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Irak : Deux aéroports dans la visée des forces anti-EI près de Mossoul

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Un mois après le début de leur offensive, les forces irakiennes avançaient jeudi, au sud et à l’ouest de Mossoul avec l’objectif d’isoler les jihadistes du groupe État islamique (EI) de la Syrie voisine. Elles cherchaient en particulier à prendre le contrôle de deux aéroports, celui de Tal Afar à l’ouest et celui, plus important, de Mossoul au Sud.

Des forces paramilitaires sont entrées dans l’aéroport de Tal Afar, à 50 km à l’ouest de Mossoul, où elles se battaient jeudi contre les derniers jihadistes présents. L’EI « a disposé des bombes dans l’aéroport et les opérations sont en cours pour nettoyer les lieux », ont indiqué les unités du Hachd al-Chaabi (Mobilisation populaire). Cette coalition progouvernementale dominée par des milices chiites soutenues par l’Iran mène l’offensive à l’ouest de Mossoul pour reprendre Tal Afar et couper les axes d’approvisionnement avec les territoires contrôlés par l’EI dans l’est de la Syrie. Les autres fronts de la vaste offensive lancée le 17 octobre sont essentiellement occupés par les forces gouvernementales qui progressent, notamment par le Sud.
Un officier des troupes d’élite du ministère de l’Intérieur a indiqué qu’elles espéraient se rapprocher, jeudi, à quatre kilomètres de l’aéroport international de Mossoul, situé dans la banlieue de la deuxième ville d’Irak. Cet aéroport n’est plus en service depuis la prise de Mossoul par l’EI, qui ne dispose pas d’avions.

Nouvelles victimes civiles
L’avancée la plus notable jusqu’à présent a été menée à l’est, où les forces ont pris plusieurs quartiers de Mossoul et progressaient vers le centre et le fleuve Tigre, qui coule au milieu de la ville. Dans les quartiers Est, des attaques au mortier et l’explosion d’engins piégés ont tué, jeudi, trois enfants et blessé une vingtaine d’autres, a indiqué à l’AFP un médecin, Hossam al-Nouri, dans un hôpital de campagne installé à la périphérie. « Nous étions en train de nous préparer à déjeuner à la maison lorsque l’obus de mortier a touché la maison », témoigne Hassan, qui a été blessé avec trois de ses frères. Etendu sur un matelas, Hassan interpelle tous les soignants pour les interroger sur son bébé Jassem, opéré pour des blessures aux yeux. « Je ne sais pas qui est encore dans la maison », s’inquiète le père d’une voix cassée. Les quelque milliers de jihadistes présents à Mossoul et sa région opposent depuis un mois une forte résistance en menant des attaques à l’aide de snipers, de voitures piégées ou d’engins explosifs. Néanmoins, leur stratégie à long terme reste inconnue. « Nous ne savons pas si les combats actuels se déroulent dans les quartiers les plus fortifiés et défendus ou s’ils ne sont que les prémices d’affrontements encore plus violents dans la vieille ville », sur la rive ouest du Tigre, indique Michael Knights, du Washington Institute for Near East Policy.
Mossoul est la dernière place forte que contrôle encore en Irak l’EI, qui a perdu l’essentiel des villes qu’il avait conquises lors de son offensive fulgurante en 2014. Pour M. Knights, la résistance des jihadistes à Mossoul « est plus forte » que celle qu’ils ont opposée dans leurs anciens fiefs de Tikrit (nord) et Fallouja (ouest), respectivement repris par les forces irakiennes en mars 2015 et juin 2016.

Fosse commune
Les civils paient un lourd tribu et l’ONU craint un désastre humanitaire de grande ampleur, Mossoul étant peuplé de plus d’un million d’habitants. « Les opérations militaires dans des zones densément peuplées à l’intérieur de Mossoul étant imminentes, les (ONG) humanitaires sont de plus en plus préoccupées quant aux possibilités pour les familles de rejoindre des lieux sûrs et de recevoir de l’aide », a indiqué l’ONU dans un communiqué. Près de 60 000 personnes ont été déplacées depuis le 17 octobre, selon l’ONU. Par ailleurs, Human Rights Watch (HRW) a indiqué jeudi qu’une fosse commune récemment découverte dans le village de Hamam al-Alil au sud de Mossoul pourrait contenir des centaines de corps. La plupart des victimes seraient d’anciens membres des forces de sécurité exécutés par l’EI aux premiers jours de l’offensive sur Mossoul. « Ceci est une nouvelle preuve des horribles crimes de masse commis par l’EI », a réagi Joe Stork, directeur adjoint pour le Moyen-Orient à HRW. Les forces irakiennes avaient initialement évalué à une centaine le nombre de corps décapités présents dans cette fosse commune découverte début novembre sur le terrain d’une école d’agriculture.

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