mines. Précisant que la «première étape de relance économique doit passer par la substitution à l’importation en développant la production nationale», a-t-il préconisé, lors de la réunion préparatoire précitée, sur la Tripartite de Biskra, à laquelle étaient présents le SG de l’UGTA et les représentants des organisations patronales publiques et privées. Le choix de Biskra pour abriter la première Tripartie en dehors de la Capitale «n’est pas fortuit», avait-il souligné, à cette occasion, et de préciser outre que «c’est un choix symbolique», en raison, a-t-il ajouté, «de ses potentialités économiques», en précisant que Biskra «est devenue un pôle agricole et qu’elle deviendra, bientôt, un pôle industriel». Karima Bennour

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