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«GARANTIE POUR UN DIALOGUE SÉRIEUX» : Des participants plaident la libération des détenus

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Au lendemain de la célébration du 57e anniversaire de l’Indépendance du peuple algérien, et après le discours prononcé par le chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah, appelant à un dialogue sérieux, des partis politiques et des syndicats ont participé hier au Forum national du dialogue, organisé à l’École nationale d’hôtellerie de Aïn Benian, à l’ouest d’Alger. En effet, afin de sortir avec une plateforme commune de sortie de crise actuelle, les participants à ces assises, des partis politiques pour la majorité, ont exposé chacun sa propre feuille de route. Concernant la société civile, des membres de cette dernière ont été présents contrairement à d’autres qui ont boycotté cette rencontre. Comme ces derniers exigent pour tout dialogue le préalable de la libération des détenus d’opinion et politiques, incarcérés depuis le début du Mouvement du 22 février à ce jour.

Sadek Dziri et Mohamed Berkani : «La plateforme du forum devra exiger la libération des détenus»
Sadek Dziri, président de l’UNPEF et membre du Forum de la société civile, a affirmé hier lors de son intervention, que la libération des détenus politiques et d’opinion et une « exigence majeure », condamnant fermement la répression et les arrestations « arbitraires » à l’encontre des jeunes pacifiques qui expriment leurs droits dans les marches. Dans ce cadre, ce membre de l’organisation des syndicats autonomes a appelé à la « libération immédiate des prisonniers notamment le moudjahid Lakhdar Bouregaa, placé sous mandat de dépôt, depuis dimanche passé». Ainsi, précise Dziri, « il faut libérer les jeunes pacifiques arrêtés pour port du drapeau Amazigh ». Avant de conclure que ces points représentent «des garantis d’apaisement que le pouvoir devra assurer, avant tout dialogue ». a-t-il affirmé.
De son côté, Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil national de l’Ordre des médecins, nous a indiqué en marge de cette rencontre, qu’il était là sous le titre de la Société civile. Il s’agit pour lui d’«exposer notre feuille de route, dégagée le 15 juin qui ne s’éloigne pas des propositions du Mouvement (Hirak, ndlr)». «On participe à cette réunion pour essayer de retrouver une plateforme commune afin de revenir au processus électoral», précise-t-il. Selon notre interlocuteur revenir au processus électoral est une « urgence », qui doit se faire avec une instance indépendante et d’autres mécanismes. « En tant que Forum civil qui a ses représentants syndicaux indépendants et organisations professionnelles, indique-t-il, nous avons donné notre solution de sortie de crise actuelle. Or, dans la conjoncture en présence et après les dernières arrestations, tel le cas de Lakhdar Bouregâa, et des jeunes pacifiques, « nous exigeons aujourd’hui leur libération comme un préalable principal». Autrement, « nous veillerons à ce que ce point soit présent dans la plateforme de cette rencontre», rassure Dr. Berkani.

Samir Benlarbi, activiste politique: «Pas question d’aller vers des négociations sans garanties»
Toujours dans le même contexte, l’activiste Samir Benlarbi, l’ex-membre du mouvement « Barakat », a indiqué, dans une déclaration au Courrier d’Algérie, que la plateforme qui sera dégagée par les participants du Forum national du dialogue, initié par le pole des Forces du changement, sera « acceptée par tout le monde», puisque elle proposera les mécanismes et les solutions de sortie de crise. Et à Benlarbi de préciser qu’avant d’aller vers des élections présidentielles, le pouvoir devra mettre des garanties d’apaisement et des mesures réelles, telle la « libération de tous les détenus et prisonniers arrêtés après le 22 février pour causes politiques et d’opinion.» Appelant, par la même occasion, la libération du moudjahid Lakhdar Bouregâa, commandant de la wilaya IV historique. Selon notre inlerlocuteur, la plateforme de ce Forum devra porter sur des mécanismes afin de « négocier avec le pouvoir ».

Ahmed Adimi, porte-parole de TEH : «La libération des détenus on en a déjà parlé »
Mis à part les représentants de la Société civile et les activistes, des partis politiques, tel Talaïe El Hourryat (TEH), nous a indiqué, en marge de cette rencontre, que pendant la préparation de ce forum, les participants se sont mis d’accord sur deux points. Notamment «le rejet de tout dialogue, jugé non-sérieux, avec le pouvoir, en insistant sur la mise en place de l’instance chargée d’organiser les présidentielles».
Interrogé pour savoir ce qu’il pense de la libération des prisonniers politiques et d’opinion, dont Ali Benflis, le président du parti, n’en a soufflé mot dans son discours, Adimi nous a indiqué que leur libération sera perçue comme «une bonne volonté de la part du pouvoir». Sans donner plus de détails, le porte-parole de TEH a affirmé que son parti «a déjà, plusieurs fois, appelé à leur libération, et qu’il ignore si la déclaration finale de ce Forum sera porteuse de ce préalable avant d’aller vers les élections.»
Déclarations recueillies par Sarah Oubraham

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