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Envoi d’une délégation de l’OIT pour enquêter sur les libertés syndicales : L’Algérie rejette la décision « sur le fond et la forme »

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L’Algérie n’est pas restée les mains croisées quant au sévère diagnostic qui a émané de la Commission de l’application des normes qui a fait son rapport concernant le cas de l’Algérie lors de la 107 e session de la Conférence internationale du travail qui s’est tenue, à Genève (Suisse). En effet, tandis que celle-ci a décidé d’envoyer en Algérie une « commission de haut niveau» pour s’enquérir de plus près de la situation, l’Algérie a rejeté « officiellement» la décision et a protesté auprès de l’organisation en se retirant de la réunion.

Alors que l’Algérie a été classée dans la liste des 25 pays ne respectant pas la convention 87 de l’OIT sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, la délégation algérienne, ayant pris à la Conférence a rejeté «officiellement » la décision relative à l’envoi dans le pays d’une délégation de haut niveau ayant pour objectif de s’enquérir de plus près de la situation. Autrement, la délégation algérienne, représentée par le ministère du Travail affirme avoir fourni «toutes les informations à même de contribuer à éclairer les membres de la Commission de l’application des normes de l’Organisation internationale du travail (OIT) concernant les observations qui ont été adressées à l’Algérie». Ainsi, selon un communiqué émanant du ministère, la délégation algérienne rejette «officiellement» cette décision «sur le fond et la forme». Pour exprimer son rejet, la délégation algérienne s’est immédiatement retirée des travaux de la Commission, faisant part du « mécontentement de l’Algérie à l’égard de ces pratiques qui constituent une atteinte à la souveraineté nationale et à l’indépendance de la magistrature algérienne et contraires à la réalité du paysage syndical pluraliste en Algérie et à l’expérience algérienne en matière de dialogue social, qui a été maintes fois saluée par l’Organisation internationale du travail elle-même». Le représentant de la délégation algérienne a estimé, lors de son intervention, que cette décision « est une grave dérive qui porte atteinte à l’impartialité de la Commission et à sa crédibilité, ce à quoi l’Algérie a, maintes fois, attiré l’attention lors des précédentes sessions ».
Il s’est dit surpris que « la Commission n’ait pas pris en considération les procédures, les arguments et les documents présentés, ni même le progrès réalisés par l’Algérie dans ce domaine et a pris la décision d’envoyer une délégation de haut niveau, ce qui suggère que la décision ait été prise préalablement aux travaux de la Commission».
Pour la délégation algérienne, cette démarche «ne repose sur aucun justificatif au vu des faits et de l’«ampleur du soutien que l’Algérie a reçu de la part des délégués au sein de la Commission et peut amener les pays à ne pas ratifier les Conventions internationales de l’Organisation, au non-respect de leur application et conduire même au retrait, partiel ou total ».
Le ministre a demandé au délégué des travailleurs au sein de la Commission de l’application des normes à assumer ses responsabilités, en focalisant sur le cas des pays qui transgressent réellement les conventions de l’OIT et des pays qui n’ont pas, à ce jour, ratifié ces conventions, et dont les membres prennent part aux travaux de la Commission sans gêne, au lieu de focaliser chaque fois sur certains États». Considérant que l’Algérie est loin d’être le mauvais élève de la classe, la délégation algérienne a dénoncé «les remarques faites à l’Algérie par les délégués du Maroc et du Brésil lors des travaux de la Commission des normes, concernant la Convention internationale numéro 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, ratifiée par l’Algérie en 1962, trois mois après le recouvrement de son indépendance, alors que leurs pays ne l’ont pas encore fait, à ce jour ».
Lamia Boufassa

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