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Grossistes de Semmar (Alger) : la flambée, déjà, en attendant le Ramadhan

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Le Ramadhan approche et les ménagères se passent de plus en plus avec insistance le mot d’ordre de se rendre aux marchés faire des emplettes afin de faire face aux dépenses liées à ce mois. Si l’acquisition d’une nouvelle vaisselle est actuellement de rigueur et que les ménages profitent de leurs heures de loisir afin de se rendre aux marchés, le ravitaillement en denrées alimentaires destinées aux différents plats de ce mois n’a pas encore commencé. En tout cas pas pour le moment. Il reste en effet moins de deux mois avant l’avènement du mois de carême et, c’est connu, il y a d’autres priorités pour les familles algériennes. « Le marché stagne actuellement. Il n’y a plus de vente». C’est ainsi que se sont évertués à nous déclarer quelques grossistes rencontrés au niveau de la localité de Oued Smar, dans la wilaya d’Alger, une localité réputée pour être la qibla des commerçants de détail. Pour d’autres et c’est la règle, très peu de grossistes ont accepté d’en dire plus sur leurs activités, refusant catégoriquement de dévoiler leur chiffre d’affaires. Dans la plupart des cas, les grossistes près desquels nous nous sommes rapprochés ont refusé poliment de répondre à nos sollicitations . Pour d’autres, catégoriques, pas moyen de leur extirper la moindre des confidences. En fait et s’invitant, même notre photographe n’est pas autorisé à prendre des photos. «Le mois de Ramadhan est encore loin. Le négoce est rude et les achats pour le mois du carême n’ont pas encore débuté», nous explique après insistance un autre grossiste, affable mais pas du tout disposé à s’épancher plus. «Hier encore, les contrôleurs nous ont rendu visite et les grossistes avaient baissé le rideau. Allez ailleurs car le patron ne verrait pas d’un bon œil que je vous en dise plus. Je ne suis qu’un simple agent », nous affirme un autre, un jeune rencontré à l’entrée d’un commerce. Pendant ce temps, son compagnon s’était tout simplement éclipsé. En effet, sous un soleil de plomb et une chaleur suffocante, et au détour d’une ruelle complètement décapée et très poussiéreuse, et au niveau de laquelle étaient dressés des deux côtés les locaux de nos grossistes, l’un d’eux nous déclare, avec un ton mi-amusé mi-ironique : «Je propose que des bois soient dressés aux deux extrémités de cette ruelle et qu’elle soit ainsi transformée en un terrain de football pour nos jeunes». Dans d’autres locaux, le refus est poli. «Le patron n’est pas là. Et moi je ne suis pas autorisé à vous entretenir ». Une phrase que nous avons reçu à maintes reprises lors de notre déplacement. Pour un autre, et tout en s’efforçant de décharger avec son compagnon les provisions du jour, il nous prit pour des commerçants-détaillants et quelque peu gêné, il nous a indiqué quoique brièvement les prix pratiqués sur le marché. Le plat royal du ftour de Ramadhan, le prix de la chorba «frik» en l’occurrence, oscillent entre 230et 250 DA/le kilo. Les abricots quant à eux sont cédés à raison de 900 DA/le kilo. Un autre grossiste les propose à 620/630 DA le kilo. Aussi selon la mercuriale des prix, le raisin sec s’établit à 560 DA/le kilo. Les cacahouètes quant à elles coûtent la bagatelle de 287 DA/le kilo. Les commerçants-grossistes de denrées alimentaires de Oued Semar n’exercent pas leurs activités dans des conditions optimales. En effet la localité est encadrée par des artères décapées et l’une des demandes qui a été formulée à l’adresse des pouvoirs publics c’est celle de bitumer les voies et ruelles qui la sillonnent. Depuis pratiquement le début de l’année sociale, la mercuriale des prix, plus particulièrement celle relative aux fruits et légumes, a connu une flambée sans pareille. Alors qu’auparavant elle était circonscrite aux seules périodes des fêtes sociales et religieuses. Pour ne citer qu’elle, le prix de la pomme de terre s’est établi au même niveau que celui de la banane, Syrpalac (Système de régulation des produits agricoles à large consommation) ou pas. Durant le mois de Ramadhan 2014, la même flambée a été constatée malheureusement et en dernier ressort c’est le citoyen qui doit composer avec une bourse déjà mise à mal. Autant le citoyen se plaint des prix qui sont pratiqués sur le marché, autant le commerçant de détail se plaint. Le grossiste, quant à lui, affirme n’être en aucune façon responsable de la flambée des prix. Plus encore, il se plaint du peu de négoce en cours. Récemment, un responsable au ministère du Commerce a annoncé une opération de réalisation de 291 marchés de détail, répartis à travers le territoire national. Abderrahmane Saâdi, directeur des statistiques et de l’information économique au ministère du Commerce, a indiqué que cette opération sera lancée conjointement avec le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales à la faveur de l’année en cours. En effet, responsables et même le ministre du Commerce lui-même avaient eu à expliquer que le réseau de distribution en Algérie, considéré comme peu développé, est pour une grande part responsable de la cherté des prix des articles et produits, notamment alimentaires. Ainsi, les pouvoirs publics ont initié une politique œuvrant à l’éradication du marché parallèle et du commerce informel. Une manière comme une autre de lutter contre l’économie grise et de règlementer le négoce parallèle. S’exprimant récemment, Amara Benyounès a eu à rassurer l’opinion publique qu’il n’y aura pas de pénurie durant le mois de Ramadhan 2015. Le ministre a, de même, critiqué le comportement dont font preuve les Algériens, notamment celui de stocker à l’envie des articles alimentaires.
Mohamed Djamel

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